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2625. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

Mais jamais, moi régnant, la Perse ne subit un pareil échec… Certes, sachez bien ceci, ô mes égaux par l’âge, nous tous qui nous sommes transmis cet empire, jamais nous n’avons attiré sur lui de si grands malheurs. » Le Chœur, remis de son trouble, s’enhardit à l’interroger : — « Ô roi Darius, quel augure tirer de tes paroles ?

2626. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Et puis la vie circule dans tout cela, une vie mondaine et moderne, rapide et fébrile, aiguisée par le tact social et par une merveilleuse faculté d’ajuster et de tirer l’épigramme.

2627. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Les épouvantes du cimetière et du charnier semblent attirer Poe dont l’implacable génie tire du spectacle de la putréfaction charnelle de brutaux effets de terreur.

2628. (1772) Éloge de Racine pp. -

Je ne considère pas ici la prodigieuse difficulté de tirer cinq actes d’un sujet qui n’offrait qu’une scène ; de faire une tragédie de ce qui paraissait devoir n’être qu’une élégie.

2629. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

Si, en contemplant les phénomènes, nous ne les rattachions point immédiatement à quelques principes, non seulement il nous serait impossible de combiner ces observations isolées, et, par conséquent, d’en tirer aucun fruit, mais nous serions même entièrement incapables de les retenir, et, le plus souvent, les faits resteraient inaperçus sous nos yeux.

2630. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Enfin, les exemples tirés de l’histoire de l’Église ne manquent pas pour justifier la mise en lumière d’un pontificat funeste.

2631. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Il y a des procédés infaillibles pour composer un roman selon les formules romantique ou naturaliste : mais romantiques et naturalistes de la dernière heure ne semblent pas même se douter qu’il s’agit de tirer d’eux ce qu’ils ont de plus intime, de plus spécial, de plus inconnu aux autres hommes et à leur propre conscience pour en faire leurs romans. […] L’Art, signe de sa vie, allait lui échapper : elle le retient par des concessions ; le Pouvoir temporel peut seul suppléer aux forces de résistance dont elle manque : elle lui devient une raison d’être, tire pour lui de l’Écriture sainte une Politique impitoyable où, d’ailleurs, elle se fait la seule royale part. […] Ils vivifient le xviie  siècle lui-même, où Bossuet tire sa principale force d’être fidèle aux doctrines de saint Thomas, où Descartes se fait initier aux mystères des Rose-Croix. […] Eh bien, notre histoire poétique, elle est dans le Cycle du Roi Arthus, dans les Chansons de gestes, dans la Jérusalem délivrée, dans le Roland furieux, etc. : pourquoi les en tirer ? […] « Le poëte qui choisit dans l’antiquité une telle scène pour se l’approprier et en tirer de tragiques images doit avoir un cœur déchiré. » Ce qu’il y aurait d’odieux dans le fait par Gœthe de prêter l’autorité de son grand nom à ces calomnies légendaires est un peu atténué par le silence de Byron.

2632. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

On voit d’avance que Dryden, poussé d’un côté par son esprit anglais, sera tiré d’un autre par ses règles françaises, que tour à tour il osera et se contiendra à moitié, qu’en fait de mérite il atteindra la médiocrité, c’est-à-dire la platitude, qu’en matière de défauts il tombera dans les disparates, c’est-à-dire dans les absurdités. […] Nous nous retrouverons bientôt. » Il embrasse Antoine, tire l’épée, puis s’arrête : « Je ne voudrais pas faire une affaire d’une bagatelle.

2633. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

Si l’effort de la pensée s’arrête alors, l’idée auxiliaire sensible et l’idée nouvelle se confondent ; celle-ci ne vient pas à l’esprit sans le concours d’images sensibles, sorte de voile par lequel sa véritable essence est cachée à la conscience ; l’homme qui parle par métaphores ignore sa vraie pensée ; il croit pourtant la connaître, il la proclame avec assurance, et il en tire des conséquences qui lui paraissent irréfutables ; mais sur une base indécise il ne peut édifier rien de solide, et l’on récuse à bon droit la déduction dont les prémisses ne sont pas pures de toute métaphore. […] II, De la parole, ch. 10, p. 377-391 ; cf. p. 276-296), au moyen de passages tirés de Condillac lui-même : il explique l’illusion nominaliste par la « fusion » intime des mots et des idées et par les effets de l’habitude, qui affaiblit la conscience de l’idée, sans toutefois l’anéantir ; nous sommes très familiers avec les idées générales, et « l’habitude dissimule ce qu’elle établit » ; mais les idées générales sont toujours faiblement conscientes sous les mots, et quelquefois, de l’aveu de Condillac. sans les mots, — De Cardaillac n’a pas vu l’influence antagoniste de l’attention.

2634. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

G… malgré une petite pluie ; je suis mouillée et crottée, maman est au désespoir… Le retour a été admirable ; dans un village, G… a tiré d’un lit une couverture blanche et du plancher un tapis. […] Un chapeau de feutre noir d’une façon ravissante, une robe de drap bleu presque noir, tout unie, bien tirée sur les hanches et à petite traîne, mais la traîne est retroussée sur le côté, comme un habit de cheval, souliers de peau jaune à boucles, figure fraîche, port royal (comme dit maman), démarche gracieuse. […] J’en voudrai beaucoup à la personne qui me tirera de cette misérable ignorance : qui me dira, il y a bal là, fête ici ; j’en voudrais être et je serais tourmentée.

2635. (1911) Nos directions

Car — et j’exagère à dessein — par définition, il crée son œuvre de toutes pièces, de rien, ainsi que Dieu créa le monde ; il tire de lui-même son monde : à ce point qu’on peut dire, que « à la poésie, il est une seule condition, le poète ». […] Apprenez, roi des Juifs et n’oubliez jamais Que les rois dans le ciel ont un juge sévère… Va-t-on tirer de là une morale pour Racine ? […] Il a tiré le suprême bouquet du vain feu d’artifice romantique, et, bien que la moitié des fusées aient raté, on ne saurait l’exclure tout à fait de la poésie. […] — Néanmoins ils excellent à montrer les effets curieux qu’on en tire, en l’allongeant soudain comme fait Verhaeren, en étouffant d’une muette non élidée telle sonorité centrale etc., etc.

2636. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

« J’ouvris les coffres de la voiture, j’en tirai les lourds jambons, le pain, les bouteilles de vin et de bière ; je lui donnai tout, et j’aurais voulu lui donner encore plus, mais les coffres étaient vidés.

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