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1038. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Daudet Tout ce que l’enfance a de larmes dans la clarté de ses yeux, de sourires dans la pureté de sa bouche entrouverte, Victor Hugo l’a exprimé, et dans une langue faite pour ce sujet exceptionnel, où son vaste élan se resserre, se maintient, arrive à la précaution d’une étreinte de grand-père, au respect attendri de je ne sais quel saint gigantesque soulevant l’enfant dans ses bras pour lui faire passer un ruisseau. […] Le Maître, revêtu d’un manteau d’hyacinthe, Trône à leur table ; et, pour leur soif et pour leur faim, Leur donne comme Christ la communion sainte Sous l’espèce du pain symbolique et du vin : « Prenez, dit-il, ô mes amis et mes apôtres, Le pain qui rend fécond et le vin qui rend frère ; Pour que le Verbe issu de mon âme aille aux vôtres, Prenez, mes fils, ceci c’est mon sang et ma chair ! 

1039. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Sous le nom de mystères on représentait généralement les récits de l’Ancien et du Nouveau Testament, les vies des prophètes et des apôtres, celles des saints. […] Les moralités, en grande partie tirées des vies des saints, participaient des mystères par le mélange de la religion, des soties par les allusions satiriques.

1040. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

La théologie tombée dans la défaveur, les livres saints furent fermés. […] Je me figure avec quel profit les jeunes esprits à qui saint Basile recommandait la lecture des poètes et des orateurs païens, devaient étudier ces livres dans lesquels la piété du saint leur avait signalé les pièges où pouvait tomber leur foi.

1041. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Combien, ma chère amie, vous êtes agréable et chère à Dieu, par votre patience et votre résignation à sa sainte volonté ! […] Le saint prêtre insistait sur ce doute terrible : non, personne, absolument personne, n’est sûr qu’après les plus grandes faveurs du ciel il ne sera pas abandonné de la grâce. « Je crois, dit-il, avoir connu un prédestiné !

1042. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Déjà s’éloignent les dernières lumières ; ce que nous avons pensé, ce que nous avons cru voir, les souvenirs et les images des choses, les restes de l’illusion, l’auguste pressentiment des saintes ténèbres éteint tout cela en nous affranchissant du monde. […] Vie sainte d’amour, auguste création de volupté, désir délicieux de l’éternel sommeil sans apparence et sans réveil ! 

1043. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

La Cathédrale, Sainte Lydwine de Schiedam, l’Oblat, les Foules de Lourdes ont achevé l’œuvre qu’En route faisait entrevoir déjà. […] Il a pénétré, enfin, la splendeur du dévouement, l’âpre et forte ivresse du renoncement et du sacrifice, ainsi que la sainte efficacité de la douleur.

1044. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

On sçait que Racine fut déchiré des mêmes remords, &, qu’après s’être retranché à ne composer que des tragédies saintes, il abjura totalement le théâtre, & se retira à Port-royal pour y expier, dans les larmes, l’abus qu’il croyoit avoir fait de ses talens. […] Elle fait un mérite à quelques-uns de ses plus saints personnages d’avoir dansé au son du tambour.

1045. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Il mêle à ses expansions lyriques des didactismes agréables, des leçons de morale antique : Tire un plaisir secret de l’amour et des larmes,                     De ses molles beautés Découvre sous chacun quelques-uns de ces charmes                     Qui font la volupté… ……………………………………………………… Sache-le, tu bâtis, sainte et spirituelle,                     Ta maison dans le vent, Toute blanche, elle est faite avec un bloc puissant Non de plâtre et de chaux, mais de chair et de sang                     Et de vie éternelle ! […] St

1046. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Tandis que Villeroi agissait avec le plus de zèle et allait de Mayenne à Henri IV pour la prolongation de la trêve en vue de la paix, un jour, à Fontainebleau, Henri IV le surprit fort en lui donnant à lire la formule d’un serment que le duc de Mayenne et ses adhérents venaient de prêter derechef à Paris sur les saints Évangiles, le 23 juillet 1593, devant le légat, l’ambassadeur et les ministres d’Espagne, et par lequel on renouvelait toutes les promesses de Ligue inviolable et de guerre à mort au roi de Navarre.

1047. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

On sort du collège, et, à peine sorti, on a déjà choisi son point de mire, son modèle dans quelque écrivain célèbre, dans quelque poète préféré : on lui adresse son admiration, on, lui porte ses premiers vers ; on devient son disciple, son ami, pour peu qu’il soit bon prince ; on est lancé déjà ; à sa recommandation peut-être, un libraire consent à imprimer gratis vos premiers vers ; un journal du moins les insère ; on y glisse de la prose en l’honneur du saint qu’on s’est choisi et à la plus grande gloire des doctrines dont on a le culte juvénile : comment revenir après cela ?

1048. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Ces Rois de la lyre et du savant pinceau, qu’avait chantés André Chénier, étaient tous deux apostats de cette amitié sainte.

1049. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Bien que ce rapport ne soit point nécessairement un lien de plus de l’homme avec le monde, puisque dans le cas du christianisme c’était du mépris et un complet détachement, toutefois la conception nouvelle qui établit ce rapport tend toujours à se réaliser socialement ; elle s’empare en souveraine de l’existence actuelle de l’homme ; elle le prend et l’enserre de ses plis et replis en cette vie, sans lui donner relâche ni trêve ; elle l’associe sous une forme plus saisissante et plus large à la fois que toutes les formes qui ont précédé ; elle le presse et le soulève tour à tour de tout le poids d’une institution forte et sainte.

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