/ 2714
1364. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

En général aussi, le dédain superbe des faits que nous avons remarqué dans la philosophie du xviiie  siècle, se retrouve chez nos orateurs : ils les écartent de leurs discours, ils construisent a priori, posent des principes et tirent des conséquences ; le solide soutien des faits manque à leurs vastes compositions. […] Il aimait les effets de répétition : dix fois il ramenait le même mot au début d’une phrase, la même proposition au début d’un paragraphe : il tirait parfois de ce procédé de pathétiques effets.

1365. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Il voulait que le naturaliste entrât dans la science sans guide, et qu’il examinât les objets à mesure que les lui présenterait la nature ou l’occasion, dans leurs rapports avec l’homme, et par l’utilité qu’il en tire. […] « Quand vous avez un sujet à traiter, dit-il, n’ouvrez aucun livre, tirez tout de votre tête. » Descartes n’eût pas conseillé autre chose, ni Pascal, si ravi de trouver un homme où il croyait rencontrer un auteur.

1366. (1890) L’avenir de la science « V »

Si la science devait rester ce qu’elle est, il faudrait la subir en la maudissant ; car elle a détruit, et elle n’a pas rebâti ; elle a tiré l’homme d’un doux sommeil, sans lui adoucir la réalité. […] Nous en avons pour garant la plus invincible des inductions, tirée de l’exemple des sciences de la nature.

1367. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Soit une masse de chanvre homogène, que l’on tire en cordelles distinctes ; la masse représentera le syncrétisme où coexistent confusément tous les instincts ; les cordelles représenteront l’analyse. […] On nous plaindra alors, nous, les hommes de l’âge d’analyse, réduits à ne voir qu’un coin des choses ; mais on nous honorera d’avoir préféré l’humanité à nous-mêmes, de nous être privés de la douceur des résultats généraux, afin de mettre l’avenir en état de les tirer avec certitude, bien différents de ces égoïstes penseurs des premiers âges, qui cherchaient à improviser pour eux un système des choses plutôt qu’à recueillir pour l’avenir les éléments de la solution.

1368. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Il avait pour principe « qu’il n’est livre si mauvais dont on ne puisse tirer profit par quelque endroit ». […] Quand, des animaux, il en vient aux productions de la terre, aux arbres et autres végétaux, Pline expose les usages qu’en ont tirés les arts et l’industrie aux diverses époques.

1369. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Elle tire parti de tout à cette fin. […] L’affaire du placet que Mlle de Clermont oublie pour un bal et dont M. de Melun tire un si grand parti à titre de leçon, cette grosse affaire qui est comme le nœud de l’action, rentre tout à fait dans le genre de Bouilly ou de Berquin.

1370. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Il croit également à tous les résultats qu’en peut tirer une réflexion saine, un raisonnement droit et non sophistiqué. […] Ils poussent à bout les choses, et, à force de les presser, ils n’en tirent plus de réponse.

1371. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Vous, les maîtres dans les humanités classiques, quels préceptes de conduite en avez-vous tirés ? […] [NdA] La plupart de ces morceaux déjà anciens sont tirés ou des Annales de l’éducation, ou des Archives philosophiques, politiques et littéraires, ou de la Revue française, ou d’autres recueils auxquels M. 

1372. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

Il tire de sa poche un petit album, grand comme un carnet de visite, et sur lequel il nous fait voir une vingtaine de lignes géométrales qui sont les plans des terrains, les lignes des horizons, qu’il est en train de prendre depuis une dizaine de jours. […] C’était lui qui, quelques années après, tirait sur l’Empereur, à la sortie de l’Opéra-Comique.

1373. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Cela déplairait à la marquise9, si cela ne plaisait au roi. » Desfontaines, cet autre insulteur de Voltaire, lequel l’avait tiré de Bicêtre, disait à l’abbé Prévost qui l’engageait à faire sa paix avec le philosophe : — Si Alger ne faisait pas la guerre, Alger mourrait de faim. […] Ne nous étonnons donc pas des plaintes faites, des réclamations incessantes, des colères et des prudences, des cataplasmes apposés par une certaine critique, des ophthalmies habituelles aux académies et aux corps enseignants, des précautions recommandées au lecteur, et de tous les rideaux tirés et de tous les abat-jour usités contre le génie.

1374. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Mais je ne puis deviner quelles conséquences on peut tirer de ce fait. […] D’ailleurs, la seule conclusion que l’on puisse tirer des faits que l’on cite, en assez petit nombre d’ailleurs, c’est que l’hallucination a pu coexister, en certains cas, avec le génie ; en un mot, que le génie n’exclut pas l’hallucination.

1375. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Arsène Houssaye ne mettait pas la balle de son observation dans cet as de cœur où il faut la mettre, quand on tire bien ! […] Il continue ce difficile exercice dans son livre des Femmes du Monde, et il s’en tire avec sa souple habileté ; mais, malgré le gant de velours avec lequel il touche les papilles nerveuses des amours-propres ; malgré les clairs-obscurs qu’il jette sur cette vieille société qui, comme les femmes passées, ne peut plus faire d’illusion qu’à contre-jour et dans les pénombres, on voit bien ce qu’elle est devenue, on sent bien que ce qui était « le monde » autrefois est fini.

/ 2714