Valjean, près d’être atteint, franchit de hautes murailles avec Cosette attachée par une corde, et tombe dans le jardin d’un couvent de femmes. […] Vous périrez par une voie de fait, comme est morte Venise, ou par une banqueroute, comme tombera l’Angleterre. […] L’Angleterre, aristocratie, tombera ; mais l’Angleterre, nation, est immortelle. […] Sans cet arbre, elle fût tombée. […] « Il tomba sur le banc, elle près de lui.
L’être abstrait qui était en moi tombe à petits coups. […] Les jeunes soldats tombés pour la France travailleront encore à l’œuvre sainte de la patrie. […] Beaucoup sont tombés, beaucoup tomberont encore ; je viens d’apprendre la mort de plusieurs de mes camarades arrivés récemment sur le front comme aspirants. […] Si enfin vous apprenez que je suis tombé au champ d’honneur, faites sortir de votre cœur, ma chère J… les mots qui consolent. […] A une heure, Jean Rival, en menant sa section, tombait frappé d’une balle à la tête.
L’Empire tombe en 1814 et en 1815 ; les serviteurs de l’Empire, à peu d’exceptions près, sont jetés de côté à l’instant, et la face de la France gouvernante est renouvelée. La Restauration tombe en 1830 ; les hommes de la Restauration disparaissent, et une nouvelle génération se saisit du gouvernement de la société dans toutes les directions et à tous les degrés. […] Naturellement, c’est toujours le dernier pouvoir tombé qui est le plus irrité contre celui qui succède : l’avant-dernier est déjà fait à la patience. […] rien de moi ne le touche plus. » Ces idées le poursuivaient ; et, pour peu qu’il fût livré à lui-même, il tombait comme abîmé dans sa douleur. Alors sa belle-fille, Mme de Voyer, allait bien vite s’asseoir auprès de lui, le pressait dans ses bras, le caressait ; et lui, comme un enfant, laissant tomber sa tête sur le sein ou sur les genoux de sa consolatrice, les baignait de ses larmes, et ne s’en cachait point.
Les autres… les autres iront naturellement tomber dans le grand sac à marionnettes où sont tombés, successivement engloutis, tous les dieux du dix-neuvième siècle et leurs divers clergés, Le Mapah, Jean Journet, Thoureil, les phalanstériens avec leur queue, les saints-simoniens et leur tunique, et ils n’ont besoin de personne pour les pousser dans ce sac-là. […] En supposant, dit-il, que tout ce qui est jusqu’ici tombé dans le monde y soit tombé en raison des lois de la pesanteur, ce qui tombera demain tombera-t-il de même ? […] Comte donne à ce que nous, chrétiens, appelons de ce beau nom de charité, tombé du dictionnaire des Anges dans la langue des hommes, le nom grotesque, inventé par lui, d’altruisme.
On peut même dire que la difference de ces émanations tombe en quelque maniere sous nos sens. […] Qu’on voïe dans les almanachs de l’observatoire la difference qui se trouve entre la quantité de pluïe qui tombe à Paris dans le cours d’une année, et la quantité qui en tombe dans une autre année. […] Il est des années durant lesquelles il tombe à Paris vingt-deux pouces d’eau de pluïe. En d’autres années il n’en tombe pas huit.
Toutes ces personnes, dira-t-on, sont tombées dans l’illusion que vous regardez comme impossible. […] Je veux bien tomber d’accord de tous ces faits, qui prouvent seulement que les tableaux peuvent bien quelquefois nous faire tomber en illusion, mais non pas que l’illusion soit la source du plaisir que nous font les imitations poëtiques ou pittoresques. […] Il n’est personne qui n’ait experimenté ce que j’avance, si jamais il lui est tombé dans les mains quelque livre qu’il souhaitât avec beaucoup d’impatience de lire.
» Cette ombre qui offusque Bossuet, l’aigle qui perce tout d’ordinaire, rien d’étonnant à ce qu’elle tombe pesamment, n’est-ce pas ? […] IV Quand la fille de Marie-Thérèse épousa le petit-fils de Louis XV, dit le Bien-Aimé, la France, qui avait inventé ce beau mot : « tomber en quenouille », y était tombée, et ce n’était pas la quenouille de Blanche de Castille que la sienne. […] Or, cet affaiblissement par les Bourbons de la monarchie en France et dans le monde, cet affaiblissement qui nous faisait tomber dans le mépris d’un roi de Prusse, — car Dieu, qui s’entend au mépris, sait choisir la coupe d’où il le verse ! […] Il ne fallait pas qu’elle pût recommencer, entre l’oratoire et la tombe, les martyres cachés de Marie Leczinska et de l’Espagnole Marie-Thérèse, et c’est pour cela qu’on l’avait faite belle, et charmante, et pieuse, et bonne, et surtout Française, c’est-à-dire légère comme on l’était alors ; car il fallait être légère dans cette malheureuse nation, éperdue d’élégance, pour faire accepter toutes les vertus ! […] À l’heure où elle apparaît dans l’Histoire, Marie-Antoinette y représente toutes les femmes légitimes ; et quand la Révolution la frappe, ce n’est pas seulement une femme, mais c’est le Droit même de la Femme qui tombe frappé et décapité avec elle !
» Cette ombre qui offusque Bossuet, l’aigle qui perce tout d’ordinaire, rien d’étonnant à ce qu’elle tombe pesamment, n’est-ce pas ? […] IV Quand la fille de Marie-Thérèse épousa le petit-fils de Louis XV, dit le Bien-Aimé, la France, qui avait inventé ce beau mot : « tomber en quenouille », y était tombée, et ce n’était pas la quenouille de Blanche de Castille que la sienne. […] Or, cet affaiblissement par les Bourbons de la monarchie en France et dans le monde, cet affaiblissement qui nous faisait tomber dans le mépris d’un roi de Prusse, — car Dieu, qui s’entend au mépris, sait choisir la coupe d’où il le verse, — personne en Europe ne le prévoyait mieux que la sage et pieuse Marie-Thérèse. […] Il ne fallait pas qu’elle pût recommencer, entre l’oratoire et la tombe, les martyrs cachés de Marie Leczinska et de l’Espagnole Marie-Thérèse, et c’est pour cela qu’on l’avait faite belle, et charmante, et pieuse, et bonne, et surtout Française, c’est-à-dire légère comme on l’était alors, car il fallait être légère dans cette malheureuse nation, éperdue d’élégance, pour faire accepter toutes les vertus ! […] À l’heure où elle apparaît dans l’histoire, Marie-Antoinette y représente toutes les femmes légitimes ; et quand la Révolution la frappe, ce n’est pas seulement une femme, mais c’est le Droit même de la Femme, qui tombe frappé et décapité avec elle !
Gœthe disait que le bonheur d’Achille, tombé si jeune sous la flèche de Pâris, était d’être toujours un immortel jeune homme, dans la pensée des générations. […] Pour dormir sur un sein, mon front est trop pesant ; Ma main laisse l’effroi sur la main qu’elle touche, L’orage est dans ma voix, l’éclair est sur ma bouche : Aussi, loin de m’aimer, voilà qu’ils tremblent tous, Et quand j’ouvre les bras, ils tombent à genoux ! […] La première rêverie d’Eloa, qui sent s’éveiller sa pitié dans le paradis, quand on lui parle de cet Ange absent, parce qu’il est tombé et qu’on lui apprend Qu’à présent il est sans diadème, Qu’il gémit, qu’il est seul, que personne ne l’aime ! […] Elle tombait déjà, car elle rougissait. […] À elle seule elle fut tout le printemps du Romantisme, la tombée de fleurs d’amandier qu’il emporta !
Le rideau tombe sur deux cadavres et la moralité est digne du drame. […] — Pour moi, j’estime qu’une tombe Est un asile sûr où l’espérance tombe, Où pour l’éternité l’on croise les deux bras, Et dont les endormis ne se réveillent pas. […] A-t-elle pu tomber et se faner si vite, Pour avoir une nuit touché ma main maudite ? […] Ou t’en vas-tu si belle, à l’heure du silence, Tomber comme une perle au sein profond des eaux ? […] Je t’aurais compris, et je t’aurais compati à toi vivant, comme je te comprends et comme je te compatis dans la tombe.
Les législateurs de l’Égypte eurent les premiers l’idée d’attacher l’homme fortement à quelque chose qui lui survive, et de l’intéresser encore quand il ne serait plus ; ils virent que l’opinion reste sur la terre, quand l’homme en disparaît, et qu’elle porte à travers les siècles, la renommée et le mépris ; ils soumirent donc l’opinion à la loi : alors la loi atteignit l’homme au fond de la tombe, et l’on redouta quelque chose sur la terre, même au-delà de la vie. […] Il est juste que la tombe soit une barrière entre la flatterie et le prince, et que la vérité commence où le pouvoir cesse. […] L’un venait en habits de deuil, et disait : « Il a fait périr ma femme et mes enfants ; j’apporte ici les dernières plaintes qu’ils prononcèrent en mourant : ô juges, vengez-nous. » Un autre : « Il m’a ravi ma liberté et j’étais innocent ; voilà mes chaînes, elles déposent contre lui, et je viens les secouer sur sa tombe. » Des malheureux, en lambeaux, disaient : « Nous avons été arrachés de nos maisons pour bâtir ces pyramides et ces palais : sur chacune de ces pierres que vous voyez, a coulé quelqu’une de nos larmes » ; et souvent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, étendant leurs bras à la fois, s’écriaient tous ensemble : « Il a causé la mort de nos pères, de nos frères, de nos époux, qui ont tous péri dans une guerre injuste ; ô juges ! en prononçant sur lui, songez à leur sang. » Ainsi, au pied de ce tribunal de l’Égypte, retentissaient les plaintes des malheureux : mais il manquait quelque chose à la justice ; il eût été à souhaiter que l’oppresseur entendît sous sa tombe, et que sa froide cendre pût frissonner.
Tombées à genoux aux pieds de l’homme noir, elles levaient leurs mains vers ses mains, le conjurant de nous laisser vivre, et lui expliquant, ainsi qu’aux bûcherons, que nos quatre vies tenaient aux racines et aux branches de ce toit nourricier de leurs pères. […] Ils se regardaient entre eux, ils comprenaient cette misère, ils regardaient la masse, la magnificence et la verte vieillesse féconde de l’arbre ; ils détournaient le tranchant de leurs haches sur lesquelles quelques gouttes de leurs yeux tombaient silencieusement. […] Magdalena, Fior d’Aliza et moi, nous tombâmes à terre, et nous nous traînâmes sur nos genoux vers le châtaignier en lui faisant un rempart de nos mains étendues, en l’embrassant de nos bras, de nos poitrines, de nos bouches, comme si l’on avait voulu tuer notre père et notre mère. […] La pauvre enfant, surprise dans sa mue, tomba de son côté, à demi habillée, sur le bord du lit, couvert de sa robe, du corsage et des cheveux qu’elle venait de dépouiller. […] Ils se jetèrent tous les deux, les bras étendus, entre la porte et le chemin pour me retenir ; je tombai évanouie entre leurs bras.