Duchâtel eût été encore un actif, un alerte et délibéré causeur, mais un peu trop détourné déjà vers les considérations économiques et politiques. […] M. de Sacy, en ces années (1836-1848), était bien plus politique que littéraire : il ne s’occupait de littérature qu’incidemment. […] D’autres, depuis, se sont montrés encore plus durs que lui pour Auguste, à qui l’on fait maintenant un crime d’avoir été un politique profond et d’avoir donné quarante années de paix au monde. […] Cette politique-là est comme la vertu des vierges, d’autant plus pudique qu’on n’y touche pas et qu’on ne l’éprouve jamais. […] Sa politique est toute platonique. » 95.
Dentscourt ou le Cuisinier grand homme, tableau politique à propos de lentilles (un acte en vers), publié sous le nom de M. Beuglant, poète, ami de Cadet-Roussel (1826). — Élégies nationales et Satires politiques (1827). — Faust, tragédie de Goethe, nouvelle traduction complète en prose et en vers (1828). — Le même ouvrage, suivi du Second Faust et d’un choix de ballades et de poésies de Goethe, Schiller, Bürger, Klopstock, Schubert, Kœrner, Uhland, etc. (1840). — Couronne poétique de Béranger (Paris, 1828). — Le Peuple, ode (1830). — Nos adieux à la Chambre des députés de l’an 1830 ou Allez-vous-en, vieux mandataires, par le père Gérard, patriote de 1798, ancien décoré de la prise de la Bastille, couplets (1831). — Lénore, traduite de Bürger (1835). — Piquilo, opéra-comique, en collaboration avec M.
Nous avons chassé de la politique les abstractions métaphysiques et théologiques. […] Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui, du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre. « Consulter les populations, fi donc !
Mongin dans un de ses Discours académiques, « c’est là qu’on est étonné de voir dans un seul homme l’ame universelle de plusieurs Grands Hommes, l’ame du Guerrier, l’ame du Sage, du grand Magistrat & de l’habile Politique ; là il s’éleve, il change, il se multiplie, & prend toutes les formes différentes du mérite & de la vertu. […] C’est dans ces Ouvrages enfin que la Philosophie apprendra l’usage qu’on doit faire des lumieres & du sentiment, & que l’humanité n’a pas de consolation plus solide que la Religion, comme la Politique n’a pas de meilleur appui.
Le foyer, qui est notre cœur même ; le champ, où la nature nous parle ; la rue, ou tempête, à travers les coups de fouet des partis, cet embarras de charrettes qu’on appelle les événements politiques. […] Sans parler même ici de son influence civilisatrice, c’est à lui qu’il appartient d’élever, lorsqu’ils le méritent, les événements politiques à la dignité d’événements historiques.
Concluons donc que c’est au changement des affaires humaines, à un autre ordre de choses et de temps, à la difficulté de trouver des routes nouvelles en morale, en politique et en philosophie, que l’on doit attribuer le peu de succès des modernes en histoire ; et, quant aux Français, s’ils n’ont en général que de bons mémoires, c’est dans leur propre caractère qu’il faut chercher le motif de cette singularité. On a voulu la rejeter sur des causes politiques : on a dit que si l’histoire ne s’est point élevée parmi nous aussi haut que chez les anciens, c’est que son génie indépendant a toujours été enchaîné.
D’autre part, quelque vivantes que soient les passions politiques de ce temps, elles appartiennent au monde de l’action ; le travail spéculatif leur est étranger. […] C’est alors seulement que l’idée de la beauté reparaît dans l’intelligence et l’idée du droit dans l’ordre politique. […] En second lieu, la satire politique et la controverse théologique, continuées au-delà de ce monde, ne constituent pas une étude de l’homme. […] Entre toutes les passions qui sont autant de foyers intérieurs d’où jaillit la satire, la passion politique est une des plus âpres et des plus fécondes. […] Cependant, l’auteur des Iambes n’a jamais témoigné, que je sache, de convictions politiques accusées.
La politique ne lui avait encore inspiré que de nobles et conciliantes paroles ; la poésie chrétienne n’avait pas appris à s’en méfier. […] Les scènes historiques ou politiques y révèlent cet art de faire parler à ses acteurs la langue des affaires, art tout Cornélien, que M. […] Corneille la politique et la guerre ? […] Ingres ; mais il n’est pas sage de montrer tout haut à un pays intelligent ses modèles de morale et de politique, et de lui donner le droit de dire tout bas que, pour être sûr de ne se tromper ni en politique ni en morale, il faut croire le contraire de ce qu’ils ont cru, et faire le contraire de ce qu’ils ont fait. […] Il se demande naïvement ce qu’il allait faire dans cette galère politique.
Le ministère de l’Intérieur est occupé de trop de choses administratives, politiques. […] De tout temps, on l’a observé, les gens de lettres n’ont pas été des mieux et n’ont pas fait très-bon ménage avec les hommes politiques, même avec ceux qu’ils ont servis ; on l’a remarqué des plus grands écrivains, gens de fantaisie ou d’humeur, de Chateaubriand, de Swift ; écrivains et gouvernants, ils peuvent s’aimer comme hommes, ils sont antipathiques comme race. […] La politique, il est vrai, est au-dessus et peut avoir l’œil sur toute chose ; mais se soucie-t-elle de ce monde léger dont chaque plume n’est rien, dont toutes les plumes toutefois finissent par peser et comptent ?
C’est une œuvre de combinaison politique, invitâ Minervâ. […] Je ne puis retenir ici l’expression d’un sentiment dont j’ai eu plus d’une fois l’occasion de me pénétrer ; c’est que ce système est condamnable en littérature, en politique, et surtout en morale, qui convertit des ouvrages d’imagination en écrits historiques, et fait d’une satire ou d’une comédie un répertoire d’anecdotes. […] Madame de Sévigné avait douze ans de plus que madame Deshoulières ; mais ce n’était pas cette différence d’âge qui les empêchait de se voir, c’était l’opposition de mœurs et d’opinions politiques qui séparait de tous les Mancini, hommes et femmes, et de leurs affidés, tels que madame Deshoulières, tout ce qui était en relation d’amitié avec le grand Condé, avec sa sœur la duchesse de Longueville, avec le cardinal de Retz, le duc de La Rochefoucauld, société habituelle de madame de Sévigné.
En effet, si, après une révolution politique qui a frappé la société dans toutes ses sommités et dans toutes ses racines, qui a touché à toutes les gloires et à toutes les infamies, qui a tout désuni et tout mêlé, au point d’avoir dressé l’échafaud à l’abri de la tente, et mis la hache sous la garde du glaive ; après une commotion effrayante qui n’a rien laissé dans le cœur des hommes qu’elle n’ait remué, rien dans l’ordre des choses qu’elle n’ait déplacé ; si, disons-nous, après un si prodigieux événement, nul changement n’apparaissait dans l’esprit et dans le caractère d’un peuple, n’est-ce pas alors qu’il faudrait s’étonner, et d’un étonnement sans bornes ? […] C’est précisément, disent-ils, parce que cette révolution littéraire est le résultat de notre révolution politique que nous en déplorons le triomphe, que nous en condamnons les œuvres […] Et ne nous étonnons point de cette liaison remarquable entre les grandes époques politiques et les belles époques littéraires.
… Les hommes d’État à grande politique sont encore moins nombreux que les diplomates chargés d’en faire accepter ou d’en imposer les décisions. […] Ils ont eu, à la longue, assez de cette politique à la suite dont le mot d’ordre énervé ne venait pas d’assez haut pour qu’il fût glorieux d’y obéir ; et l’un des deux est mort, dégoûté, à la peine, et l’autre s’est réfugié dans la vie privée, qui, pour un homme d’État, est aussi une autre manière de mourir ! […] Donoso Cortès et Raczynski étaient, de facultés, peut-être dignes d’avoir une politique à eux qu’ils auraient appliquée et réalisée s’ils avaient été chefs d’État, au lieu d’être d’oisifs diplomates, passifs comme des maîtres de cérémonies !