Il y a un passage dans son livre où l’auteur des Français de la décadence se moque, comme il sait se moquer (à tort ou à raison, ce n’est pas la question), des percements de rue qui ont lieu à Paris en ce moment ; et, pour exprimer les ironiques inquiétudes que lui causent tous ces percements de rues nouvelles (pages 290 et suivantes), non seulement il parle avec effroi d’une rue qui traverserait les tableaux du Titien et de Raphaël : Les Noces de Cana et La Belle Jardinière, lesquels sont actuellement au Louvre, mais encore d’une « autre rue, qui traverserait à son tour, d’outre en outre, les deux pots de réséda posés sur sa fenêtre, et qui continuerait jusqu’à son lit de plumes, en passant sur sa table de nuit ».
Personne n’avait dit qu’être évasif dans les questions du bien et du mal littéraire, du bien et du mal moral, — car tout livre pose le double problème, — était le devoir, la fonction et la gloire de la critique !
En créant Constantinople, il donna une nouvelle direction à l’Orient, établit un nouveau centre de commerce, posa certaines barrières, en abaissa d’autres, et fit revivre, ou conserva pendant mille ans, au fond de la Thrace, une partie du goût et des lumières de la Grèce.
Il ne fut pas peu surpris de le retrouver là, mollement couché sur une planche et la tête posée sur la selle qu’il venait réclamer. […] » Après quelques minutes d’entretien, Marie Talbot posa sur la table un morceau de gros pain, une cruche de cidre, une omelette et un peu de fromage. Ensuite elle ouvrit son coffre et en tira un verre ébréché, qu’elle posa doucement auprès de son hôte, en lui disant: « C’est celui de votre mère. » Il le reconnut en effet, et cette vue le remplit d’une telle émotion, qu’il ne pouvait manger et que des larmes involontaires venaient mouiller ses yeux. […] Il posa ensuite ce morceau de bois pointu dans le petit trou de la branche qui était sous ses pieds, et le faisant rouler rapidement entre ses mains comme on roule un moulinet dont on veut faire mousser le chocolat, en peu de moments il vit sortir du point de contact de la fumée et des étincelles. […] À cette terrible vue, le matelot s’élança seul à la mer ; et Virginie, voyant la mort inévitable, posa une main sur ses habits, l’autre sur son cœur, et levant en haut des yeux sereins, parut un ange qui prend son vol vers les cieux.
26 janvier La main maigre de l’un de nous, entre les doigts de laquelle brûle un cigare tordu, roulé sur une cuisse de négresse, un cigare plein d’exotisme et d’opium me fait penser ceci : Un peintre qui fait poser par un modèle les mains d’un portrait, ne sait pas son métier. […] On cause de l’espace et du temps, et j’entends la voix de Berthelot, un grand et brillant imaginateur d’hypothèses, jeter ces paroles dans la conversation générale : « Tout corps, tout mouvement exerçant une action chimique sur les corps organiques avec lesquels il s’est trouvé, une seconde, en contact, tout, — depuis que le monde est, — existe et sommeille, conservé, photographié en milliards de clichés naturels : et peut-être est-ce là, la seule marque de notre passage dans cette éternité-ci… Qui sait si, un jour, la science, avec ses progrès, ne retrouvera pas le portrait d’Alexandre sur un rocher, où se sera posée un moment son ombre ? […] Tout le temps du dîner, Gautier semble jouer une comédie italienne avec les bonnes de la maison, en les menaçant de les estrangouiller au sujet d’une assiette mal essuyée, ou d’une sauce tournée, pendant que la plus jeune des deux filles se pose sur la joue, une mouche faite de je ne sais quoi de noir, en se servant, pour miroir, du manche de sa fourchette Samedi 6 mai Ce matin, très matin, on a sonné. […] Elle a repris un portrait commencé, un portrait aux trois crayons de la princesse Primoli, qui pose avec ses beaux et bons yeux, ses noirs cheveux luisants, ses dents blanches, toute la ronde bienveillance de son visage, qui a l’air chatouillé d’envie de dormir. […] Des oiseaux qui étaient posés sur la voiture se sont dépêchés de s’envoler… J’ai lu alors : SERVICE DES PRISONS.
Paléologue ; et peut-être qu’il n’a pas trouvé le moyen de la poser, mais elle manque ; et la ressemblance ne laisse pas d’en être altérée. […] Il ne saurait y en avoir de mieux posées, plus simplement, plus clairement. […] Ne pose-t-elle pas, en effet, ce principe, ou, si l’on veut, ce sous-entendu, qu’il n’y a rien derrière la nature ? […] Et, en attendant, ce que chacun d’eux a le plus soigneusement évité, ç’a été de s’expliquer sur la question qu’on, lui posait. […] Spronck, puisqu’il touchait à la question, et pour la poser comme elle doit être posée, la renversât.
Une main posée sur sa poitrine et l’autre au nœud de sa cravate, il suivait du regard Étienne, et dès que les deux visiteurs furent assis, il dit avec un profond soupir : « Ah ! […] Je pensais que cette bonne fille ne pouvait convenir qu’à un rustique campagnard comme moi. » À ces mots, Pierre, serrant les plis de son manteau, posa la tête sur un coussin et s’endormit. […] Il y construisit avec des planches de chêne un lit posé sur quatre fortes solives, un lit d’une rudesse toute primitive, qu’un fardeau de plusieurs milliers de livres n’aurait pas fait fléchir. […] Il assurait que, si même on l’envoyait dans ces contrées éloignées, où les paysannes, après avoir lavé leur linge, posent leurs battoirs sur le bord du ciel, il n’en perdrait pas la tête. […] La baruinia l’appelle d’une voix caressante ; mais la pauvre bête, qui n’avait jamais posé le pied dans ce brillant appartement, se sentit effarouchée et tenta de s’esquiver.
s’écrie le poète, Sur mon cœur déchiré viens poser ta main pure. […] Mais quand la question de vie ou de mort est posée, l’instinct d’un grand pays agit avec une promptitude infaillible. […] Poser, parler, même lire, je ne le puis en public, et pour moi, le public commence où il y a plus de dix personnes. — Mais, me dira-t-on, il faut vous dévouer. […] Nous n’en sommes pas là, et c’est dans la théorie pure que le problème se pose encore. […] Ce n’est rien moins que la question du mal hardiment posée, hardiment débattue et jugée.
Mais c’est bête, et tout ce que je désire à présent est qu’il consente à poser. […] Tony asked me to give it for his atelier, but it is a portrait and cannot be given like that ; then he said he would pose himself. […] Tony m’a demandé de le lui donner pour mettre dans son atelier, mais c’est un portrait qui ne peut être donné ainsi ; alors il m’a dit qu’il poserait lui-même. […] Il est vrai que je m’amuse, mais il n’est pas vrai que je vous connaisse tant que cela ; je vous jure que j’ignore votre couleur et vos dimensions, et que comme homme privé je ne vous entrevois que dans les lignes dont vous me gratifiez et encore à travers pas mal de malice et de pose. […] À moins que ce soit une autre ruse : flattée d’être prise pour une femme du monde, elle me la fera à la pose après avoir provoqué un document humain que je suis bien aise d’expliquer comme ça.
celle-ci ne pose pas, ne le fait pas à la pensée virile, n’affecte pas de mépriser la femme et d’être autre chose que ce qu’elle est. […] Un problème — le plus souvent ce que nos juristes appellent une question d’état — est posé. […] Aux dernières pages seulement, le problème est, non point résolu, certes, ni même posé franchement, mais indiqué et escamoté. […] Pour le jour où triompheront les revendications féministes et où les femmes auront obtenu les mêmes jouets grotesques que les hommes, je pose sa candidature à l’Académie. […] Je pose : galanterie = amour — amour.
À tout moment, il les pose devant moi, en s’appuyant dessus, prêt à tomber ; et ses yeux s’ouvrant de plus en plus, le vieux soldat de Blücher, de cette voix qui semble sortir d’un trou, de cette voix de son passé, un murmure comme un cri de dessous la neige, me bredouille en français : « Entré à Paris ! […] Esquisse signée : Chardin, 1738. — La Pourvoyeuse ; du jaune, du rouge, du rose, du bleuâtre violacé, posés l’un à côté de l’autre dans la figure, et jouant la tapisserie au gros point, signé : Chardin, 1735. — La Gouvernante, placée trop haut pour être bien vue, mais dans un ton roux superbe. — Un sujet non gravé dans le temps (Les Aliments de la convalescence), une femme cassant un œuf qu’elle se prépare à faire cuire dans une poêle : la femme dans des tons doucement roses, violacés, blanchâtres, sur un fond chaudement sombre. […] Quand nous entrons dans la salle des femmes, devant cette table, sur laquelle sont posés un paquet de charpie, des pelotes de bandes, une montagne d’éponges, il se fait en nous un petit trouble qui nous met le cœur mal à l’aise.
Mais le voici qui parle ; ses termes sont recherchés et vagues, un soudain sourire de confiance amicale et fate éclaircit son visage ; il fait un geste solennel de la main, prononce quelques phrases sonores, s’en va majestueusement en fredonnant un air et l’homme est posé pour tout le reste du livre. […] Que l’on étende l’emploi de ces procédés du ridicule au comique bienveillant, au pathétique et au mystérieux, que l’on conçoive un écrivain qui, dans ces trois sortes d’émotions, ne peut faire une description, poser un personnage, développer une scène, sans intervenir et marquer directement l’impression qu’il veut en faire ressentir, on aura la définition de l’art de Dickens, qui n’est en somme que l’exagération du procédé fondamental de tout art, l’excès de la vision et de la représentation personnelles. […] Doue il exagérera tout ce qu’il ressent ; il sera à la fois outré et redondant (Bain, Émotions et volonté, p. 21) et quand Dickens aura à poser un caractère ou à développer une scène, il le fera, avec la verve excessive, l’extrême partialité, le manque de mesure et de vérité qui sont l’un des principaux traits de son art.