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1703. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

On reproche à notre jeune siècle d’être irrespectueux envers le passé, de ne rendre hommage qu’aux gloires modernes, et de jeter à peine quelques regards en arrière sur les hommes honorables et utiles qui ont fait sa destinée.

1704. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur : Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome III. »

Nous la comparerons plutôt à l’une de ces représentations classiques qui avaient lieu à la fin du dernier siècle sur les théâtres de Russie et de Pologne.

1705. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre premier. Idée générale de la seconde Partie » pp. 406-413

Quoi qu’il en soit, cette seconde Partie contenant quelques idées générales sur les progrès de l’esprit humain, il peut être utile de développer ces idées, dussent-elles ne trouver leur application que dans un autre pays ou dans un autre siècle.

1706. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Donec eris felix… »

Il songe que, il y a vingt ans, un autre exilé faisait ainsi… Une voix mystérieuse, qu’il voudrait bien ne pas entendre, lui murmure à l’oreille : — Celui-là portait sous son front les Contemplations, la Légende des Siècles et les Misérables.

1707. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « En guise de préface »

Or, il ne se trompe point, sans doute : mais enfin qui le jurerait  Et ne dites pas non plus que la critique personnelle, la critique impressionniste, la critique voluptueuse, comme vous voudrez l’appeler, est bien pauvre vraiment et bien mesquine comparée à l’autre critique, à celle qui fait entrer le ressouvenir des siècles dans chacune de ses appréciations.

1708. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre II »

La filiation d’un mot, même du latin au français, n’est presque jamais immédiatement perceptible ; très souvent le mot français a une signification tout à fait différente de celle qu’il supportait en latin ; bien plus, à quelques siècles, et même à quelque cinquante ans de distance, un mot français change de sens, devient contradictoire à son étymologie, sans que nous nous en apercevions, sans que cela nous gêne dans l’expression de nos idées ; d’identiques sonorités expriment des objets entièrement différents, soit qu’elles aient une origine divergente, soit qu’un mot ait assumé à lui seul la représentetation d’images ou d’actes disparates10.

1709. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Panurge » pp. 222-228

Taine, dans un des livres les plus humoristiques de notre temps, est la résignation froide, qui réduit la souffrance à la douleur physique. » L’on ne pourra s’empêcher de penser que ce fruit est amer, petit, à portée de peu de mains, et que depuis trois siècles, nous nous sommes beaucoup éloignés, de Rabelais et du pantagruélisme.

1710. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Guarini, et Jason de Nores. » pp. 130-138

Il osa s’élever contre le goût de son siècle, & se brouiller avec la plus belle moitié du genre humain.

1711. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Bathild Bouniol »

Homme du siècle pourtant, observateur des mœurs qu’il peint ressemblantes à nous faire tour à tour peur ou pitié, littérairement il n’en est pas.

1712. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ix »

Comment se refuserait-il la douceur de répéter avec la foule, avec les meilleurs, le long des siècles, ce que son cœur lui suggère ce soir : Adveniat regnum tuum, Fiat voluntas tua.‌

1713. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Quelqu’un, qui faisait métier d’annoter les grands écrivains des xviiie et xviie  siècles, s’attristait un jour de ce que Molière avait dérobé Cyrano de Bergerac. […] Chateaubriand et Lamartine sont des héros de cabotinage fin et commencement de siècle. […] Toutefois, il se moque des folk-loristes extravagants et de ces disciples outrés de Wolf qui ne voulaient voir dans l’Iliade et l’Odyssée qu’un travail de juxtaposition, entrepris à travers les siècles par une foule d’aèdes anonymes. […] La première moitié du siècle passé se déroule empanachée de romantisme, bigarrée de bohème, secouée d’insurrections. […] Enfin, Voltaire impute les défauts de Shakespeare à l’ignorance de son siècle.

1714. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

On ouvre le Constitutionnel du lundi ; l’on sait ce qu’a pensé l’Europe, ce qu’elle pense et ce qu’elle pensera dans ce siècle. — L’esprit de parti ne jette plus ni ombre, ni tache, ni prévention sur la page. […] Aussi voyez combien d’hommes soi-disant supérieurs, mais en réalité très médiocres, de 1789 à 1863, ont occupé l’attention trompée de leur siècle, et disparu tout entiers sous la poussière de la vogue qui les avait soulevés, — depuis M.  […] Je ne sais plus en quelle année exacte de ce siècle, autour de 1820, je crois, il parut un petit livre de poésie extrêmement original, intitulé : les Poésies de Joseph Delorme. […] Cette illustration des grâces d’un siècle était devenue un digne débris de votre culte ; c’est là du moins que je vous retrouvai, c’est-à-dire avec Ballanche, les deux Deschamps, Vigny, madame Émile de Girardin, Brifaut, chez madame Récamier, régnant par l’attrait universel sur l’universalité des talents. […] Quant à vous, jeune entre ces deux vieillards, serviteur empêché de ces deux faiblesses, vous me parûtes un jeune Grec dévoué par bon goût à la vieillesse et au génie, entre Platon vieilli et une belle ombre d’Athénienne, recueillant sur les lèvres d’un siècle mourant les traditions du passé et les secrets de l’avenir.

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