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688. (1925) Dissociations

Faisant peu de cas de la vie des autres, il ne tenait pas beaucoup à la sienne et il l’a bien prouvé. […] À quoi cela tient-il ? […] Tout se tient dans la nature. […] Cela tenait à quelque cause, puisque les statistiques l’affirmaient et que les statistiques ont toujours raison. […] Nous tenons à l’harmonie.

689. (1903) Propos de théâtre. Première série

Ils… Tiens ! […] Le seigneur Baptista tient d’abord à marier son diable vert. […] Pour réussir, c’est ainsi qu’on les tient. […] Mais elle y tient. Racine y a tenu, je ne sais pourquoi.

690. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

En face d’un problème scientifique, l’esprit d’un Newton agit de même ; c’est une irritation perpétuelle qui le tient en sa puissance sans trêve ni repos. […] L’habitude des psychologues de s’en tenir à l’attention volontaire, et même à ses manifestations supérieures, cachait cette origine. […] J’emploie le mot « intérêt » au sens vulgaire, comme équivalent à cette périphrase : ce qui tient l’esprit en éveil. Mais l’esprit n’est tenu en éveil que par une action agréable, désagréable ou mixte des objets sur lui, c’est-à-dire par des états affectifs. […] Je m’en tiens pour le moment à cette simple remarque46.

691. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Qu’il ait payé ou non sa place, le spectateur tient à comprendre, et dans l’instant, les mots que profère l’acteur. […] Mais, s’il ne repousse pas les actions secondaires, il les tient à leur plan ; jamais l’accessoire chez lui ne fera tort au principal. […] Il sera tenu d’ordonner non seulement des sentiments et des idées, mais des mots et des gestes, le mot lié au geste, le geste au mot. […] Mais il ne tient qu’à nous de les remettre au point le jour où nous pourrons les éprouver. […] L’auteur est tenu d’en combler le chacun, le plus raffiné, le plus simple.

692. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Franchissons le mot : Homere n’étoit un homme rare que par l’extravagance et le mauvais sens. à quoi s’en tenir ? […] Mais souvent ces répétitions ne tiennent la place de rien, et elles sont placées en des endroits où un seul mot eût épargné des pages entieres de redites. […] Au neuviéme livre, il tient le même discours aux chefs de l’armée dans le dessein sérieux de les disposer à fuir en effet. […] Hector dans un combat, tient ce discours à ses chevaux... etc. […] Mais je crois aussi qu’il faut s’en tenir à ce préjugé vague et indéterminé ; ce seroit une témérité aux plus sçavans mêmes, d’entrer là-dessus dans un grand détail.

693. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Charles Didier qui tenait le bras de George Sand à l’Opéra ; M.  […] tenait sur ses genoux. […] Si son nom est peu connu chez nous, cela tient à la spécialité des travaux de M.  […] L’éditeur se le tint pour dit. […] Je l’ai entendue tenir avec infiniment de grâce et d’esprit, la conversation qui pivotait autour d’elle.

694. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Toutes ces dénominations péchent en ce qu’elles portent sur un rapport qui ne tient point directement à la signification du génitif, & qui d’ailleurs est accidentel. […] Ad Castoris, suppléez aedem ; ex Apollodori (Cic.) suppléez chronicis ; labiorum tenus, suppléez extremitate. […] Les uns sont d’une verité immuable & d’un usage universel ; ils tiennent à la nature de la pensée même ; ils en suivent l’analyse ; ils n’en sont que le résultat. […] Mais il n’en est pas moins constant qu’elles tiennent toutes, plus ou moins, au génie des diverses langues, qu’elles en sont des émanations, & qu’elles peuvent en devenir des indices. […] Chaque langue doit donc nécessairement tenir des perfections & des défauts du peuple qui la parle.

695. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Ils tiennent au dualisme de la fin et des conditions, et à la mobilité capricieuse de la matière. […] L’école adverse, pourtant, ne se tient pas pour battue. […] Mais cela tient à l’insuffisance des données, non à la nature de la question. […] En revanche, on déclare souvent que tenir pour la variabilité, c’est répudier par là même toute doctrine de finalité, s’en tenir à la causalité proprement dite, et se conformer au véritable esprit scientifique. […] Elle s’en tient au fait actuel et ne s’occupe ni des origines ni des possibilités à venir.

696. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Franc-Nohain (1873-1934) »

Les personnes qui, selon la règle classique, tiennent à ce que le comique découle des caractères, et non des situations ou des mots, ne trouvent pas toujours leur compte aux petits poèmes de M.  […] Franc-Nohain a lâché l’Institut, et qu’il tient particulièrement aux lettrés du boulevard, ce qui est une plausible ambition.

697. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface de 1833 »

D’ailleurs, puisque l’auteur, si peu de place qu’il tienne en littérature, a subi la loi commune à tout écrivain grand ou petit, de voir rehausser ses premiers ouvrages aux dépens des derniers et d’entendre déclarer qu’il était fort loin d’avoir tenu le peu que ses commencements promettaient, sans opposer à une critique peut-être judicieuse et fondée des objections qui seraient suspectes dans sa bouche, il croit devoir réimprimer purement et simplement ses premiers ouvrages tels qu’il les a écrits, afin de mettre les lecteurs à même de décider, en ce qui le concerne, si ce sont des pas en avant ou des pas en arrière qui séparent Han d’Islande de Notre-Dame de Paris.

698. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Ollivier » pp. 299-300

Un meurtrier tient suspendu par un pied l’enfant d’une mère, et cette femme tend son tablier pour le recevoir précisément comme un chou qu’on lui mettrait dans son giron. […] Tout cela ne vaut pas ce soldat de Le Brun, je crois, qui, d’une main, arrache un enfant à sa mère, en poignarde un autre de l’autre main, et en tient des dents un troisième suspendu par sa chemise.

699. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « Appendice »

D’après lui, l’Homère parnassien, c’est-à-dire celui de Leconte de Lisle, « multiplie les épithètes imprécises et inutiles, Les piques sont toujours éclatantes, la terre nourricière, les chevaux rapides, le lait blanc, les nefs creuses, la guerre lamentable, etc. » Ce procédé d’épithètes fixes, que l’auteur de l’Iliade tient certainement par tradition de ses prédécesseurs, n’a absolument rien de parnassien. […] Mais le sommeil aimable [doux] Ne tenait pas Agamemnon fils-d’Atrée,‌ Pasteur des peuples, Agitant beaucoup de pensées‌ Dans son esprit.

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