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437. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Le tour d’ironie et de plaisanterie qui s’y mêle n’empêche pas l’observateur de bien voir et de faire mille retours sur la singularité de la nature humaine selon les climats et les lieux. […] Boileau, atteint, mit bientôt dans un des vers de son Épître X (1695) le nom de Regnard ; et celui-ci, à son tour, sous ce titre : Le Tombeau de M.  […] On discourut sur cette agréable folie3 ; il n’y avait pas moyen de ne pas rire de la léthargie du bonhomme Géronte, mais on se rejeta sur les mœurs qu’on trouvait trop peu nobles (je le crois bien), sur les tours pendables de Lisette et de Crispin, sur la taille de M. 

438. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Une ode de Malherbe qu’il entendit réciter lui révéla, dit-on, son talent poétique ; il lut nos vieux auteurs, il exprima le suc de Rabelais, il emprunta de Marot son tour, il aima dans Racan un maître ou plutôt un frère en rêverie, et y apprit les élévations de pensée mêlées aux nonchalances. […] Ici-bas ce grand corps n’a que trois pieds de tour ; Mais, si je le voyais là-haut dans son séjour, Que serait-ce à mes yeux que l’œil de la nature ? […] Mais au premier rang dans l’ordre de la beauté, il faut placer ces grandes fables morales Le Berger et le Roi, Le Paysan du Danube, où il entre un sentiment éloquent de l’histoire et presque de la politique ; puis ces autres fables qui, dans leur ensemble, sont un tableau complet, d’un tour plus terminé, et pleines également de philosophie, Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes, Le Savetier et le Financier, cette dernière parfaite en soi comme une grande scène, comme une comédie resserrée de Molière.

439. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Nous ne sommes point inhabiles au sérieux, mais notre esprit a trop de vivacité, il a trop vite fait le tour d’un objet quelconque pour qu’il ait besoin de se livrer à un long examen. […] L’esprit de société, à mesure que le régime féodal s’affaiblissait parmi nous, créait une aristocratie factice et arbitraire, qui tend à son tour à devenir moins exclusive, et qui doit finir par s’éteindre, puisqu’elle n’est pas assise sur la force des choses. […] Les classes qui n’ont pas compté dans cette évaluation morale doivent arriver à y être comprises ; et les femmes, dans ces classes, obéiront à leur tour à cette impulsion progressive.

440. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Bossuet, à son tour, révèle, sous la forme de vérités générales, tout ce que le tribunal de la pénitence lui en a appris. […] Cette comparaison, dont ils se défendaient par tant de tours de souplesse, n’était vraie que de leur méthode de composition, de leur humeur, de leur langue, trop souvent correcte et triste comme celle de Calvin. […] Cette dame avait de la beauté, beaucoup d’esprit, et ce tour de piété que Fénelon admirait dans les mystiques : elle le charma. […] Il sentit qu’il consumerait vainement tout ce qui lui restait de vie à poursuivre un adversaire qui, par mille tours de souplesse, échappait à toutes les prises. […] Faire quelques pointes téméraires dans l’interprétation du dogme ; aller s’aveugler à son tour, comme certains mystiques en voulant pénétrer l’impénétrable ; jeter de la pâture au doute, il n’en fut pas tenté un moment.

441. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 326

FOUCHER, [Paul] Abbé, de l’Académie Royale des Inscriptions & Belles-Lettres, Censeur Royal, né à Tours en 1704.

442. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 278

Les autres Poésies de M. de Sénecé, qui, pour la plupart, consistent dans des Epigrammes, offrent quelquefois des beautés neuves, & un style piquant, fruit agréable du tour original de son imagination qu'il avoit reçu de la Nature.

443. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 319

Il faut, pour être assuré de toujours plaire, sur-tout dans le genre de l’apologue, s’attacher à des ressorts plus puissans, c’est-à-dire à cette chaleur vivifiante qui naît de la force du sentiment & que l’esprit ne sauroit jamais suppléer, à cette variété de tours & d’images qui réveille l’attention & écarte l’ennui, & sur-tout à ce choix d’expressions nobles & figurées qui distingue le vrai Poëte du froid Versificateur.

444. (1763) Salon de 1763 « Sculptures et gravures — Challe » p. 254

J’en excepte le Buste du Roi, celui du Prince de Condé, celui de Madame la comtesse de Brionne, ceux de La Tour le peintre, et du poète Piron.

445. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

Quoique d’un âge bien plus mûr, monsieur, ajoute-t-elle, je viens avouer que je rougissais dans mon cœur de vivre à si peu de distance du pays que vous habitez, Saint-Point, Milly, Monceau, sans avoir cherché, pendant que vous vivez encore, à voir un homme dont nos contemporains ont tant entendu parler et dont la postérité dira peut-être à son tour : « L’avez-vous par hasard rencontré sur les chemins de la Bourgogne, soit dans la maison de son enfance, à Milly, soit dans la masure de Saint-Point, soit dans son château paternel de Monceau, noms familiers à nos oreilles ?  […] lui dis-je, et laissez-moi le plaisir de mettre, à mon tour, un nom sur une famille qui se confond par les souvenirs avec la mienne. […] C’est moi qui prenais son cheval, qui le conduisais par la bride aux tours qui servaient alors d’écurie, qui lui donnait du foin pour l’amuser pendant les longues heures que les deux amis passaient à causer et à souper ensemble ; je voudrais bien vous faire voir les chambres, mais je n’en ai plus les clés, et la maison, entièrement changée ainsi que les habitants, ne sert plus qu’à regarder par les fenêtres la tombe du curé que M.  […] De là on montait par une pente plus roide encore et toute verte de gazon sous un grand vieux château qui avait sur ses flancs des tours, les unes rondes et grosses, les autres menues et pyramidales. […] XXIII Les religieuses nous ayant présentées à une brave fille, ancienne gouvernante du château qui connaissait tous les secrets et toutes les bonnes œuvres de madame de Lamartine, celle-ci nous présenta à son tour au mari et à la femme du paysan de Milly, qui en gouvernent actuellement les vignes, la basse-cour et les chiens.

446. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Les presbytériens seuls et Knox, à leur tour, faisaient discordance à ce bonheur par leurs murmures : « Soyons contents, disait ironiquement le comte de Marton, nous allons être gouvernés par un bouffon Rizzio, un enfant imbécile Darnley, et une princesse au cœur faible Marie Stuart !  […] Laissons parler ici l’écrivain français, qui a étudié sur place et dans les sources les circonstances les plus minutieuses de l’événement, et qui les grave en les racontant : « Le roi, dit-il, avait soupé chez lui, en compagnie du comte de Morton, de Ruthven et de Lindsey ; son appartement, un rez-de-chaussée, élevé de quelques marches, était situé au-dessous de l’appartement de Marie, dans la même tour. […] Darnley lui-même ouvrit une fenêtre de la tour fatale, et pria le peuple de se retirer, l’assurant que tout s’était fait sur l’ordre de la reine, et qu’il serait instruit le lendemain. […] Tremblant pour son trône, pour sa liberté, pour sa vie et pour celle de l’enfant qu’elle portait dans son sein, elle entreprit de séduire à son tour l’époux outragé dont la colère semblait s’être tout à coup éteinte dans le sang de son rival. […] La reine et Bothwell craignirent qu’il n’y portât ses plaintes contre l’humiliation et l’impuissance auxquelles il était condamné, qu’il n’y fît appel aux mécontents de la noblesse et qu’il ne marchât à son tour contre Édimbourg.

447. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Les mots de liberté et de vertu politique sonnaient moins souvent et moins haut dans ses pages toutes poétiques ; ce n’était pas le Dante d’une Florence asservie, c’était le Tasse d’une patrie perdue, d’une famille de rois proscrits, chantant ses amours trompés, ses autels renversés, ses tours démolies, ses dieux et ses rois chassés, les chantant à l’oreille des proscripteurs, sur les bords même des fleuves de la patrie ; mais son âme grande et généreuse donnait aux chants du poète quelque chose de l’accent du citoyen. […] Un jour, j’avais planté ma tente dans un champ rocailleux, où croissaient quelques troncs d’oliviers noueux et rabougris, sous les murs de Jérusalem, à quelques centaines de pas de la tour de David, un peu au-dessus de la fontaine de Siloé, qui coule encore sur les dalles usées de sa grotte, non loin du tombeau du poète-roi qui l’a si souvent chantée. Les hautes et noires terrasses qui portaient jadis le temple de Salomon s’élevaient à ma gauche, couronnées par les trois coupoles bleues et par les colonnettes légères et aériennes de la mosquée d’Omar, qui plane aujourd’hui sur les ruines de la maison de Jéhovah ; la ville de Jérusalem que la peste ravageait alors était tout inondée des rayons d’un soleil éblouissant répercutés sur ses mille dômes, sur ses marbres blancs, sur ses tours de pierre dorée, sur ses murailles polies par les siècles et par les vents salins du lac Asphaltite ; aucun bruit ne montait de son enceinte muette et morne comme la couche d’un agonisant ; ses larges portes étaient ouvertes et l’on apercevait de temps en temps le turban blanc et le manteau rouge du soldat arabe, gardien inutile de ces portes abandonnées ; rien ne venait, rien ne sortait ; le vent du matin soulevait seul la poudre ondoyante des chemins et faisait un moment l’illusion d’une caravane ; mais quand la bouffée de vent avait passé, quand elle était venue mourir en sifflant sur les créneaux de la tour des Pisans ou sur les trois palmiers de la maison de Caïphe, la poussière retombait, le désert apparaissait de nouveau et le pas d’aucun chameau, d’aucun mulet, ne retentissait sur les pavés de la route. […] et j’en appelle à ce siècle naissant qui déborde de tout ce qui est la poésie même, amour, religion, liberté, et je me demande s’il y eut jamais dans les époques littéraires un moment si remarquable en talents éclos, et en promesses qui écloront à leur tour ?

448. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

ces deux cent cinquante mille francs arrachés aux griffes des oiseaux de proie, ce bon tour de vieux renard jouant les corbeaux, ce chef-d’œuvre d’adresse et de savoir-faire, tout cela anéanti, détruit, gaspillé par un caprice d’enfant oisif et prodigue ! […] On l’a rencontré ce matin, on le rencontrera ce soir, et Gavarni eut signé de son meilleur crayon cette figure d’un tour si moderne et si dégagé. […] On s’attendait à mieux, après la scène incisive et fine où il confesse Olympe, et lui avoue, à son tour, qu’il convoite la main de Mademoiselle Geneviève, la cousine de son mari, la petite nièce du vieux marquis. […] La mère d’Olympe « par l’odeur alléchée », arrive de Paris sur son balai rôti, le cabas au bras, le tartan au dos, coiffé d’un chapeau d’âne savant et de faux tours dévergondés et pleureurs. […] Alors, comme elle s’emporte et perd la tête à son tour et se lance dans des menaces d’infamie et de déshonneur, le vieillard exaspéré ouvre une boîte de pistolets qui se trouve là par hasard, et la tue, à bout portant, comme il tuerait une bête enragée.

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