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1027. (1888) Portraits de maîtres

Il savait distinguer la vertu dans la vie privée, il savait également la reconnaître dans la vie des peuples. […] Dieu le sait. […] Ils répandent je ne sais quel charme autour d’eux. […] Il ne te suffit donc pas de savoir que je t’aime ? […] Ils le savent peut être.

1028. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Manos sut donner à sa voix en psalmodiant ces vers d’Homère. […] mon cher Lamartine, je ne sais pas ce que vous croyez avec votre esprit, peu m’importe ! […]         Je ne sais comment te nommer. […] je n’en sais rien, Dieu seul en sait la cause ; Sitôt que nous aimons quelqu’un ou quelque chose,         La Mort dit : pourquoi l’aimes-tu ? […] c’est trop grand pour nous ; jamais cet homme, qui sait monter, ne pourra descendre !

1029. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Il sait maintenant la trituration de la chose. […] Je n’aime pas savoir Ricord au chevet d’un malade. […] Vous savez qu’elle se retourne dans la terre. […] Vous savez combien je le suis ! […] Dites, le savez-vous ? 

1030. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Ne devrait-il pas savoir qu’une lettre est toujours susceptible d’être divulguée ? […] La réalité n’est jamais inférieure au portrait pour celui qui sait recréer la réalité et interpréter le portrait. […] Sauf dans des cas très particuliers, une lettre privée ne saurait être considérée comme un ouvrage littéraire. […] Qui sait où il s’arrêtera ? […] il y aura toute la vie des gens pour se rendre malheureux par l’amour, le scrupule, que sais-je ?

1031. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Il ne sait pas enfin, et voudrait bien savoir. […] Je suis de Boulogne, vous savez ? […] « Est-ce que je sais, moi, pourquoi il y a de la hausse ou de la baisse… Si je le savais, j’aurais fait ma fortune !  […] Ils ne savaient rien, un peu de latin et pas de grec. […] Qu’est-ce que vous savez de Duruy ?

1032. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

On le sait, la tristesse moderne n’a pas dédaigné de leur faire de fréquents emprunts. […] Il savait parfois descendre de sa hauteur solitaire ; il savait rire et plaisanter, non sans grâce. […] Elle ne sait pas plus supporter la situation qu’elle s’est faite, que la rompre. […] Charles Nodier l’a fait mieux que personne ne le saurait faire. […] pourquoi veux-tu savoir qui je suis et d’où je viens ?

1033. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Sachons aimer, défendre ou plaindre tout ce qui est de notre pays. […] Est-il indifférent de savoir comment les chars des héros étaient attelés et conduits ? […] Considérez comme Virgile sait varier soudain la forme de deux incidents qui se touchent de si près. […] Voilà comment le génie sait s’approprier ce qu’il emprunte, et rend original tout ce qu’il imite. […] Il ne saura pas, alors que Nisus se livre à Volscens pour sauver la tête de son ami qu’on veut immoler par vengeance, il ne saura pas lui faire jeter ce cri si bien rendu par Lebrun.

1034. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Sassenay, qui ne savait pas nager, fit comme les autres. […] L’habile dialecticien n’en voulait pas savoir davantage. […] Qui sait encore de beaux vers ! […] On sait ce qui est arrivé depuis. […] On sait quels ravages elle peut causer.

1035. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

Enfin on sait qu’elle a gouverné l’État pendant deux ans : de dire qu’elle l’ait bien gouverné, c’est autre chose. […] » Il avait des vues, de l’invention, des expédients sans rouerie, et qui tenaient compte des règles et de l’esprit des corps ; il appuyait ses projets d’un savoir étendu et judicieux, qu’il augmentait chaque jour par une lecture assidue. […] Il dit cela dans un mémoire lu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; il y succéda en 1733, comme membre honoraire, à l’abbé de Caumartin, son oncle, évêque de Blois, et dont nous savons les grâces d’esprit. […] D’Argenson, qui s’en réjouit, fait de son père, à ce propos, un curieux portrait qui n’a été imprimé qu’avec je ne sais quels adoucissements et corrections qui en dénaturent ou du moins en diminuent le caractère, et qui ôtent au style du fils sa verdeur et sa sève. […] Il épousa une sœur de M. de Caumartin, et devint ce qu’on sait et ce que nul n’a si bien exposé que Fontenelle.

1036. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Ce qu’on ne saurait oublier en le lisant, c’est qu’il a été élève de l’École normale, qu’il s’y est formé dans le recueillement et la méditation, que sa première jeunesse, dont il est à peine sorti, a été forte, laborieuse, austère. […] Il sait à fond les langues, anciennes, les langues modernes, les philosophies et les littératures ; il a la clef de tous les styles. […] C’est ainsi qu’il cerne, en quelque sorte, La Fontaine dans les mille circonstances du monde d’alors, dans les anecdotes les plus caractéristiques que nous en savons, et qu’il essaye de montrer le contrecoup, la réverbération, — comment dirai-je ? […] On marquerait à l’un ce qu’il a dit sans le savoir, à l’autre ce qu’il a fait sans le vouloir. […] Ici, dans sa barbarie primitive, elle n’a su que fendre des blocs et entasser les masses brutes de ses constructions cyclopéennes.

1037. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Il y a nombre de gens qui savent le goûter et l’admirer de la bonne manière et qui souffraient de la fausse ; ils étouffaient d’impatience, ils avaient besoin d’être vengés. […] De tels passages de lettres ne sont autres que d’excellentes chansons en prose, étendues et développées, et avec je ne sais quoi de plus naturel. […] Oh sait que, jeune, il avait eu un fils naturel qu’il éleva, et auquel il était disposé à donner son nom, mais qui se montra peu digne de lui en tout, et qui alla mourir à l’île Bourbon. […] Bien que je sache que mon Dieu ne finira pas en poussière sous les yeux d’un puissant génie, toujours est-il que je suis tenté de crier au génie : “Croyez, et fermez les yeux !”  […]  » On ne saurait mieux dire. — Tout ce qui a touché au romantisme, du temps des belles ardeurs, doit lui savoir gré de la manière dont il remet au pas une de ses plus vieilles connaissances, un classique maussade et saugrenu, à qui l’envie était venue un peu tard d’entrer en lice, satire ou comédie en main, et de pulvériser les modernes.

1038. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Delécluze n’a su que tard et par raccroc. […] Je vais droit à la partie originale et neuve, la seule qui vit pour nous de l’intérêt et qui ajoute quelque chose qu’on savait. […] Que je sais de lui des traits délicats et d’une âme toute libérale ! […] Je ne sais pas de preuve plus sûre qu’on n’est pas fait pour être un vrai critique, que d’aller préférer d’instinct, dans cequ’on a sous les yeux, un demi-talent à un talent et, qui pis est, à un génie. […] Étienne raille Ballanche, mais sait-il bien, à son tour, ce qu’on se disait alors de lui, ce qu’on se répétait à l’oreille dans ce petit, monde romain de Mme Récamier ?

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