Mais un nuage passe, le soleil, discret, se couche ; voici le soir, et le pilote, que les clartés mourantes des phares inquiètent, repense au départ : J’ai délaissé la ville adverse pour voguer Parmi les océans d’orage et de péril… Ces qualités de nature large et de pure lumière font du livre de M.
Henri de Régnier La lamentable Sapho qu’on a représentée, l’autre soir, toute de rhétorique vide et de faible emphase, a eu raison de faire le « saut fatal » et n’entraine-t-elle pas avec clic et à sa suite, emblématiquement, la « poésie parnassienne », dont elle est un excellent modèle.
J’en ai retenu, entre mille autres, ce vers sur Spinoza : Paisible, il polissait des verres de lunettes, et ceux-ci : Étoile du berger, c’est toi qui, la première, M’as fait examiner mes prières du soir.
— Hé, seigneur, dès ce jour, sans sortir de l’Épire, Du matin jusqu’au soir qui vous défend de rire ?
Juvenal promet à l’ami qu’il invite à venir manger le soir chez lui, qu’il entendra lire les vers d’Homere et de Virgile durant le repas, comme on promet aujourd’hui aux convives une reprise de brelan après le souper.
Aujourd’hui, d’ailleurs, que les connaissances s’effacent et se perdent ; aujourd’hui que la science de l’histoire se réduit presque à des anecdotes ; qu’on abrège tout pour paraître tout savoir, et que la vanité, empressée à jouir, n’estime plus, dans aucun genre, que ce qu’elle peut étaler dans un cercle ; ces recherches pénibles, ces discussions profondes, ces monuments, fruit de quarante ans de travail et d’étude, qui n’ont que le mérite d’instruire sans amuser, et dont le matin, on ne peut rien détacher pour citer le soir, doivent nécessairement, parmi nous, perdre de leur estime.
Le soir, disait-on, le prêtre, au moment où il fermait les portes du temple de Delphes, l’appelait à haute voix par ces mots : « Pindare le poëte est invité au souper du Dieu. » Cette vocation religieuse semblait attachée de naissance il la personne du poëte, venu au monde durant une des fêtes du Dieu, comme l’attestent quelques mots d’un de ses hymnes perdus29 : « C’était la fête qui revient tous les cinq ans, où, pour la première fois, je fus nommé, enfant chéri dans les langes. » Et, selon le commentaire ancien qui cite ces paroles, elles rappellent le cri Évoé, qui commençait les mystères d’un autre Dieu.
Zénon Fière que le manuscrit était entre les mains de son frère, le poète Louis Fière ; nous l’eûmes le soir même, le lûmes, le classâmes et le publiâmes avec empressement. […] Une charge dissipe la ronde, mais au seuil de l’amour déjà un dégoût physique s’est levé, et Mahaud, pour être seule ce soir-là, hypnotise et rejette dormant sur le lit Jacques de Horps. […] Mallarmé ; elle fait le fond de l’art de Poe ; l’harmonie du Soir, de Baudelaire, n’en est qu’un reflet. […] Tout devient calme, tout prend sa stature exacte ; c’est un bon moment pour inventorier ; et puis arrivent les premiers attendrissements de la sensibilité du soir ; dans le silence qui apaise toute la contrée, il y a une marche dolente des gens qui ont laissé le labeur, et une gravité sur l’aspect de tout, de tout qui va se simplifier dans le soir, s’unifier. […] Et Oraison du Soir, et Les Chercheuses de Poux ?
Vers les rivages du mystère Un jour, un soir, il faut partir. […] chantre du Droit au Bonheur, des Soirs de Bataille, des Jours de Combat et des Évocations, vous allez posément — si faire se peut — nous dire d’abord ce que vous pensez de Mistral et de son influence. […] À l’eau s’en va la verte branche, Le rossignol A pris son vol… À l’eau s’en va la verte branche À l’eau du soir, à l’eau si blanche ! […] Alphonse Daudet nous scandait, l’autre soir, expressivement, la jolie pièce de l’Alouette : « Il faut, profère gentiment ce poète du seizième siècle — que je dise cela de moi, que j’ai été celui qui plus ai voulu rimer curieusement, et suis content de dire, superstitieusement. […] II Son de cloche un soir de novembre, Qui vient avec des parfums d’ambre Se perdre aux velours de ma chambre, Purifié par l’air des bois !
Au soir, le boulevard fourmillant et lumineux, les théâtres étincelants et malsains, partout le luxe, le plaisir et l’esprit outres aboutissent à la sensation excessive et apprêtée. […] — Je viens, de la part de Son Altesse Impériale, vous prier de venir ce soir chez elle avec votre roman. — Quel roman ? […] Il faisait des contes le soir à une assemblée de paysans et de paysannes de l’Ardèche. […] Sobre comme un Arabe, il mangeait très peu, juste ce qu’il faut pour vivre, presque rien le matin ; le soir, il dînait dans un restaurant de deuxième ou troisième ordre. […] Pendant trente ans, le grand intérêt de sa vie fut de venir savoir chaque matin si elle était gaie ou triste, de faire des courses pour elle dans la journée, et de dîner à sa table le soir.
J’ai eu beaucoup de peine l’autre soir à retrouver, dans le Misanthtrope, l’impression de la réalité. […] C’est le pli de la profession, Celui qui chaque soir vit sur les planches y vit toujours. […] Il gourmande le public du premier soir qui eut désiré, paraît-il, que le prince fût tué. […] Car sa présence même dans ce lieu de divertissement indique qu’elle a voulu, pour un soir, oublier sa misère et l’injustice de sa destinée. […] Le peuple, invité ce soir-là dans un salon académique, cherchait à s’y bien tenir et voulait montrer sa bonne éducation… Ah !
Christophe et Sabine s’aiment dans le silence odorant du soir. […] Soudain, dans ces merveilles, vous ressentez le modeste désir d’un peu de soir, d’un peu de songe. […] Et puis, sensible infiniment à l’heure et à son influence, elle s’est habillée du manteau brun du soir. Le soir est un moment où la nature songe à son déclin. […] Le soir, on m’enseigna qu’elle avait raison de haïr ces gens qui n’ont pas de domicile.