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982. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

… Il ne suffit plus que le soleil soit beau !

983. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

Elle se teint des rayons de son soleil.

984. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Né en 1707, sous Louis XIV, le Roi réglé et éclatant comme le soleil, qu’il avait pris pour son symbole, Buffon devait garder sur tout lui-même un impérissable reflet de ce grand règne, qui expira sur son berceau, et montrer ce reste de grandeur par la règle, comme pour faire leçon en sa personne à la société déréglée au sein de laquelle il ne vécut pas.

985. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Qui voit qu’une lampe est allumée quand on la pose en plein soleil, quand on noie sa goutte de clarté dans l’océan des rayons solaires ?

986. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

qui n’avait pas d’étoile, et qui eût pu être un soleil !

987. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

On les voit errer sur les dalles grises Où l’aspic près d’eux se chauffe au soleil !

988. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

André Chénier, cette aurore de poète, plus délicieux, comme le soleil, à l’aurore, que s’il avait atteint la frénésie de son disque flamboyant à midi, tient de son destin cette fortune de ne nous apparaître qu’à travers trois ou quatre chefs-d’œuvre absolus capables à eux seuls d’immortaliser un homme, et les mœnia interrupta du génie arraché brutalement à son œuvre par une mort sanglante.

989. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Ces enfants gâtés du soleil et souvent terribles, M. de La Madelène les a fait vivre tels qu’ils sont, non pas seulement dans leur vie domestique et de foyer, mais dans leur vie collective, leur vie d’assemblée, d’émeute, de farandoles et de batailles, car le plein air, le dehors, la place publique, sont pour eux bien plus le foyer que le coin du feu de la maison ; il nous les a montrés en plein dix-neuvième siècle et à cette heure du dix-neuvième siècle, dominés par l’incoercible élément méridional, qui leur donne encore la physionomie des ancêtres ; par ce caractère héréditaire et local que la poussière humaine ne perd que le dernier, et qui se révolte avec tant d’énergie sous l’émiettant et l’aplanissant rouleau que la civilisation, cette Tarquine à la main douce, qui ne fait pas voler les têtes de pavot sous les coups de baguette, mais qui se contente de les coucher par terre en les caressant, promène par-dessus toutes choses, comme dans une allée de jardin !

990. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Tous les objets dont on s’y occupe sont grands, et en même temps sont utiles ; c’est l’empire des connaissances humaines ; c’est là que vous voyez paraître tour à tour la géométrie qui analyse les grandeurs, et ouvre à la physique les portes de la nature ; l’algèbre, espèce de langue qui représente, par un signe, une suite innombrable de pensées, espèce de guide, qui marche un bandeau sur les yeux, et qui, à travers les nuages, poursuit et atteint ce qu’il ne connaît pas ; l’astronomie, qui mesure le soleil, compte les mondes, et de cent soixante-cinq millions de lieues, tire des lignes de communication avec l’homme ; la géographie, qui connaît la terre par les cieux ; la navigation, qui demande sa route aux satellites de Jupiter, et que ces astres guident en s’éclipsant ; la manœuvre, qui, par le calcul des résistances et des forces, apprend à marcher sur les mers ; la science des eaux, qui mesure, sépare, unit, fait voyager, fait monter, fait descendre les fleuves, et les travaille, pour ainsi dire, de la main de l’homme ; le génie qui sert dans les combats ; la mécanique qui multiplie les forces par le mouvement, et les arts par l’industrie, et sous des mains stupides crée des prodiges ; l’optique qui donne à l’homme un nouveau sens, comme la mécanique lui donne de nouveaux bras ; enfin les sciences qui s’occupent uniquement de notre conservation ; l’anatomie par l’étude des corps organisés et sensibles ; la botanique par celle des végétaux ; la chimie par la décomposition des liqueurs, des minéraux et des plantes ; et la science, aussi dangereuse que sublime, qui naît des trois ensemble, et qui applique leurs lumières réunies aux maux physiques qui nous désolent.

991. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

C’est lui qui dit dans de beaux vers ïambiques45 : « Il n’est dans les choses humaines rien d’inespérable, rien qu’on doive nier, rien qui puisse surprendre : car Jupiter, le maître des dieux, fait du plein midi sortir la nuit, quand il a voilé la lumière du soleil resplendissant ; et une froide terreur est descendue sur les hommes.

992. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Donc, je ne fais pas de la littérature cette captive ; et, l’écrivain, je ne l’ai pas enclos dans une tour où ne parviennent pas les vacarmes du dehors, où ne pénètrent ni le soleil des champs ni le soleil des cœurs. […] Au bout des épreuves, Christophe nous apparaît immobile et illuminé de soleil. […] Ce songe est entré dans les yeux et dans l’âme de cette nymphe qui participait si gaiement aux fêtes du soleil. […] Elle tend à Dieu la main, comme elle l’a tendue au soleil, à l’espace et aux fruits. […] Épanouies aussi, et pareillement, les fleurs du jardin, géraniums et roses, dans l’abondance du soleil, embaumaient.

993. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Pour la première de ces deux puissances, lorsqu’on se rappelle Heine et Bœrne, la Jeune Allemagne et les événements de 1848, on doit reconnaître que la réaction contre la démocratie, inaugurée par Bismarck, cet admirateur de Bonald, non seulement ne s’est pas arrêtée avec la mort de ce grand féodal, mais qu’elle continue, sous l’énergique impulsion de Guillaume II — Pour la seconde, si nous en croyons des témoignages que leur concordance rend très vraisemblables, une grande partie de la jeunesse révolutionnaire y est dominée par la pensée la plus hostile au suffrage universel et à la démocratie, celle de Nietszche. « Il y a vingt-cinq ans », écrivait cette semaine un des meilleurs correspondants russes de nos journaux, celui du Soleil, « les conspirateurs exaltaient le peuple, déifiaient l’ouvrier, le moujik. […] Il compare le soleil à une « rouge trogne », et surtout il se délecte à outrager cette bien-aimée pour laquelle il voulait tout à l’heure « arracher, pour lui faire un manteau, un magnifique lambeau du satin azuré qui flotte à la voûte du ciel ». […] C’était le coucher du soleil qui l’émouvait si fort. — Sur la mer sauvage, mon vaisseau rapide cingle impétueusement sous ses voiles noires. — Tu sais combien je suis triste, combien je t’aime, et pourtant tu me blesses si cruellement.

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