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1766. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre IV. Pourquoi les Français n’ont que des mémoires. »

Les Contes de Rabelais, le traité de la Servitude volontaire de la Boëtie, les Essais de Montaigne, la Sagesse de Charron, les Républiques de Bodin, les écrits en faveur de la Ligue, le traité où Mariana va jusqu’à défendre le régicide, prouvent assez que ce n’est pas d’aujourd’hui seulement qu’on ose tout examiner.

1767. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 39, en quel sens on peut dire que la nature se soit enrichie depuis Raphaël » pp. 387-392

Il est vrai que Raphaël et ses contemporains n’étudioient pas la nature seulement dans la nature même.

1768. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — I »

Sur un point seulement, il nous inquiète, et quelque jour nous nous en expliquerons : c’est qu’après avoir, pendant des années, jugé les hommes au point de vue esthétique (éloge des tyrans de la Renaissance, des brutes anglaises, etc.), il en arriva, sur le tard, à ne plus guère se préoccuper que du point de vue moral.

1769. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Appendice. Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques » pp. 284-285

À les entendre, le temps des poètes lyriques vit aussi fleurir des poètes tragiques distingués, et Diogène Laërce assure que la première tragédie fut représentée par le chœur seulement.

1770. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Car je tiens à le dire ici, quoique le talent de Zola soit reconnu de tout le monde, de rares savants, seulement quelques docteurs ont su pénétrer le sens de son œuvre, et personne, même ceux qui se dirent ses disciples, n’en ont compris toute la pureté. […] Et je ne veux pas dire seulement par là que leurs péripéties se trouvent enchaînées dans le nœud d’une critique commune, mais qu’ils ont été écrits selon une même conception morale, d’après des principes rigoureux, solidement établis au préalable. […] N’avez-vous pas eu, en l’espace de quelques années seulement, de merveilleuses occasions de montrer, soit en faveur d’une race, soit en faveur d’une nation, soit en faveur d’un groupe important d’êtres humains, l’amour idéal de la justice qui brûle en votre cœur et que vous avez réservé pour la défense de Dreyfus ? […] Vous tous dont les clameurs essaient maintenant de soulever un peuple en faveur d’un homme, avez-vous seulement à ce moment-là tenté d’émouvoir un seul homme en faveur de tout un peuple ! […] Tandis qu’un héros d’anciennes légendes, un demi-dieu antique, étant imaginaires, créés seulement par la piété du souvenir ou des croyants, recréés par notre propre effort intellectuel, peuvent mieux, étant artificiels, incarner un peu de nous, tressaillir du reflet de la vie dont nous les animons.

1771. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Il ne voyait rien de ce qui se passait, et avait seulement l’écho de l’émotion populaire par des gamins, montés sur des arbres. […] Je suis revenu, un superbe panier de fleurs à la main, un panier mis devant moi, pendant le repas, et que, dans mon émotion, je n’avais pas regardé attentivement, ayant pris seulement connaissance du billet de Mme Mirbeau, qui me l’avait envoyé. […] Puis Finot saute à Tolstoï, et affirme qu’il est seulement le vulgarisateur et le développeur de beaucoup d’idées, appartenant à des sectes : ainsi l’idée de la résistance au militariat, prêchée par un ancien maçon, passé apôtre, et habillé de blanc, sur le besoin, que les théories ont de parler, pour ainsi dire, physiquement à l’imagination des peuples. […] — Non, Godard a eu un coup de sang, et l’ascension est remise. » Et, au déjeuner, Mme Godard lui annonce, que ce sera seulement un retard de quelques jours… Au bout d’une semaine, le départ est décidé… Je passe chez l’abbé, l’avertir que c’est le lendemain, je ne le trouve pas, on me dit qu’il est à sa campagne de Saint-Maur-la-Varenne. […] Je ne fais pas le procès à l’idée de l’exposition, je le fais seulement à l’exposition du jour, d’aujourd’hui.

1772. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

C’est : d’une montagne dont le sommet paraît toucher et soutenir le ciel, et d’une pyramide seulement de quelques lieues de base et dont la cime finirait dans les nues, laquelle vous frapperait le plus ? […] Qu’elle vienne ici, seulement qu’elle m’apparaisse, que je revoie ses grands yeux, qu’elle pose doucement sa main sur mon front, qu’elle me sourie… que ce bouquet d’arbres vigoureux et touffu fait bien à droite ! […] Nous y serions encore demain, et tandis que nous passerions assez agréablement notre temps, vos disciples perdraient le leur. — Un mot seulement. […] Le peuple baloté par ses passions et par ses erreurs, n’aura point de mœurs, car il n’y a de mœurs que là où les lois, bonnes ou mauvaises, sont sacrées ; car c’est là seulement que la conduite générale est uniforme. […] Coupez seulement cette fontaine avec les deux figures qui y sont adossées ; et vous emporterez sous votre bras un morceau de prix.

1773. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

J’ai voulu seulement le signaler à mes lecteurs que passionnent les questions autres que celles de l’adultère romanesque, et les petits potins du boulevard. […] Seulement, ils ont troqué leurs robes de bure contre des redingotes luisantes de cordonniers. […] Eh bien, il y trouva des lésions profondes, et telles qu’on en observe seulement chez les plus endurcis criminels : il constata des traces de folies redoutables. […] Seulement, l’Ordre ayant été rétabli, vous avez changé de place. […] Elle n’est ni à côté, ni au-delà de la vie ; elle semble seulement prolonger les faits observés, et les rendre plus clairs.

1774. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Il ne prend pas comme Shakspeare un roman de Greene, une chronique d’Holinshed, une vie de Plutarque, tels quels, pour les découper en scènes, sans calcul des vraisemblances, indifférent à l’ordre, à l’unité, occupé seulement de mettre en pied des hommes, parfois égaré dans des rêveries poétiques, et au besoin concluant subitement la pièce par une reconnaissance ou une tuerie. […] Hâte-toi seulement. […] Seulement, en ceci contente mon désir145. » Mosca va dire à Corvino que l’huile d’un charlatan a guéri son maître, qu’on cherche quelque jolie fille pour achever la cure. « N’avez-vous pas quelque parente ? […] En bonne foi, tu auras des bijoux, des robes, des parures, Ce que tu pourras imaginer ou demander. —  Va seulement l’embrasser, Ou touche-le, rien de plus. —  Pour l’amour de moi. […] Seulement une fois. —  Non ?

1775. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

. — Patience, lui répondis-je, donne-moi deux jours seulement. […] Il se passa encore d’autres particularités sur lesquelles je ne m’étendrai point ; je dirai seulement que l’admirable Jules Romain, en regardant l’un de nous qui était près de lui, plus occupé que les autres des beautés qu’il avait devant les yeux, se tourna vers Michel-Ange, et lui dit : Mon cher Michel-Ange, votre nom de corneille est bien appliqué à ces dames, quoiqu’elles soient moins belles que le beau paon qui se déploie devant elles. […] Ils se levèrent de table, et me prièrent de leur prêter secours ; mais je leur dis en riant qu’ils n’avaient rien à craindre, et que j’étais homme à pouvoir les défendre ; que je leur demandais seulement leurs bons offices pour bander ma blessure. […] Envoyez-moi seulement un prêtre auquel je puisse me confesser, quoique je l’aie déjà fait devant Dieu, mais pour me soumettre aux lois de l’Église, à laquelle je pardonne, malgré tout le mal qu’elle me fait. […] À dix heures du matin seulement, on m’apporta quelque chose à manger.

1776. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

« Quant à ceux qui visent à produire non la terreur par ce qu’ils font voir sur la scène, mais une épouvante monstrueuse, ils n’entendent rien à la tragédie ; car il ne faut pas lui demander toute espèce de plaisirs, mais seulement ceux qui lui sont propres. […] « Ainsi, la tragédie l’emporte par tous ces points, et en outre, par l’effet qu’elle produit dans les limites que l’art lui impose ; car l’épopée et la tragédie ne sont pas faites pour procurer un plaisir quelconque, mais seulement le plaisir que nous avons signalé. […] Plus tard, il soutiendra qu’elle est une substance, qu’elle est en acte et non pas seulement en puissance ; mais nous verrons en quel sens il prête à l’âme la substantialité et l’énergie. […] Soyez donc mes cautions auprès de Criton, mais d’une manière toute contraire à celle dont il a voulu être la mienne auprès de mes juges ; car il a répondu pour moi que je ne m’en irais point ; vous, au contraire, répondez pour moi que je ne serai pas plutôt mort que je m’en irai ; afin que le pauvre Criton prenne les choses plus doucement, et qu’en voyant brûler mon corps ou le mettre en terre, il ne s’afflige pas sur moi, comme si je souffrais de grands maux, et qu’il ne dise pas à mes funérailles qu’il expose Socrate, qu’il l’emporte, qu’il l’enterre ; car il faut que tu saches, mon cher Criton, lui dit-il, que parler improprement, ce n’est pas seulement une faute envers les choses, mais c’est un mal que l’on fait aux âmes. […] Il faudra donc que l’âme rentre en elle-même, non pas seulement pour se comprendre, mais aussi pour comprendre tout ce qui n’est pas elle.

1777. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Les Immortels l’ont, par deux fois, lancé dans l’abîme, du haut de l’Olympe ; il ne boite pas seulement, il rampe un peu depuis ce temps-là. — Sans doute, Zeus est impitoyable, mais Prométhée n’est pas sans reproche. […] C’est alors que Prométhée commence le récit épique qui le révèle dans toute sa grandeur ; non plus seulement donateur du Feu, mais sauveur des hommes, inventeur de toute civilisation et de toute science. […] » — « J’ai mis en eux l’aveugle Espérance. » Est-ce Prométhée seulement qui parle ainsi par la voix d’Eschyle ? […] Hermès prend un caractère auguste dans celle mission funéraire : non plus seulement conducteur, mais consolateur de la mort. […] Mais le Prométhée d’Eschyle n’a pas seulement la grandeur, il a le mystère.

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