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1172. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Pour qu’ils n’oublient pas de la payer, le locataire qui leur sous-loue est responsable. […] Les communautés plaident sans cesse contre les réfractaires, et, pour que nul ne puisse prétexter son ignorance, elles dressent d’avance, pour dix et quinze ans, le tableau des futurs collecteurs.

1173. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

Elle entoura tes pieds d’un long tapis de mousse, Où toujours en avril elle faisait germer Pervenche et violette à l’odeur fraîche et douce, Pour qu’on choisît ton ombre et qu’on y vînt aimer. […] Sa religion, c’est Dieu libre et agissant librement dans les âmes ; sa république, c’est la règle de l’ordre moral et politique imposée à tous par tous pour qu’il n’y ait place à aucune tyrannie, pas même à celle du peuple, la pire de toutes, parce qu’elle est sans règle, sans responsabilité et sans vengeur.

1174. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Des annales ne sont pas de l’histoire : pour qu’elle mérite ce nom, il lui faut une conscience ; car elle devient plus tard celle du genre humain. […] Acte de foi perpétuel dans la raison et dans la justice ; sainte fureur du bien qui la possédait et qui la faisait se dévouer elle-même à son œuvre, comme ce statuaire qui, voyant le feu du fourneau où il fondait son bronze prêt à s’éteindre, jeta ses meubles, le lit de ses enfants, et enfin jusqu’à sa maison dans le foyer, consentant à périr pour que son œuvre ne pérît pas.

1175. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Te souviens-tu du Pater que je disais dans mon cœur pour que papa ne te grondât pas à la leçon ? […] On jouit du ciel quand on veut ; la nuit même, de sur mon chevet, j’aperçois, par la fente d’un contrevent, une petite étoile qui s’encadre là vers les onze heures et me rayonne assez longtemps pour que je m’endorme avant qu’elle soit passée ; je l’appelle aussi l’étoile du sommeil, et je l’aime.

1176. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

… VII John Herschel, à l’aide de son télescope, arrive à cette assertion : « C’est que les étoiles soi-disant fixes, de la Voie lactée, visibles seulement dans son télescope de six mètres, sont situées à une distance telle de nous que, si ces étoiles étaient des astres nouvellement formés, il faudrait deux mille ans pour que leur premier rayon de lumière arrivât jusqu’à la terre ! […] Sous la forme matière, cette œuvre est très grande et assez belle pour que ses investigateurs lui aient donné à faux le nom de science.

1177. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Mais, pour qu’un tel génie éclose, il faut que, qui le possède, possède aussi, entre autres qualités essentielles, le sens de la mesure et le souci de la perfection. […] … Mais, par contre, si l’unité française s’était réalisée au profit des comtes de Toulouse par exemple, il y aurait des chances pour que les Ronsard ou les Racine de notre littérature n’eussent pas été gentilshommes vendômois ou natifs de la Ferté-Milon.

1178. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Cette seconde manière d’exprimer nos pensées et nos sentiments, qu’on nomme pantomime, est trop intimement liée à la première pour qu’on puisse les séparer. […] Il importe donc de réunir l’action à l’élocution, la pantomime au langage, pour que la pensée arrive pleine et entière, de l’homme qui parle à l’homme qui écoute.

1179. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

sans doute, il y a une condition indispensable pour qu’elle ne fasse pas de mal en croyant faire du bien. […] qualifie d’étoile, n’a rien à voir avec l’amour ; comme le tas de boue que nous habitons, elle gravite autour du soleil suivant des lois connues, et pas n’est besoin de lui adresser des adjurations suppliantes pour qu’elle accomplisse sa route accoutumée.

1180. (1904) En méthode à l’œuvre

En vain par le doute et ses désespoirs et de hautains appels à sonder le néant des Révélations, avait-on ainsi que rendu tressaillantes les sphères ouraniennes de l’Intellect : en vain, parce que le doute et la négation participent davantage de l’erreur ou du rêve d’où ils naissent, que de la vérité à laquelle ils aspirent sans pouvoir la produire… Et pourtant, au présent immédiat et là de nos poétiques Fastes, — alors que la science des Origines a environné nos têtes ainsi que de la tornade stellaire dont éternellement devient l’éternelle Fluence : voilà que, sans savoir que les apports de la sensation ne sont que les matériaux de l’Idée pour que de ses ondes intelligentes elle tente, en le plus d’unité-sciente, de reproduire en soi l’Univers et ses Rythmes, — la presque généralité des poètes n’est que la survie dégénérée des rapsodes du plaisir et de la douleur, et des philosophes qui ne peuvent se passer d’Eden ! […] (Plastiquement, pour que se sentent davantage des directions de pensée et de musique ascendantes ou déclinantes, nous irons à marquer l’intervalle en cassure du vers, soudainement.)

1181. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Pour qu’il fût permis de considérer comme véritablement déformés certains modes verbaux, il nous faudrait d’abord instituer les règles d’une faculté que nous ne connaissons que par ses résultats. […] Cependant cette situation est loin d’être générale et, à défaut du bas peuple, il reste assez de bouches françaises pour que l’envahissement de l’argot ne puisse, de longtemps, être considéré comme un danger.

1182. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Quelquefois il suffit d’une seule pièce qui sera inconnue dix ans plus tard pour que la verve satirique d’un auteur s’éveille et pour qu’il porte contre tout un genre littéraire de son temps une accusation qui ne s’applique qu’à cette pièce-là.

1183. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Ce livre, nous le savons, est beaucoup plus du désespoir que de l’intelligence ; mais laissons-le passer, et même rangeons-nous pour que mieux on le voie, car un pareil ouvrage fait les affaires de la vérité par la franchise de son erreur. […] Ferrari fait saillir avec des colorations si spécieuses et qui sont plutôt, sous sa plume, des identités d’évolution que des ressemblances, cependant il y a dans toute cette grande manœuvre des faits qui composent l’histoire universelle une régularité trop géométrique, une rapidité par trop militaire, pour que l’inquiétude ne prenne pas les esprits assez fermes d’ailleurs pour avoir échappé au vertige.

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