/ 2483
46. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

La réforme de l’orthographe a été une question politique… Seulement ce sont nos gouvernants — et non pas nous — qui mettent partout la politique, et la plus basse. […] Quant à la deuxième question, il est absurde même de la formuler. […] Je ne vois pas ce que la question peut avoir de politique : il me semble que c’est une question nationale, supérieure par conséquent à tous les partis. […] … Je reste sur ce point d’interrogation, désespérant non seulement de résoudre, mais même de comprendre la question. […] Depuis beau temps la question est ouverte.

47. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Toute la question est là. […] Mais la question d’expérience est une question d’origine, et la psychologie nous révèle que l’expérience est le tissu spontanément tissé de la pensée, dont chaque fil est une expérience. […] Tel est, quand on y réfléchit, le point en débat dans la question qui nous occupe. […] Hume ne résout point cette question, ne la pose même pas. […] Voilà des question ?

48. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Voilà la question. […] Laissons au reste ces questions, qui sont d’intérêt contemporain, pour aller, avec M.  […] Ce qui m’est resté appartient aux questions religieuses. […] Guizot et les philosophes il n’y a qu’une question d’opinion. […] S’en servir pour rendre plausible et vraisemblable l’hypothèse que vous nous proposez, c’est supposer ce qui est en question.

49. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Telle est la question. Question facile ! […] Il sait que la question vitale pour elle, la question qui la remue et qui l’enflamme, n’est pas religieuse. […] cela ferait-il que toute transaction ne suppose pas la reconnaissance d’une nécessité supérieure aux principes jusque-là maintenus, et qu’enfin, d’une façon comme d’une autre, on ne revint pas toujours à la question politique, brisant la question religieuse et s’établissant sur ses débris ? […] Au concile de Latran (en 1215) il en était question encore, et plus tard, soixante ans après, le schisme éclatait de nouveau.

50. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Les questions plus que politiques, les questions sociales, que tant d’esprits éminents ont tourmentées dans ces dernières années, et qui ont prêté aux conceptions, si utiles à certains égards et si méritoires, de Saint-Simon, d’Enfantin et de M. Fourier ; ces questions, grâce à Béranger, circuleront maintenant parmi le peuple sous une forme intelligible et saisissante ; elles y mûriront, pour ainsi dire, sous l’enveloppe colorée dont il les a revêtues, en attendant le jour où l’enveloppe se brisera, et où les vérités à nu sortiront de l’écorce. […] Quand Lucrèce Borgia n’aurait tranché d’autre question que celle-ci : « M.  […] La seule question qu’elle ait à poser est dorénavant celle-ci : « M.  […] Voilà des questions que personne ne peut s’empêcher de s’adresser à soi-même, avec un sentiment intime de respect pour le poëte de génie qui les suscite.

51. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Tolérance »

Je me dis que les choses en sont au point qu’il n’est plus permis de prendre la parole ici sans remuer les plus hautes questions. […] On parle de la tolérance comme d’un devoir qui ne fait plus question ; elle est inscrite dans le catéchisme républicain ; tout le monde se figure être tolérant. […] Le temps est venu où les questions politiques ne doivent plus être que des questions françaises ou des questions sociales. […] Ce qui prépare le mieux la solution des questions sociales, c’est en somme, pour chacun, son propre perfectionnement moral, c’est l’amour des autres : et la tolérance en est déjà un joli commencement.

52. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

D’autres fois, il soulève et suscite les plus graves questions. […] C’est uniquement au point de vue politique que je viens aborder la question. […] Je ne discuterai point ici ce côté de la question. […] La question est une question politique, c’est une question de fait. […] La fin aussi semble excéder et entamer une question nouvelle, toute une théorie pénale, sans la traiter et l’embrasser suffisamment.

53. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

La question n’est plus entre la science et la métaphysique ; elle est entre la science et la conscience, entre la science et la morale. […] Dans l’antiquité, cette dernière question n’a guère moins préoccupé les philosophes que les médecins. […] Dans notre siècle, l’art d’observer et l’art d’expérimenter ont fait de tels progrès que la question tant débattue changea bientôt de face avec la physiologie tout entière. […] Tout cela n’est peut-être encore qu’une question de mots. […] Mais le point où les physiologistes psychologues se trompent le plus gravement, c’est la question du libre arbitre.

54. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — I »

« Alors l’homme se pose cette terrible question : D’où viens-je, pourquoi suis-je venu ? […] « Il n’est pas d’homme qui n’ait eu une heure, un moment dans sa vie où il ne se soit adressé cette question désespérante. […] « Ici encore arrive la formidable question de la destinée… Qu’est-ce que l’humanité ? […] « En voilà qui disent qu’elle retourne éternellement sur elle-même, … ceux-ci qu’elle rétrograde, … d’autres qu’elle est perfectible… Quelle est la réponse à cette question, qui est une, indivisible ? […] « Toute religion, toute philosophie, doivent contenir la réponse à toutes les questions de l’homme sur sa destinée.

55. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — III »

Renan, qui avait, sauf les nuances, une même qualité de noblesse intellectuelle, prit dans toutes ces questions de publicité une attitude absolument opposée à celle de M.  […] Taine, qui pour Sainte-Beuve professait une admiration à peu près complète, ne souscrirait-il pas au jugement de cet écrivain : « Tant qu’on ne s’est pas adressé sur un auteur un certain nombre de questions et qu’on n’y a pas répondu, on n’est pas sûr de le tenir tout entier. — Que pensait-il en religion ? […] parce que, Sainte-Beuve l’a vu, aucune de ces questions n’est indifférente pour juger l’auteur d’un livre et le livre lui-même. […] Barrès, tandis que je l’interrogeais, me regardait d’un air abruti. » Bien que nous n’ayons pas les mêmes opinions sur la question du Panama, mon confrère aurait pu dire, par exemple : « M.  […] Ce problème de l’individualisme radical, qui est une des plus fécondes questions de ce temps, et qui ne va rien moins qu’à poser qu’il n’existe pas d’autres droits que ceux de l’individu, et à nier qu’il faille sacrifier l’individu à la collectivité, n’apparaît à ce haut fonctionnaire qu’un trait de prétention littéraire très propre à servir de thème à sa verve facétieuse !

56. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

Il est précisément un de ceux que les fausses doctrines de Gall ont sollicités à rechercher la vérité par des méthodes plus scientifiques ; il est l’un des premiers qui aient appliqué à cette question difficile la méthode expérimentale. […] Claude Bernard ne s’est point occupé particulièrement de la question qui nous intéresse : pour dire la vérité, il ne la croit pas mûre pour la science. Il aime à dire que ce sera la question du xxe  siècle, et peut-être, dans son for intérieur, ce fin penseur la renvoie-t-il encore plus loin. Néanmoins les philosophes ont précisément la faiblesse d’aimer les questions qui sont encore à l’état de nébuleuses ; ils aiment ces problèmes où il y a du pour et du contre, comme donnant plus à faire à l’activité propre de l’esprit ; je soupçonne même qu’on les contrarierait, si des démonstrations irrésistibles les privaient du plaisir de la controverse et de la dispute. […] Depuis la publication de ces lignes, je dois signaler deux ouvrages importants à consulter sur la question qui nous occupe.

57. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Quand le peuple a vu qu’on voulait lui donner le change, il s’est fâché contre toute la question en masse, et, chose remarquable ! […] En abordant la question de biais et sans franchise, vous l’avez compromise pour longtemps. […] Il ne fut plus question d’abolir le supplice capital ; et une fois qu’on n’eut plus besoin d’elle, l’utopie redevint utopie, la théorie, théorie, la poésie, poésie. […] C’est pour eux une question quasi-littéraire, une question de personnes, une question de noms propres. […] Au reste, qu’on ne s’y trompe pas, cette question de la peine de mort mûrit tous les jours.

/ 2483