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1837. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Dieu sait si j’aime et si je respecte ce grand Shakespeare, et mes lecteurs savent aussi si je nie les rapports de la moralité et du génie, et si ce n’est pas au contraire presque une poétique pour moi que la nécessité de tenir compte de leur union dans toute œuvre d’art et de littérature Dieu et mes lecteurs savent si j’ai jamais distrait la beauté morale de la vérité esthétique ; si, par ce côté-là comme par l’autre, Shakespeare, dans ses pièces de théâtre (uniquement dans ses pièces de théâtre, il est vrai), n’est pas à mes yeux le plus grand des artistes, Le plus grand, parce qu’il en est le plus pur !

1838. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Ce qu’on veut ravir à Théodore, c’est aussi ce à quoi les héroïnes du temps faisaient profession de tenir le plus, soit dans les livres, soit dans certains salons ; seulement, ce bien, au lieu de lui donner un nom qui exprime sa valeur aux yeux de Dieu, tel que virginité, pureté, chasteté, elles lui en donnaient un qui indiquait sa valeur aux yeux des hommes et dans les rapports de la société. […] A une époque où l’institution de la famille avait, dans sa solidité, quelque chose de dur et d’encore romain, il avait travaillé à adoucir, à détendre, à humaniser les rapports des parents et des enfants, et, régulièrement, il avait pris parti pour ces derniers. […] L’optimisme de Greuze, de Florian, de Berquin, de Bouilly, de Legouvé père et fils ; la conviction que l’homme est une créature naturellement délicieuse ; l’optimisme des hommes de 48, la vision de l’ouvrier à belle barbe, de l’ouvrier pensif et doux, et du bourgeron frère de la redingote ; l’optimisme des gens qui, par profession, s’occupent d’enseignement public, visitent des écoles et rédigent des rapports sur les progrès de l’instruction ; enfin, un optimisme particulier, cet optimisme littéraire qui consiste à croire que des lignes de douze syllabes rimant ensemble sont nécessairement de la poésie… voilà l’audacieuse et paradoxale inspiration de ce petit drame innocent, très élégant d’ailleurs et très aimable. […] La comtesse, que cette intimité du comte avec la jeune fille exaspère, croit, sur les rapports de la parente pauvre, que Constance est la maîtresse de son mari.

1839. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

… » « À la représentation de Robert-le-Diable, elle nous apparut comme une flamme nouvelle, comme un esprit bien différent, mais toujours élevé, toujours fort, toujours supérieur, toujours entraînant sous tous les rapports de la passion… en un mot, son talent grandit toujours. […] Viennet en est convenu dans le rapport qu’il adresse à son illustre chef de file : Nous sommes trois à peine, en ce siècle anarchique, Qui, te prenant pour guide, etc.

1840. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

» Ainsi isolé entre ces deux grands vides, entre ces deux néants de la responsabilité et de la conscience, le César romain perd toute vue lucide, tout aperçu de rapports, tout sentiment de juste et d’injuste. […] Aux jeux mêmes de ce Cirque purgé de meurtres, il affecte une indifférence méprisante, penché sur un livre pendant le spectacle, ou écoutant des rapports. […] Rien de plus curieux que les rapports de Cellini avec ses patrons ; il y règne je ne sais quelle cordialité bourrue et acerbe. — Un évêque espagnol lui fait attendre le salaire d’un vase, il le reprend sous prétexte de le finir, et montre aux valets qui viennent le réclamer des dents de dragon gardant son trésor. […] Il faut ajouter à cela que la manière dont on la servoit avoit si peu de rapport avec celle de France qu’elle en souffroit beaucoup.

1841. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Dans les rapports qu’ont ensemble l’art et la réalité, qui pâtira ? […] Les langues artificielles, voici le comique de l’aventure : elles serviraient à cette niaiserie que leurs tenants appellent littérature ; c’est avec la réalité que n’ont pas de rapport ces instruments pratiques. […] La situation que tu m’as faite dans ta maison ne me permet pas de me subalterniser, aux yeux des personnes que tu reçois, par des dehors peu en rapport avec ta fortune.

1842. (1929) La société des grands esprits

La conclusion est celle-ci : que l’Un soit ou qu’il ne soit pas, il en résulte également que l’Un lui-même et que les Autres, pris en soi ou dans leurs rapports réciproques, sont absolument tout et ne sont rien, le paraissent et ne le paraissent pas. […] Félix Ravaisson, dans son rapport à l’Académie des Sciences Morales sur ce concours Victor Cousin, prend la défense de la métaphysique, qu’il fonde sur l’intuition. […] Quel homme éclairé n’eût souhaité d’entrer en rapports avec Voltaire ? […] On sait que M. de Pontverre, curé de Confignon, envoya Jean-Jacques chez Mme de Warens, qui l’expédia à Turin, à l’hospice du Spirito Santo, où il n’eut pas à se louer de ses rapports avec certain catéchumène trop entreprenant, et où il abjura : mais il prétend y avoir passé deux mois et avoir fait une belle défense contre les catéchistes.

1843. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Le poète qui commence sa ballade ne sait pas trop ce qu’il y mettra : la rime, et la rime toute seule, lui suggérera des choses inattendues et charmantes, auxquelles il n’aurait pas songé sans elle, des choses unies par des rapports lointains et secrets, et qui s’enchaîneront avec un peu du désordre d’un rêve. […] S’il est vrai qu’une des facultés qui font les grands poètes, c’est de saisir entre le monde moral et le monde matériel beaucoup plus de rapports et de plus inattendus que ne fait le commun des hommes, M.  […] Ce sont des rapports, des harmonies secrètes, éloignées entre les choses, ou entre nos pensées et les objets extérieurs ; parfois des comparaisons un peu cherchées, un peu fuyantes, et qui font rêver longtemps ; quelquefois tout simplement une fraîche métaphore piquée au bout d’une phrase flexible comme une fleur sur une tige pliante.

1844. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Il semblait donc admirablement muni pour faire de la critique « impersonnelle », et l’on eût juré qu’il por tait en lui un mètre immuable pour mesurer et classer les œuvres, pour les juger en elles-mêmes ou dans leur rapport avec le reste de la littérature, et pour les juger indépendamment du plaisir qu’elles lui faisaient, puisqu’il paraît que c’est en cela que consiste l’impersonnalité de la critique. […] Francisque Sarcey essaie de définir les conditions du genre, il traite encore la conférence comme il ferait une œuvre dramatique : il en fait principalement consister l’excellence dans l’adaptation parfaite de la parole et des moyens du conférencier à l’état d’esprit, aux préjugés, à l’ignorance ou à la paresse du public ; et il nous laisse entendre qu’une conférence ne saurait être bonne ou mauvaise « en soi », mais seulement dans son rapport avec un auditoire. […] Ces couplets sont des développements de vérités morales ou d’observations sur les mœurs : observations ou axiomes qui, à mon avis, ressortiraient suffisamment, sans toute cette rhétorique, du drame lui-même, des actions des personnages, des rapports qu’ils soutiennent entre eux. […] cela n’a aucun rapport avec l’autre affaire… Ah !

1845. (1923) Au service de la déesse

Et j’ai des témoins qu’un jour, dans une conversation imprévue, je fis un corps entier de philosophie d’amour, en quatre parties selon l’ordre de nos écoles, avec un rapport si juste et si surprenant qu’il eût fallu peu de travail pour en achever un ouvrage d’importance !  […] Il a découvert, appliqué du moins à l’anecdote séculaire des nations, une loi de l’histoire, qui lui permet d’interpréter et de classer les événements et de montrer de l’ordre dans le désordre apparent : une loi de l’histoire si impérieuse et si étendue que l’histoire d’Hérodote a quelque analogie, sous ce rapport, avec l’histoire de Bossuet : mais il n’a pas dit que cette loi de l’histoire tendît au bonheur et au salut de l’humanité. […] par moments, le plus attentif, jusqu’à une espèce de préciosité, puis négligent jusqu’à écrire : « Biset se heurte à une porte en apportant le rapport… » Il n’accumule pas à dessein la porte et le rapport qu’on apporte ?

1846. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Dans ses lettres ou plutôt dans les espèces de rapports sous forme de lettres qu’il adresse à ses maîtres, M. 

1847. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

À lire ses rapports, ses lettres, ses discussions, on sent que la politique et le gouvernement lui ont donné la moitié de son esprit.

1848. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Thiers pour tout ce qui porte le nom, le cœur, le drapeau français, contribuera sans doute à la vogue militaire de son livre dans son temps et dans son pays ; mais cette noble faiblesse ne contribuera pas, dans l’avenir, à l’universalité d’estime que ce livre mérite et qu’il obtiendra sous d’autres rapports.

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