Elle est pourtant la petite-fille d’une femme qui avait trois millions, et le grand et le petit hôtel Charolais, et le château de Clichy-Bondy, et des plats d’argent pour le rôti de gibier, que deux laquais avaient peine à porter. […] Elle s’est fait un reliquaire de gants : de gants qu’elle portait le premier jour, où elle a donné la main à une personne aimée. […] C’est une robe de chambre de satin ouatée et piquée, avec des pantoufles de même couleur brodées d’or, une chemise en batiste garnie de valenciennes, avec des entre-deux de broderie de 5 à 600 francs, un jupon garni de trois volants de dentelle de 3 à 400 francs : un capital d’accessoires galants montant de 2 500 à 3 000 francs, qu’elle fait porter à tous les domiciles qui peuvent la payer. […] C’est ça qui m’a porté bonheur. […] Octobre Le café Riche semble en ce moment vouloir devenir le camp des littérateurs qui portent des gants.
Pour se dérober aux regards des vieillards, elle avoit porté toute sa draperie de leur côté, et restoit exposée toute nue aux yeux du spectateur du tableau. […] Le bras gauche de Jupiter est passé sur les reins de sa femme, et son bras droit est porté sur des nuées vraiment assez solides pour le soutenir. […] Mère des romains, charme des hommes et des dieux ; de la région des cieux où les astres roulent au-dessus de ta tête, tu vois sous tes piés les mers qui portent les navires, les terres qui donnent les moissons, et tu répands la fécondité sur elles. […] Que fera-t-il de ces mers immenses qui portent les navires, et de ces contrées fécondes qui donnent les moissons ; et comment la déesse versera-t-elle sur cet espace infini la fécondité et la vie. […] Les agresseurs et les défenseurs se sont porté des coups si égaux, qu’on ne sait de quel côté l’avantage est resté.
Il venait à son heure, et on pourrait le comparer au drapeau porté par un seul homme, soutenu par une armée. […] Toutes les idées et tous les sentiments dont on avait ensemencé les esprits et les cœurs dans l’âge philosophique, devaient porter et avaient, en effet, porté leurs fruits dans l’âge politique. […] Les incorrections, les nouveautés, les hardiesses, il acceptait tout, parce qu’il sentait que le coup portait en pleine poitrine contre les philosophes. — « Bah ! […] Quand un grand orateur chrétien parla devant Louis XIV de ces deux hommes que nous portons en nous, le roi dit aussitôt : « Ah ! […] Il écrivait en vers, parce que sa nature l’y portait ; ses expressions et ses images étaient chrétiennes, parce que sa pensée était chrétienne comme son éducation.
La raison en est évidente : nous portons au théâtre une raison et un cœur ; il faut satisfaire l’une et l’autre. […] L’adresse consiste à combiner l’admiration avec le ressort de la terreur et de la pitié : quand ces trois moyens sont réunis ensemble, l’art est porté à son comble. […] Oui vraiment ; toutes les personnes de qualité les portent de la sorte. […] Les personnes de qualité portent les fleurs en en-bas ? […] Un avare, par exemple, ne fait ses preuves d’avarice que de loin en loin ; les traits qui prouvent, sont noyés, perdus dans une infinité d’autres traits qui portent un autre caractère ; ce qui leur ôte presque toute leur force.
Parlant, en un endroit, de la force de l’éducation qui va souvent jusqu’à corrompre et à changer la nature : Les semences de bien que la nature met en nous, dit-il, sont si menues et glissantes, qu’elles ne peuvent endurer le moindre heurt de la nourriture (de l’éducation) contraire ; elles ne s’entretiennent pas si aisément comme elles s’abâtardissent, se fondent et viennent à rien : ni plus ni moins que les arbres fruitiers qui ont bien tous quelque naturel à part, lequel ils gardent bien si on les laisse venir ; mais ils le laissent aussitôt, pour porter d’autres fruits étrangers et non les leurs, selon qu’on les ente. […] Cet attrait intérieur qui les porta ainsi tout d’abord à une mutuelle rencontre était bien celui d’esprit à esprit, d’âme à âme. […] Lorsqu’ils se rencontrèrent, leurs deux âmes étaient à la fois déjà faites et encore jeunes : elles sentirent à l’instant leur pareille et s’y portèrent avec une énergie adulte qu’elles n’avaient encore nulle part employée. […] Les amitiés d’hommes, pour porter tout leur fruit, doivent être comme des greffes de printemps : ici, on recueille encore les plus doux fruits, même lorsque l’on n’arrive que dans l’extrême automne.
Il était porté par le soulèvement du flot populaire aussi haut que possible ; il n’avait qu’un effort à faire pour sauter ouvertement au gouvernail du royaume et pour se saisir hardiment de la couronne. […] Si, au moment de l’assassinat de Henri III à Saint-Cloud, Henri IV n’eût pas été là, tout porté et autorisé, assisté des premiers magistrats du royaume, accompagné d’une vaillante armée de Suisses, arrivée seulement deux jours auparavant, « avec quelles mains eût-il pu empoigner ce pesant sceptre ? […] Les livrées des épousailles n’y étaient point oubliées ; chacune les portait à sa ceinture ou sur le haut de manche. […] Si la France s’était assise et établie sous Henri IV et sur les bases de la société d’alors, si elle y avait acquis son ciment qui l’eût fixée sous la forme qu’elle semblait affectionner de 1600 à 1610, l’élément prédominant, je l’ai dit, eût été le gentilhomme rural, disséminé dans le pays, le cultivant, mais aussi le possédant ; prenant volontiers la charrue après l’épée, mais ayant aussi seul le droit de porter l’épée, ayant le droit de justice sur le paysan, etc.
Il paraît qu’en fait de germanisme, le goût anglo-saxon lui-même ne peut pas tout porter ; mais il est plus robuste, il est moins petite bouche que le nôtre, et il permet de mordre davantage. […] Après la mort de Gœthe, resté uniquement fidèle à sa mémoire, tout occupé de le représenter et de le transmettre à la postérité sous ses traits véritables et tel qu’il le portait dans son cœur, il continua de jouir à Weimar de l’affection de tous et de l’estime de la Cour ; revêtu avec les années du lustre croissant que jetait sur lui son amitié avec Gœthe, il finit même par avoir le titre envié de conseiller aulique, et mourut entouré de considération le 3 décembre 1854. […] Il est sans doute, à quelque degré, de la famille des Brossette et des Boswell, de ceux qui se font volontiers les greffiers et les rapporteurs des hommes célèbres ; mais il choisit bien son objet, il l’a adopté par choix et par goût, non par banalité ni par badauderie aucune ; il n’a rien du gobe-mouche, et ses procès-verbaux portent en général sur les matières les plus élevées et les plus intéressantes, dont il se pénètre tout le premier et qu’il nous transmet en auditeur intelligent. […] Je ne craindrai pas de présenter à l’avance le jugement filial que portait Eckermann de ces conversations si vivantes, après que la mort du maître l’eut laissé dans un vide profond et dans un deuil inconsolable.
Encore au collège, il ne résista pas au goût qui le portait vers la peinture, et, dans son année de rhétorique, il sacrifiait une des classes, celle du matin, pour aller étudier chez Rioult qui avait son atelier rue Saint-Antoine, près du temple protestant. […] cela a peu duré, chez moi du moins ; — car toi, en acquérant la science de l’homme, tu as su garder la candeur de l’enfant. — Le germe de corruption qui était en moi s’est développé bien vite… » La seconde édition des Poésies (1833), qui portait pour titre : Albertus ou l’Ame et le Péché, légende théologique, du nom de la pièce principale, et qui avait au frontispice une eau-forte de Célestin Nanteuil, marquait un pas de plus. […] On me dira, je le sais bien, que Musset, au milieu de ses négligences et de ses laisser aller de parti pris, a des cris du cœur qu’il a portés à la fin jusqu’au déchirant et au sublime. […] Sans compter que le public français (j’y reviendrai) ne peut guère porter qu’un poète nouveau à la fois, notez encore que c’est presque toujours par des côtés accessoires, étrangers à la poésie pure, qu’il l’adopte et qu’il l’épouse.
L’orateur s’en référait en commençant à la proposition de Mirabeau du mois de juin précédent, par laquelle le grand tribun avait demandé, aux applaudissements de l’Assemblée, qu’elle portât le deuil pour la mort de Benjamin Franklin : « Messieurs, lorsqu’on vous a dit dans cette tribune : Franklin est mort, vous vous êtes empressés d’honorer sa mémoire. […] Ce n’est pas seulement la faiblesse du roi et son indécision qui Pont perdu, c’est surtout une disposition malheureuse de son caractère qui le portait à une demi-confiance pour tous ceux de ses serviteurs qu’il estimait, mais jamais à une confiance entière pour aucun. […] Vous pouvez lui parler, causer franchement avec lui ; lui porter, par exemple, une parole de moi, une proposition. » — « Et quelle parole, quelle proposition voulez-vous que je lui dise ? […] Le ministre lui en voulut peut-être moins de ce refus que de certains bruits qui couraient parfois et qui semblaient désigner Malouet lui-même comme un ministre possible de la marine ; l’amitié du consul Lebrun pouvait le porter très haut.
Cela vaut bien l’horrible fièvre gagnée à la campagne pour aller entendre cette lecture et porter l’acte qui lie l’Odéon à l’avenir de cet ouvrage… Garde cela dans un pli de ton cœur… Garde inviolable mon secret et celui de la pauvre Thisbé… Surtout que toi seule saches l’influence de notre tendresse pour Mme Dorval. […] Le sentir là-bas, loin de sa mère, malade peut-être, et presque certainement sans argent, est un chagrin de plus dans tous nos chagrins qui s’accumulent à ne plus savoir comment les porter. […] Tu portais un beau châle de laine à palmes, et je portais le pareil en vraie sœur. — Hélas !
Cette fièvre même de la mort qu’il portait dans son sein, et qui lui faisait craindre (contradiction naturelle et si fréquente) de ne pas assurer à temps sa rapide existence, pouvait sembler aux indifférents de l’avidité. […] Charles Loyson vit paraître les vers d’André Chénier et ceux de Lamartine ; on a les jugements qu’il en porta. […] Son premier recueil de 1817 offre en tête une image du poëte mourant, où les assistants portent des bottes à retroussis. […] Il croyait naïvement que le poëte est un oiseau voyageur qui n’a qu’à becqueter à droite et à gauche, partout où le portent ses ailes.
L’homme en face des choses est fatalement porté à en chercher le secret. […] De là ce fier caractère d’audace contre les dieux que portent les premiers inventeurs ; de là ce thème développé dans tant de légendes mythologiques : que le désir d’un meilleur état est la source de tout le mal dans le monde. […] En général, les siècles peu réfléchis sont portés à substituer des explications théologiques aux explications psychologiques. […] Les langues maniées, tourmentées, refaites de main d’homme, comme le français, en portent l’empreinte ineffaçable dans leur manque de flexibilité, leur construction pénible, leur défaut d’harmonie.