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1705. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 252

On trouve dans ses Sermons des traits d'éloquence & de force, dont Bourdaloue se seroit fait honneur, & des morceaux de pathétique & de sentiment, que Massillon n'eût pas désavoués.

1706. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 515

Ses dernieres Nouvelles prouvent que les défauts dont nous venons de parler, ne sont point incurables, & peuvent être regardées comme le fruit d'une plume qui sait animer par le sentiment les richesses de l'imagination.

1707. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Elle lui avait ôté, je le crois, un peu de son feu sacré ; mais en revanche elle lui avait donné du tact, du goût, et ce sentiment du ridicule qui n’est autre peut-être que celui de la bonne société. […] Ampère était l’homme de ce moment, et sa noble et large impartialité d’esprit, sa connaissance directe des autres littératures, l’usage et la familiarité qu’il en avait de longue main, le sentiment juste des rapports (ce sentiment qui semble s’être perdu depuis), tout lui permettait d’assigner à la production française sa vraie place et son vrai rang, sans lui rien retrancher et sans rien exagérer non plus. […] J’ai répondu de vos sentiments monarchiques et même dynastiques, et j’ai affirmé que vous accepteriez avec respect cette occasion d’entrer en communication directe avec Sa Majesté. […] Je n’ai rien eu à dire des sentiments religieux d’Ampère, desquels pourtant plusieurs de ses biographes ont cru devoir s’occuper comme s’il leur avait donné des espérances. […] Guessard étaient utiles assurément pour s’opposer au trop de légèreté et de promptitude des gens d’esprit ; mais un homme d’esprit comme Ampère, même en allant trop vite, avait le sentiment de lois dont la pratique de M. 

1708. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Il s’y débattit d’abord contre la haine populaire, puis contre le ministère vainqueur, puis contre l’humanité tout entière, par des pamphlets sanglants, par des satires désespérées ; il y savoura encore une fois le plaisir de combattre et de blesser962 ; il y souffrit jusqu’au bout, assombri par le progrès de l’âge, par le spectacle de l’oppression et de la misère, par le sentiment de son impuissance, furieux « de vivre parmi des esclaves », enchaîné et vaincu. « Chaque année, dit-il, ou plutôt chaque mois je me sens plus entraîné à la haine et à la vengeance, et ma rage est si ignoble qu’elle descend jusqu’à s’en prendre à la folie et à la lâcheté du peuple esclave parmi lequel je vis963. » Ce cri est l’abrégé de sa vie publique ; ces sentiments sont les matériaux que la vie publique a fournis à son talent. […] Il ne parle pas à des raisonneurs, mais à un parti ; il ne s’agit pas pour lui d’enseigner une vérité, mais de faire une impression ; il n’a pas pour but d’éclairer cette partie isolée de l’homme qu’on appelle l’esprit, mais de remuer cette masse de sentiments et de préjugés qui est l’homme réel. […] Je ne me rappelle pas une seule ligne de lui qui indique un sentiment vrai de la nature ; il n’apercevait dans les forêts que des bûches et dans les champs que des sacs de grain. […] Rien d’agréable dans la fiction ni dans le style ; c’est le journal d’un homme ordinaire, chirurgien, puis capitaine, qui décrit avec sang-froid et bon sens les événements et les objets qu’il vient de voir ; nul sentiment du beau, nul apparence d’admiration et de passion, nul accent. […] Les trois quarts de nos sentiments sont des sottises, et l’imbécillité de nos organes est la seule cause de notre vénération ou de notre amour.

1709. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jeantet, Félix (1855-1932) »

Toutefois, en quelques poèmes écrits sous la dictée du Souvenir, cette sensualité se tempère d’un sentiment exquis : ainsi dans ces Yeux de velours dont la tristesse mystérieuse enveloppe et fascine comme l’Antonia d’Hoffmann ou la Ligeia d’Edgar Poe.

1710. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 192

Les plus jolis du Voyage de Languedoc sont de Bachaumont ; témoins ceux-ci, qu’on peut regarder comme un chef-d’œuvre de délicatesse & de sentiment.

1711. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 132-133

Voici mon compliment Pour la plus belle des Fauvettes : Quand elle revient où vous êtes, N’en déplaise à mon oncle, elle a du sentiment.

1712. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 293

Tel est encore le sujet de l’Honnête Criminel, qui, à la faveur du sentiment qui y regne, n’a pas laissé de réussir sur des Théatres de Société.

1713. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 60

On remarque dans sa Zaïde, Reine de Grenade, de l’ordre dans le plan, de l’intelligence dans la distribution des Scènes, du naturel & de la vivacité dans les idées & les expressions, du sentiment & du pathétique dans les situations.

1714. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 305

Aujourd'hui ce genre est fort négligé, parce que le sentiment, qui en est l'ame, a beaucoup dégénéré parmi nous.

1715. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Le sentiment y doit être animé ; le raisonnement embelli par les images. […] En un mot, le sentiment le plus ordinaire, & presque le seul que nous inspire Corneille, c’est l’admiration. […] Nul ne l’égala jamais dans l’art d’embellir la morale, de l’adapter au sentiment, de la rendre aussi touchante que le sentiment même. […] Il analyse le sentiment & multiplie en apparence ce qu’il ne fait que décomposer. […] C’est toujours l’expression du sentiment, & l’expression la plus harmonieuse, la plus naturelle.

1716. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

C’est très juste ; la première, et la seconde génération des symbolistes, (celle de (Vielé-Griffin), furent animées du même et louable sentiment, d’un bel esprit de justice. […] Si c’eût été, à notre sens, le lieu d’une explication de sentiments, nous eussions pu développer que la fin de sa présence réelle impose aux hommes qui ont dépassé la trentaine et qui firent du vers français l’instrument de leur musique intérieure, le sentiment d’un^ disparition brusque dans leurs souvenirs de jeunesse littéraire. […] La rythmique de Verlaine s’affranchit d’autant que le sentiment à traduire est intime, et aussi qu’il le veut aborder directement. […] Un sentiment qu’un personnage de drame trouvera grand et exaltant, le philosophe le jugera petit et humble, non à cause de son essence, mais par la forme brève et incomplète qu’il prend en lui-même, en face de l’idée qu’il se forme de l’essence même de ce sentiment. […] C’est l’étude de sentiments modernes semblables, quoique diminués, à ceux des anciens pour Phœbé ou Tanit.

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