Il n’en est pas certainement dans la Littérature comme dans la Noblesse : l’Auteur d’une grande Maison est ordinairement un homme d’un grand mérite, & c’est de lui qu’on se fait gloire de dater ; tandis que le plus souvent un Ecrivain obscur est l’inventeur d’une nouvelle génération poétique : mais son obscurité n’est pas une raison pour se dispenser de l’hommage qu’on doit à son invention.
En effet, ses Tragédies & ses autres Poésies ne valent pas mieux que sa Poétique, dont le style, tantôt obscur & emphatique, tantôt diffus & rampant, est très-proportionné à la médiocrité des pensées, & à la foiblesse des principes.
Que penser, après cela, des prétentions de quelques-uns de nos petits Ecrivains, qui croient leur réputation solidement établie, parce qu’ils auront appris leur a b c poétique à Geneve ou ailleurs ?
Les Académies de Province ont souvent couronné ses talens poétiques ; ce qui prouveroit peu en leur faveur, si ses autres Ouvrages ne venoient à l'appui de ses lauriers.
Rien de plus poétique, rien de plus dramatique, quand on songe que les Rimes maladives d’Alfred Béjot ne sont pas la forme fantaisiste d’une fiction cérébrale, un symbole d’une âme seulement douloureuse, mais qu’elles constituent le testament authentique d’un jeune écrivain mort plein d’avenir, à trente ans.
Ned, qui a une âme très vibrante, très poétique, nous donnera des œuvres.
Sa Nouvelle Histoire poétique n’est qu’un Recueil de morceaux traduits d’Homere, d’Ovide, & de Virgile, dont il a fait un corps, auquel il a donné la forme historique, & qu’il a revêtu de son style net & facile, à la vérité, mais souvent inégal.
tout un horaire, un sablier illustré, une horloge poétique. […] Ses sujets sont poétiques, ou il les prend par le côté poétique. […] Quand son sujet n’est pas poétique en lui-même, Racine le prend par le côté poétique. […] Racine n’a pas changé sa poétique. […] Il était comme pris entre sa poétique propre et ses goûts de lettré.
[Souvenirs poétiques de l’école romantique (1880).]
Une verve singuliere, un génie pour les vers qu’il ne tenoit que de la nature, beaucoup de facilité à bien rendre ce qu’il sentoit, quoiqu’il fût sans Lettres, le firent regarder, dans son temps, comme une espece de phénomene poétique.
Il joignit à ce talent celui de la Poésie ; cependant sa réputation poétique n’est pas aussi glorieuse que celle qu’il s’est acquise comme Acteur.
Ses vers les plus médiocres conservent toujours le coloris de cette versification heureuse dont nous avons parlé ; mais la versification, comme on fait, n’est qu’une partie insuffisante du Génie poétique.