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711. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

La question de césure, chez les maîtres de la poésie classique, ne se pose même pas. […] On a agité cette question dans le camp symboliste et sans grande justesse. […] Peut-être à ce que la question est mal posée, que les termes du problème ne sont pas nets. […] Ceci d’ailleurs nous mène à l’essence de la question. […] D’ailleurs, à une certaine hauteur, la question cesse d’exister.

712. (1902) Le critique mort jeune

Ce qui n’est plus en question, du moins, c’est la personnalité même de certains d’entre eux. […] La question serait de savoir si elles sont remontantes, les roses de ce rosier-là. […] Si de romantisme il peut être ici question, c’est à la manière dont on le trouve chez Stendhal, c’est-à-dire éclairé des lueurs d’une fine ironie. […] C’est à coup sûr une rencontre, et personne ne penserait à débattre ici la question de priorité. […] Un certain scepticisme lui défend de trancher de pareilles questions.

713. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Mais il s’en faut bien que celle des collèges mérite ce nom : elle ouvre pour l’ordinaire par un compendium, qui est, si on peut parler ainsi, le rendez-vous d’une infinité de questions inutiles sur l’existence de la philosophie, sur la philosophie d’Adam, etc. […] Ainsi, quand on cite Térence, par exemple, ou Plaute, il faut, ce me semble, avoir soin d’y joindre la pièce et la scène, afin qu’en recourant à l’endroit même, on puisse juger si on peut se servir du mot en question. […] Sur quoi nous proposons aux savants les questions suivantes : 1°. […] Mais, pour décider cette question, il faudrait être au fait de la prononciation des anciens ; matière totalement ignorée. […] Cette question mérite d’être approfondie.

714. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

Or la raison qui détermine cette orbite est une somme de raisons distinctes, dont l’une est l’impulsion initiale, ou force tangentielle, avec sa quantité dans le cas en question, dont l’autre est la gravitation ou force centripète, avec sa quantité dans le cas en question, dont la dernière enfin est la distance de la terre au soleil à un moment et en un point fixés. […] Ainsi, pour ne prendre que les exemples les plus simples, si, les deux axes étant donnés, la ligne en question est la bissectrice de leur angle, tous les points de la bissectrice ont ce caractère commun que, pour chacun d’eux, une des deux coordonnées est égale à l’autre. Si la ligne en question est une circonférence, et que les deux axes, étant perpendiculaires l’un à l’autre, passent par le centre du cercle, tous les points de la circonférence ont ce caractère commun que, pour chacun d’eux, la somme des carrés des deux coordonnées est égale au carré du rayon. […] Alors se posent les questions d’origine, les plus curieuses, mais les plus difficiles de toutes. […] De tous ces grands fragments d’explication rigoureuse ou approximative, une vérité universelle se dégage : c’est que la question des origines n’est pas plus mystérieuse que celle des caractères.

715. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Il sue d’ahan pour trouver un développement plausible aux aventures de la Buveuse en question ; et il reste le bec de plume en l’air, ne parvenant pas à raccrocher les lambeaux du récit interrompu. […] » Question résolue aussitôt que posée. […] Les questions ont des aspects multiples ; les intérêts sont complexes, d’un peuple à l’autre, dans un même peuple, souvent ils s’opposent, le plus sage serait de comprendre les raisons de ses adversaires, de faire valoir les siennes, de ne pas crier d’abord à tue-tête pour avoir quelque chance de l’entendre. […] Peut-être la question posée est-elle plus vaste que nous ne l’imaginons. […] On rend de la sorte non seulement hommage à la gravité de la question soulevée par nous, mais aussi à son opportunité.

716. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Ce soir, il était question d’une chasse au canard dans le Midi, en l’honneur du duc de Chartres. […] Un moment il est question de la personnalité du talent, et de la répulsion que cette personnalité rencontre chez les imbéciles. […] Puis il était question du fameux corset de soie noire, que fait porter Bourget à sa femme chic, et qu’elle n’a jamais porté, et l’on parlait d’un corset idéal, d’un corset coûtant 80 francs, et durant huit jours, d’un corset fabriqué de deux morceaux de batiste, avec des baleines de la grosseur des arêtes du hareng. […] Il est question de Hugo, et Mme Lockroy donne des détails sur sa vie à Guernesey. […] D’un lunch, dont Maupassant nous a fait luire l’offre, tout le trajet du chemin de fer de ce matin, il n’est plus question, avec la disparition de l’auteur normand chez un parent.

717. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

« — Et qu’en feriez-vous, s’il vous plaît (ce fut la question de ses deux amis parlant à la fois) ? […] Je vous avoue que je ne vois pas trop clair dans cette question. […] « Pour peu que vous en ayez d’envie, nous pourrions fort bien consacrer la soirée à l’examen de cette question, qui n’est pas difficile en elle-même, mais qui a été embrouillée par les sophismes de l’Orgueil et de sa fille aînée l’Irréligion. […] Croyez-vous que l’examen d’une question intéressante n’occupât pas le temps d’un repas d’une manière plus utile et plus agréable même que les discours légers ou répréhensibles qui animent les nôtres ? […] Appelé au conseil des ministres pour y délibérer sur quelque question oiseuse de législation à réformer : « Messieurs, dit-il, la terre tremble, et vous voulez bâtir ! 

718. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Mais ce n’est pas ici la question ; et nous nous bornerons à dire que, si « tout l’art d’écrire, selon le mot de La Bruyère, consiste à bien définir et à bien peindre », la scolastique nous en a certainement appris une moitié. […] Peut-être encore devons-nous à l’influence de la scolastique cette habitude, non pas d’approfondir les questions, mais de les retourner sous toutes leurs faces, et ainsi d’en apercevoir des aspects inattendus, et des solutions ingénieuses, trop ingénieuses peut-être, assez voisines pourtant quelquefois de la vérité, qui est complexe, et qu’on mutile dès qu’on veut l’exprimer trop simplement. […] L’Épopée héroïque. — Diverses formes de l’épopée ; — le Mahabahrata ; l’Épopée homérique ; l’Épopée virgilienne ; les Niebelungen ; l’Épopée dantesque, l’Épopée française ; la Jérusalem délivrée. — Que le propre de l’épopée semble être à son origine : — 1º d’avoir un fondement historique ou cru tel ; — 2º de poétiser un conflit non seulement de « nationalités », mais de « races » ; — 3º et d’incarner le triomphe de l’une de ces races sur l’autre dans un héros « éponyme ». — Qu’il ne saurait être qu’à peine question, ces caractères une fois admis, d’une épopée mérovingienne ; — et qu’il devient presque indifférent de savoir ce que c’étaient que ces « cantilènes » ou vulgaria carmina qui auraient précédé l’épopée nationale. — Il n’y a pas lieu non plus d’examiner si l’épopée française est « romane » ou « germanique » dans son origine ; — et encore bien moins de faire de la question une question de patriotisme. — Le moment précis de la naissance de l’épopée française est celui de la rencontre ou du heurt de l’Orient et de l’Occident, de l’islamisme et du christianisme, de l’Arabe et du Franc ; — elle s’est incarnée d’abord dans la personne de Charles-Martel, que l’on a confondu plus tard avec son petit-fils Charlemagne ; — et ainsi on peut même dire « où » nos Chansons de geste sont nées : c’est sur le champ de bataille de Poitiers. […] — Impossibilité de répondre à la question ; — et si cette impossibilité ne jette pas quelque doute sur la prétendue « continuité » de l’évolution dramatique au Moyen Âge. — Qu’en tout cas les deux pièces qui nous restent du xiiie  siècle [le Jeu de saint Nicolas, de Jean Bodel, et le Miracle de Théophile, de Rutebeuf] ne rétablissent pas la continuité ; — non plus que les Miracles de Notre-Dame ; — lesquels n’ont avec les Mystères qu’un rapport éloigné.

719. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Aux brusques questions qu’il adressait, à ses rapides monologues, les autres femmes ne répondaient le plus souvent que par monosyllabes, tandis qu’elle, elle avait quelquefois une pensée et se permettait de la dire. […] Et puisque j’en suis à cette question de l’introduction du sérieux dans les entretiens de société, j’en veux signaler, en passant, une conséquence, d’autant plus qu’elle est tout particulièrement littéraire. […] La jeune servante, Marie, qui sert de messagère auprès du jeune homme, répond à quelques questions qu’il lui adresse, et ce peu suffit pour fixer l’imagination de l’amant, tout en l’excitant davantage. […] J’en fis la remarque au duc quand, vers le soir, tout son monde l’eut quitté : « Je pense, m’a-t-il répondu, que c’est un signe de médiocrité autant que de dédain, chez un homme d’État, que de ne pas permettre qu’aucune question sérieuse soit traitée devant lui. […] Mme de Rémusat, un peu distraite par les grands événements qu’elle avait considérés de si près, se trouva tout d’un coup, avec son genre d’esprit méditatif, en présence de ces questions survenantes et dans la position la plus propre à en être bien informée, autant que vivement excitée.

720. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

… C’est une question qu’on pourrait poser. […] Ici, la question de l’œuvre, la question de l’art, prend son importance. […] Il est vrai que cette question de gibier s’élargit. […] C’est la question sociale, comme nous dirions maintenant !

721. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Les questions de forme ne se séparaient pas des questions de fond ; la joûte se passait dans un camp tracé. […] Il nous a permis au reste de suivre les diverses transformations de sa pensée sur cette question même. […] Mais une question, une querelle, je l’ai dit, domine tout le reste, et il est déjà fâcheux, eût-on raison, de se faire une querelle à travers un roman, c’est-à-dire dans un écrit fait pour distraire et pour séduire.

722. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

D’un philosophisme aventurier, à la Montaigne, tout en saillies et en ironies, il passa à la réflexion systématique, aux questions définies, aux recherches méthodiques, en lisant Bacon, Locke, Shaftesbury, Collins. […] » et il tire la morale de son aventure : « J’ai besoin de plus d’une consolation ; ce ne sont point les rois, ce sont les belles-lettres qui les donnent. » La désillusion était complète ; la brouille n’était plus qu’une question de temps515. […] Toujours au même ordre d’idées appartiendront ces préoccupations de Voltaire, si neuves alors et si originales chez un homme de lettres, sur des questions de voirie, d’administration, de financés, de commerce : il se passionne pour les Embellissements de Paris 517. […] « Je suis las des histoires où il n’est question que des aventures d’un roi, comme s’il existait seul ou que rien n’existât que par rapport à lui : en un mot, c’est encore plus d’un grand siècle que d’un grand roi que j’écris l’histoire. — Ce n’est point simplement les annales de son règne, c’est plutôt l’histoire de l’esprit humain puisée dans le siècle le plus glorieux à l’esprit humain519. » Faire l’histoire de l’esprit humain au temps de Louis XIV, exposer le progrès de la civilisation générale, depuis les poèmes et les tableaux, jusqu’aux canaux et aux manufactures, il n’y avait pas de conception de l’histoire qui fût plus juste, plus large et philosophique.

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