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1640. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Toutes les phrases soulignées sont en français dans le texte russe.

1641. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Mais ce silence est plus éloquent que des phrases: voilà le style sans style, le murmure du cœur muet de paroles, mais qui n’a pas besoin de paroles pour être entendu.

1642. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Non pas ; avant la dixième phrase castillane, il doit se lever et demander si ce Cid qui parle est le véritable Cid, en chair et en os ?

1643. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

C’est la forme qui les enrage en moi, la phrase écrite, l’image, la vie du style.

1644. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

C’est à l’effet successif de ces sensations, à leur violence, à leur somme, que nous nous entendons et jugeons ; sans cette abréviation nous ne pourrions converser, il nous faudrait une journée pour dire et apprécier une phrase un peu longue.

1645. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

« Il n’est pas d’apprenti, ni de domestique — ici nous citons textuellement l’écrivain autrichien — qui ne sache par cœur des vers ou des phrases extraites des œuvres de Molière et passées en proverbes. […] Il s’était donc volontairement imposé une sorte de hoquet, dont parlent tous ses contemporains, et qui lui servait à scander sa phrase, à se contraindre lui-même à un débit moins précipité.

1646. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Dans la bouche même d’Armande ou de Madelon, Molière a-t-il rien mis qui soit plus amusant que certaines phrases de Massillon, — dont je n’aurai pas le mauvais goût d’essayer ici de vous faire rire, — ou que tel trait de Mme de Lambert, qui me revient tout à point en mémoire ? […] À moins peut-être, si vous l’aimez mieux, que l’on ne renverse la phrase.

1647. (1890) Dramaturges et romanciers

D’autres fois on dirait que nous retombons en enfance, tant la tournure de notre discours se fait mignarde et précieuse ; nous y joignons des gestes de petite fille, ou bien brusquement notre phrase, tout à l’heure pudique jusqu’à la puérilité, se décoche en un trait presque grivois, en une question d’une curiosité inqualifiable… Elle ne se rend compte ni de l’objet de son trouble ni du but de son anxiété ; mais son humeur, son langage s’altèrent, ses préoccupations confuses se trahissent malgré elle ; tantôt elle se fait petite fille, comme pour supplier qu’on veuille bien tout lui dire, tantôt elle se vieillit et voudrait paraître corrompue, afin qu’on n’eût plus de raisons de lui rien cacher. » Il est impossible de mieux dire, et on n’est pas meilleur médecin. […] Mlle de Porhoët, une des plus heureuses créations du récit, n’est mentionnée qu’en passant dans une phrase insignifiante ; les promenades dans la campagne, les exploits de natation de Maxime, les mésaventures aquatiques de M. de Bévallan, ont dû disparaître également, le drame ne pouvant jouir des franchises du roman. […] Aux passages particulièrement scabreux, l’auteur baisse légèrement le ton de cette voix déjà si modérée, imprime à son récit un peu plus de rapidité, et rentre en deux ou trois phrases sur le terrain franc qu’il aime à fouler. […] J’aperçois çà et là dans le style un peu de Victor Hugo, dans certaines coupes de phrases beaucoup de Michelet.

1648. (1902) Propos littéraires. Première série

Je pensais à une phrase de Flaubert : Emma servait renversés des pots de confiture dans une assiette… Il rejaillissait de tout cela beaucoup de considération sur Bovary… « — Je n’aperçois pas le rapport. […] Et de là-haut un jour, rapportée par un subalterne, la réponse serait venue, brève et sans explications, sans phrases, dans une concision souveraine : « Le Pape a lu. […] Il a plus de métaphores que d’idées, à tout prendre ; mais ses images sont très originales et souvent très belles : « Tout homme a de nobles pensées qui passent comme de grands oiseaux blancs sur son cœur. » Il a des phrases comme celles-là assez souvent.

1649. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Mais, d’autre part, il en est très proche ; car l’aphasie est ordinairement compliquée d’amnésie ; si la lésion s’étend un peu au-delà de la région indiquée, non seulement le malade ne peut plus prononcer de phrases sensées et suivies, mais encore, faute de signes pour penser, son intelligence s’affaiblit ; il ne comprend plus les mots qu’il lit ou qu’il entend ; il est plus ou moins imbécile.

1650. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

En somme, mon opération est la même que lorsque, dans une phrase écrite, je lis le mot arbre ; si la lecture est rapide, je l’entends simplement ; il n’évoque point en moi d’images expresses ; il me faut peser dessus, réfléchir, pour faire apparaître l’image d’un bouleau, d’un pommier ou de quelque autre arbre ; encore sera-t-elle bien vague, bien mutilée ; tout au plus entreverrai-je quelques linéaments d’une forme colorée, l’esquisse effacée d’un dôme ou d’une pyramide verte ; c’est par une forte et longue insistance que je ferai surgir en moi des images d’arbres assez nettes et assez nombreuses pour équivaloir au mot générique qui les résume et les désigne tous. — Ainsi nos sensations optiques sont des signes, comme nos mots.

1651. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Faut-il protester une fois de plus contre la vieille phrase qui dit : « Corneille montra les hommes comme ils devraient être, et Racine… etc. ? 

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