Que de rêves immenses mêlés à la fumée qui en sort ! […] L’actrice l’en retire plus sûrement, en lui jurant le silence ; et la marquise sort, intacte et indignée, de ce guet-apens. […] Elle peut en sortir le front haut et le voile levé. […] Le sort en est jeté, Navarette a vaincu, elle sera baronne. […] Elles sortent d’un seul jet, elle naissent d’un seul germe qui contient d’avance tous leurs développements.
Sur ce, la dame se lève, lui fait part de la fin de leur amour, qui vient de mourir, à la fleur de l’âge, et elle sort. […] Il pressent que Suzanne a jeté un sort à ce soldat candide qui apporte, à Paris, les mirages et les naïvetés du désert ; il entreprend de le sauver, malgré lui. […] Pour achever son éducation, son nouvel ami lui esquisse le plan du demi-monde, en traits mordants et profonds qui se gravent dans la mémoire pour n’en plus sortir. […] Elle a tenté, pour sortir de l’enfer, un effort suprême ; la destinée l’y replonge, elle s’y renfonce avec l’excellent parti pris de la damnation. […] Elle sort de son caractère et elle y rentre, avec la souplesse d’un être brisé, qui n’a plus de jointures à l’âme et qui en fait ce qu’il veut.
Les auteurs se sont préoccupés, avant tout, de montrer le jeune homme moderne ; tel que le font au sortir du collège, depuis l’avènement du roi Louis-Philippe, la fortune des doctrinaires, le règne du parlementarisme. […] Nous sortons, nous allons au hasard dans Paris… ; enfin, fatigués, nous nous attablons à une table de café. […] La porte s’entrouvre au bout de quelque temps, et il en sort une tête de garçon boucher, le brûle-gueule à la bouche : une tête où le belluaire se mêle au fossoyeur. […] Je suis sorti de là, rasséréné, délivré de l’horrible pensée qu’elle avait eu l’avant-goût de la mort, la terreur de son approche. […] Je crois aussi qu’il ne faut pas s’attarder dans la littérature d’imagination, au-delà de certaines années, et qu’il est sage de prématurément choisir son heure pour en sortir.
Les œuvres de Rousseau rappellent le Genevois, le républicain, le prolétaire, le pasteur arcadien, le philosophe aigri contre la médiocrité inique du sort, se vengeant, par des utopies, de l’inégalité forcée des conditions sociales. […] Ce n’est pas le génie qui a créé l’Académie française, c’est Richelieu, c’est-à-dire une des plus grandes médiocrités littéraires qui aient jamais été associées dans un grand favori du sort à un caractère tyrannique ; un Cottin dans un Machiavel qui voulait illuminer d’un reflet de belles-lettres sa pourpre teinte de sang. […] Les généreuses illusions sont toutes brûlantes au premier moment dans l’âme du peuple ; elles animent les premiers orateurs qui sortent du sein de ce peuple ; elles élèvent un instant ce peuple au-dessus de lui-même. […] Elle n’en sortira pas quand la vraie postérité sera levée pour cette assemblée tragique. […] Il était sorti seulement de temps en temps des prisons quelques chants du cygne, quelques plaintes mélodieuses ; ces poésies avaient l’accent des brises de nuit qui traversent les ifs ou les cyprès des cimetières, elles donnèrent à la langue poétique, et même à la prose française d’après la révolution, les premières notes de cette mélancolie tragique, inconnues jusque-là à la langue.
Enfin il faut mourir ; car sans ce commun sort. […] Il vit, auprès d’un tronc, des légions nombreuses De fourmis qui sortaient de leurs cavernes creuses. […] Le lendemain Thisbé sort et prévient Pyrame. […] D’ailleurs faire l’agent, et d’amour s’entremettre, Couler dans une main le présent et la lettre, Préparer les logis, faire le compliment ; Quand Monsieur est entré, sortir adroitement, Avoir soin que toujours la porte soit fermée, Et manger, comme on dit, son pain à la fumée ; C’est ce que je ne puis ni ne veux pratiquer. […] Elle en sort à la nuit tombante, à ce moment que La Fontaine aime tant à décrire et qu’il décrit encore une fois : Retirons-nous aussi, quittons cette demeure ; La peur m’y saisit à toute heure.
L’armée prussienne est perdue si vous agissez vigoureusement : le sort de la France est entre vos mains ! » À bien lire cet ordre et à tout peser, il était évident que ce qui se faisait aux Quatre-Bras et qui aurait dû être décisif si on s’y était pris de ce côté à temps, ne devenait plus que secondaire ; que l’important était Fleurus, que le succès y dépendait d’une manœuvre, d’une attaque à revers contre les Prussiens, que le sort de la France se décidait là, et qu’il y fallait peser à tout prix. […] Mais Ney comprit si bien de cette manière l’ordre émané du major-général que, dans son héroïque fureur, appelant le comte de Valmy, dont il avait fait approcher une brigade, il lui dit, en répétant le mot qui lui montait à la tête : « Général, le sort de la France est entre vos mains.
Il ne fut rassuré que lorsqu’à une heure du matin, fort préoccupé de ses sombres pensées et du danger qu’aurait pour la France, menacée du côté du Rhin, tout retard dans la décision de cette campagne projetée par lui en deux coups de foudre, il fut sorti à pied, accompagné seulement du grand maréchal. […] Il est de ces coups extrêmes qui font le sort d’une journée… C’est alors que Ziethen, survenant, avec son infanterie et de la cavalerie fraîche, nous prend en flanc, nous entame, nous tourne et débouche en arrière sur le champ de bataille. […] C’est alors qu’un cri sublime sortit de ces carrés assaillis. — Rendez-vous !
Et qu’on ne dise pas qu’il n’en sortit rien que de maniéré et de faux ; le charmant Théocrite en était. […] Mais il fallait surtout assez d’intrépidité et ne pas sortir des formes reçues. […] Lors même que, fasciné par les plus gracieuses lueurs, on se flatte d’avoir rencontré autour de soi une portion de son rêve et qu’on s’abandonne à en jouir, les mécomptes ne tardent pas ; le côté des amours-propres se fait bientôt jour, et corrompt les douceurs les mieux apprêtées ; de toutes ces affections subtiles qui s’entrelacent les unes aux autres, il sort inévitablement quelque chose d’amer.
Cependant tout le monde veut la guerre contre Rome, même les démagogues, parce qu’ils espèrent qu’une révolution en sortira ; même les libéraux, parce que « leur retraite, disent-ils, serait le triomphe de l’absurde ». […] » Même après que l’étroitesse d’esprit et la grossièreté de ses compatriotes l’ont dépouillé de ses illusions, il croit encore : « Ne serait-il pas mieux de les laisser suivre leur sort et de les abandonner aux erreurs qu’ils aiment ? […] Et voici l’un de ses derniers cris : « Impossible de sortir de ce triple postulat de la vie morale : Dieu, justice, immortalité !
Don Juan arrive à la nage ; Rosalba tend la main au naufragé pour l’aider à sortir de l’eau. […] Il sort ; la jeune fille se désespère ; et, pour la consoler, Arlequin lui montre la liste de celles qui sont dans la même position qu’elle. […] « Arlequin est forcé de sortir de sa retraite pour chanter et boire à la santé d’une des favorites de Don Juan ; son maître lui fait signe de nommer Dona Anna, fille du commandeur.
Aucune grande pensée morale ne pouvait sortir de races abaissées par un despotisme séculaire et accoutumées à des institutions qui enlevaient presque tout exercice à la liberté des individus. […] Jérusalem et son temple leur apparurent comme une ville placée sur le sommet d’une montagne, vers laquelle tous les peuples devaient accourir, comme un oracle d’où la loi universelle devait sortir, comme le centre d’un règne idéal, où le genre humain, pacifié par Israël, retrouverait les joies de l’Éden 85. […] On sent d’avance que les résultats qui en sortiront seront d’ordre social, et non d’ordre politique, que l’œuvre à laquelle ce peuple travaille est un royaume de Dieu, non une république civile, une institution universelle, non une nationalité ou une patrie.
Écoutez-en sortir l’annonce énorme. […] De 89 est sortie la Délivrance, et de 93 la Victoire. 89 et 93 ; les hommes du dix-neuvième siècle sortent de là. […] Les écrivains et les poètes du dix-neuvième siècle ont cette admirable fortune de sortir d’une genèse, d’arriver après une fin de monde, d’accompagner une réapparition de lumière, d’être les organes d’un recommencement.