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2747. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Ajoutez à cela les simples accidents ordinaires de la vie privée, la mort de l’aïeule, la naissance d’un nouveau-né, le départ du fils pour l’inconnu de sa destinée, hors du nid et du pays, les amours, le mariage de la sœur aînée, les fêtes du foyer, la religion introduisant l’infini des espérances et la sainteté des amours dans ce petit monde qui s’étend de la cheminée à la fenêtre, et du seuil au cimetière : voilà l’épopée de famille, sujet dont le drame s’agite sous quelques tuiles, et qui ne se dénoue que dans l’éternité, ce rendez-vous de tout ce qui s’aime ; voilà ce qu’il se chante tout bas à lui-même, ce jeune Homère de l’Iliade du cœur !

2748. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Jamais une prévision si simple aurait-elle échappé à M. de Talleyrand ?

2749. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Ce gentilhomme du Danube déplut aux bords de la Saône ; Napoléon lui offrit le sénat : « Je désire rester simple citoyen, et ne rien engager volontairement de ce que Votre Majesté laisse de liberté à ses sujets, celle de cultiver mes terres en payant mes impôts. — Vous êtes frondeur, dit en riant amèrement Napoléon. — Non, sire, je suis impartial, et je craindrais de cesser de l’être en approchant trop souvent de Votre Majesté. » Cette délicate tournure d’éluder la servitude en éludant la faveur, n’échappa pas à Napoléon ; il sourit, mais il garda rancune à la ville qui lui montrait de telles fiertés d’esprit dans un de ses principaux habitants.

2750. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Bourdier s’étant retiré pour n’être pas témoin d’une entreprise aussi téméraire » ; l’éclatant monosyllabe qu’il articula en sortant de l’eau, et que jamais il ne put arriver depuis à faire sortir une seconde fois de son gosier ; enfin son retour à Paris, et toutes les recettes dont il essaye, sans confiance et jamais tout à fait sans espoir, tisane d’érysimum, grains de myrrhe transparente, et même simple eau de poulet, qui avait rendu la voix à un chantre de Notre-Dame : tout cela fait une comédie digne de Molière.

2751. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

On blâmait Ronsard D’apparaître trop haut au simple populaire.

2752. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

mon Dieu, c’est tout simple… il y a dans un pays une somme quelconque d’injures à dire par an, vingt mille… par exemple !

2753. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

voilà… Nous avons commencé, nous, par la canaille, parce que la femme et l’homme du peuple, plus rapprochés de la nature et de la sauvagerie, sont des créatures simples et peu compliquées, tandis que le Parisien et la Parisienne de la société, ces civilisés excessifs, dont l’originalité tranchée est faite toute de nuances, toute de demi-teintes, toute de ces riens insaisissables, pareils aux riens coquets et neutres avec lesquels se façonne le caractère d’une toilette distinguée de femme, demandent des années pour qu’on les perce, pour qu’on les sache, pour qu’on les attrape, — et le romancier du plus grand génie, croyez-le bien, ne les devinera jamais, ces gens de salon, avec les racontars d’amis qui vont pour lui à la découverte dans le monde.

2754. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

L’antiquité païenne peut-elle nous fournir un dis cours plus beau, plus vif, plus tendre, plus éloquent que celui-ci, mais de cette éloquence simple et naturelle, qui passe infiniment tout ce que l’art le plus étudié pourrait avoir de plus brillant ?

2755. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Les faits qu’il a jaugés dans ses Révolutions d’Italie sont si nombreux, si confus, si contradictoires, qu’ils lui ont donné de ces éblouissements que les simples mortels appellent des bluettes.

2756. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

On lui avait bien, dans le temps, reproché d’aimer à ressusciter des morts oubliés, et j’avoue même que, sur ce point, il avait fait de vrais miracles ; mais il n’avait été jusque-là que simple thaumaturge.

2757. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Comment faut-il entendre cette joie, dont le simple écho pour nous est déchirant ?

2758. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Ni la bonne compagnie, cette bonne compagnie du temps qui ouvrait ses bras aveugles aux gens de lettres qui lui baisaient platement le pied, comme ce Normand de Rollon à Charles le Sot, dit le Simple, pour le renverser ! […] Cette Correspondance, que les admirateurs de Diderot ne seront pas très heureux de voir publier s’ils tiennent à ce qu’il garde son prestige, cette Correspondance qui le réduit à sa plus simple expression et nous le montre dans la stricte vérité de sa nature, ne s’étend pas de Diderot à beaucoup de personnes, mais se borne simplement à deux : Falconet et mademoiselle Volland.

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