Il laisse seulement un livre de vers, La Cité intérieure, que ses amis publieront bientôt et qui le classera en un haut rang, et, avec ses contes philosophiques et ses poèmes en prose, la matière d’un livre de mélanges. […] Tous ses livres sont des confessions, poèmes brutaux, ou mieux encore affiches d’amour ; mais timbrées d’un sceau personnel et à la date de cette époque. » (Les Chroniques, nº de septembre 1887.)
Et Corneille écrit : « La dignité de la tragédie demande quelque grand intérêt d’État, ou quelque passion plus noble et plus mâle que l’amour, telles que sont l’ambition ou la vengeance… Il faut que l’amour se contente du second rang dans le poème et leur laisse le premier. » Je vous ai déjà cité cette opinion singulière du vieux Corneille. […] ) — Les drames de l’amour sont toujours mêlés plus ou moins directement aux drames des autres passions : car, ou la passion d’acquérir heurte l’amour et se trouve en conflit avec lui, ou elle a pour but suprême, quand l’heure du repos sera venue, la recherche de ce qui est au moins la forme extérieure de l’amour ; et l’ambition elle-même peut se servir de l’amour pour arriver à ses fins… Presque tous les plus vieux poèmes ont pour point de départ l’enlèvement d’une femme. […] Enfin, la belle dame, toujours de plus en plus mince, apparaissait dans le costume du martyre, en robe blanche, ceinturée d’une corde, les yeux au ciel, serrant sur sa poitrine une petite croix en bois, ses cheveux éployés et flottant derrière elle comme une bannière, dans la rouge apothéose d’un feu de Bengale, au galop rythmique du cheval blanc, qui tournait, tournait… et j’aurais voulu que cela durât toujours, toujours… Et c’est là, assurément, le plus beau poème que j’aie vu sur Jeanne d’Arc. […] Or, il est évident que, par tout le reste de son œuvre, Attila, Saint Paul, Mahomet et les poèmes couronnés par l’Académie, M. de Bornier est « un Monsieur bien sage », je veux dire un excellent littérateur, de plus de noblesse morale que de puissance expressive, poète par le désir et l’aspiration, mais un peu inégal à ses rêves.
Ce mot de brillants était autrefois d’un usage plus étendu qu’aujourd’hui ; on disait: Il y a bien des brillants, de grands brillants dans ce poème.
De ces cinq ou six cents, il n’en a d’ailleurs, heureusement pour nous, imprimé qu’une quarantaine : soit neuf « poèmes dramatiques », dont il y en a huit de consécutifs, tirés des Chastes et loyales amours de Théagène et Chariclée ; cinq « pastorales » ; quinze « tragi-comédies » ; et douze « tragédies ». […] Or, voici, d’autre part, un texte qui semble trancher la question : « Il ne faut pas, dit l’auteur anonyme du Traité de la disposition du poème dramatique, il ne faut pas introduire ni approuver la règle qui ne représente qu’un lieu dans la scène.
C’est vers ce temps, ou peu après, qu’il méditait un poème d’Attila, et qu’il composait, d’après Manzoni sans doute, une tragédie d’Adelghis sous le titre de Rosemonde.
Rien de sincère et d’enlevant comme ce départ, cette arrivée ; c’est le début héroïque du poème et de la vie, la candeur qu’on n’a qu’une fois.
Bref, le manuscrit d’un ouvrage constitue aujourd’hui l’édition pré-originale, que des bibliophiles se disputent à prix d’or et qui apportent à quelques écrivains une ressource parfois nourrissante ; il y en a eu, dit-on, qui recopiaient plusieurs fois de leur main le même poème ou roman pour suffire aux commandes avantageuses.
L’éclat des couleurs, l’harmonieux accord des surfaces et des lignes, toute la fantasmagorie des choses sensibles ne l’enchante point assez pour que, à l’exemple de l’auteur des Poèmes barbares, il en grise uniquement son imagination. […] Une distance sépare Cruelle énigme d’André Cornélis, Crime d’amour de Mensonges, plus grande encore que celle qui existe entre le poème d’Edel et les morceaux détachés de la Vie inquiète.
Ce serait bien le cas de faire paraître certain poème épique que vous eûtes la bonté de m’envoyer, il y a deux ans (La Poloniade, de Frédéric lui-même). […] Vous nous avez donné dans votre poème sur la Religion naturelle le catéchisme de l’homme.
Mais ces œuvres demeureront quand même des poèmes immortels. […] Le grand défaut de Justice est d’être une création en l’air, tout comme s’il s’agissait d’un poème.
Le roman, la pièce, le poème ne seront jamais des conférences.
Je retrouve en rentrant du cimetière, au Grenier, Rodenbach qui me dit écrire un poème inspiré par sa maladie, où il cherche à peindre l’affinement produit par la souffrance, l’espèce d’étape supérieure, que cela fait monter à notre humanité.