Dans le rythme, loi de l’ordre, on sent Dieu.
Mais généralement, dans la vérité, il n’en est pas ainsi : iº Parce que l’oreille des poètes, après avoir été très sensible, lors de leur période de formation, de débrouillement, et pendant l’aurore de la production où tout se colore d’une lumière propre si belle à nous-mêmes qu’elle en paraît nouvelle, s’habitue à un certain nombre de cadences et que le sens auditif du plus subtil s’endort, s’amortit, un peu comme celui d’un auditeur de bonne musique, qui ne sait plus se réjouir que de cadences connues ; 2° Que, pendant que ces poètes restent techniquement stationnaires, une génération nouvelle se lève, parmi laquelle plusieurs poètes sentent confusément la nécessité d’une révolution et qu’un au moins la ressent précisément et l’ose.
On sent donc que malgré la force qui lui reste, il n’a plus qu’un moment à respirer, et l’on regarde long-temps dans l’attente de le voir tomber en expirant.
Ils se sentent plus à l’aise parmi les guinné.
— L’indigène n’a pas de pitié pour les infirmes, peut-être parce que, sa sensibilité physique étant peu développée, il ne sent pas toute l’horreur de leur sort.
Elle, elle ne voit rien, ni ne sent rien.
Pour qu’un corps constitué naisse de leur agglomération, il ne suffit pas qu’ils entrent en relations, a fortiori qu’ils se juxtaposent, il faut encore que leurs relations soient définies et réglées par une certaine communauté d’obligations reconnues, de sentiments approuvés, d’intérêts sentis.
Cela sent le panthéisme.
Nous érigeons cette dépendance en loi générale ; nous sentons que toutes les conditions restant les mêmes, il serait absurde que cette loi fût démentie ; nous prévoyons que la résolution étant donnée, le mouvement se fera ; nous jugeons nécessaire qu’il se fasse, et transportant cette nécessité dans la résolution, nous disons que la résolution est une force et produit le mouvement.
Boussingault m’a dit que, lorsque les Indiens blessent des oiseaux à la chasse avec les petites flèches qu’ils lancent à l’aide d’une sarbacane, et dont la pointe est acérée comme celle d’une aiguille, il arrive souvent que l’animal ne sent pas la blessure et qu’il meurt sur place en une minute ou deux. […] Or à l’aide de ce membre ou de cette partie réservée, ne fût-ce même que d’une fibre musculaire, l’animal pourra manifester ce qu’il sent et montrer que son intelligence, qui avait été en quelque sorte saisie dans un cadavre, n’avait pas été abolie. […] La physiologie expérimentale ne sent le besoin de se rattacher à aucun système philosophique. […] La vérité, si on peut la trouver, est de tous les systèmes, et pour la découvrir l’expérimentateur a besoin de se mouvoir librement de tous les côtés sans se sentir arrêté par les barrières d’un système quelconque. […] Ils ne considèrent qu’une seule espèce de matière, dont les éléments, grâce à leurs figures, jouissent de la propriété de former, en s’attachant les uns aux autres, les combinaisons les plus diverses, et de constituer les corps inorganiques et sans vie, aussi bien que les êtres organisés qui vivent et sentent comme les animaux, qui sont raisonnables et libres comme l’homme.
— Tous les jours, nous voyons cette efficacité des idées latentes ; nous sentons que telle personne n’a pu agir ainsi, que telle démarche serait inopportune, que tel acte est honnête ou blâmable ; et le plus souvent nous ne saurions dire pourquoi ; néanmoins il y a en nous un pourquoi, une raison secrète ; cette raison est une idée, une idée incluse dans la conception totale que nous nous sommes faite de cette personne, de cette démarche, de cet acte ; elle existe dans la conception totale comme un segment non tracé dans un cercle, comme un gramme de plomb dans un poids de plomb ; elle y est active au même titre que ses associées ; toutes ensemble font un bloc qui, au contact d’un autre, manifeste tantôt une affinité qui aboutit à l’union, tantôt une répugnance qui aboutit à la séparation. […] Nous sentions bien que les deux grandeurs égales pouvaient, par cela même, être substituées l’une à l’autre, que, partant, l’augmentation ou la diminution subies par la seconde pouvaient être substituées à l’augmentation ou à la diminution correspondantes subies par la première. […] Nous sentons que, puisque la droite reste la même et que tous les tracés doivent être les mêmes, tous les points doivent remonter dans le même sens ; que, si l’un remonte vers la gauche ou la droite, les autres doivent de même remonter vers la gauche ou la droite ; que, si l’un ne remonte ni vers la droite ni vers la gauche, les autres doivent de même ne remonter ni vers la droite ni vers la gauche ; en d’autres termes, que, si l’un trace une perpendiculaire, les autres doivent de même tracer des perpendiculaires ; qu’en ce cas la droite ascendante qui, dans sa première position, est perpendiculaire à la première verticale, doit être de même, dans la seconde position, perpendiculaire à la seconde verticale ; qu’à ce titre, dans sa seconde position, elle mesure la distance des deux verticales ; que, dans ces deux positions, elle est toujours la même, et que partant, quelle que soit sa position, elle crée et constate toujours la même distance entre les deux verticales.
Au premier coup d’œil, on se sent dans une ville d’espèce unique, bâtie subitement et tout d’une pièce, comme une médaille d’apparat frappée à un seul exemplaire et tout exprès : sa forme est une chose à part, comme aussi son origine et son usage. […] Dès qu’un prince ou une princesse est d’âge, on lui forme une maison ; dès qu’un prince se marie, on forme une maison à sa femme ; et par maison entendez une représentation à quinze ou vingt services distincts, écurie, vénerie, chapelle, faculté, chambre, garde-robe, chambre aux deniers, bouche, paneterie-bouche, cuisine-bouche, échansonnerie, fruiterie, fourrerie, cuisine-commun, cabinet, conseil148 ; elle ne se sent point princesse sans cela.