Or le public rêve, bâtit des châteaux en Espagne, philosophe sur la nature des choses et la destinée, cause des pièces qu’il a vues et des livres qu’il a lus. […] Il est bien entendu qu’à vous, philosophe, je ne la propose pas, je la soumets ; avec les sentiments d’affection qui me font votre très dévoué serviteur. […] Bergeret, qui est un sage, qui est un philosophe, qui est un Chamfort ; mais qui a bien un peu commencé par être un pleutre. […] Prouvez-le, comme le philosophe grec prouvait le mouvement en marchant. […] Quelque élasticité que prennent les mots entre les mains des philosophes, organisation contractuelle a un sens, et lumineux, mais organisme contractuel n’en a pas.
Cette première distinction va nous servir de point de départ pour examiner les définitions diverses qui ont été données de l’observation et de l’expérience par les philosophes et les médecins. […] La méthode par elle-même n’enfante rien, et c’est une erreur de certains philosophes d’avoir accordé trop de puissance à la méthode sous ce rapport. […] Les philosophes paraissent avoir distingué ces deux formes de raisonnement sous les noms de raisonnement inductif et de raisonnement déductif. […] De sorte que la règle unique et fondamentale de l’investigation scientifique se réduit au doute, ainsi que l’ont déjà proclamé d’ailleurs de grands philosophes. […] L’expérimentation comparative n’est pourtant pas précisément ce que les philosophes ont appelé la méthode par différence.
messieurs les philosophes, vous vous croyez supérieurs et vous souriez ; soyez plus vraiment philosophes encore, et consentez à voir l’homme en moralistes. […] À n’en juger même qu’en moraliste et en philosophe, il est évident qu’ici le sacrement vint directement en aide et en réconfort à la vertu guerrière.
Landry, ancien professeur de Louis-le-Grand, mathématicien et philosophe, était un esprit libre. […] Il y a cependant une petite plaquette in-8° de 15 pages, en vers, intitulée La Conversion des Philosophes, Nouvelle, sur laquelle se trouvent écrits ces mots à la main : « Par mon père. » M. […] Si la brochure en question est bien réellement de lui, il s’y range, en raillant, du côté des grands moralistes et philosophes de l’Antiquité contre cette pimbêche, bavarde et pédante de Mme de Genlis, qui essayait de les châtrer, et qui publiait, en 1801, des Heures nouvelles.
Au sortir du collège, il reçut de ce philosophe les principes d’une morale plus utile que sa physique, et il s’écarta rarement de ces principes dans le cours de sa vie. […] La disproportion d’âge, et les dangers auxquels une comédienne jeune et belle est exposée, rendirent ce mariage malheureux ; et Molière, tout philosophe qu’il était d’ailleurs, essuya dans son domestique les dégoûts, les amertumes, et quelquefois les ridicules, qu’il avait si souvent joué sur le théâtre. […] La populace, qui ne connaissait dans Molière que le comédien, et qui ignorait qu’il avait été un excellent auteur, un philosophe, un grand homme en son genre, s’attroupa en foule à la porte de sa maison le jour du convoi : sa veuve fut obligée de jeter de l’argent par les fenêtres ; et ces misérables, qui auraient, sans savoir pourquoi, troublé l’enterrement, accompagnèrent le corps avec respect.
L’abbé-médecin Bourdelot, revenu de Suède et qui est dans le train moderne, essaye de lui donner quelque idée de la philosophie nouvelle ; Gui Patin résiste et nous dit en se raillant de Bourdelot : Il est tout atrabilaire de corps et d’esprit, sec et fondu, qui dit que tout le monde est ignorant, qu’il n’y a jamais eu au monde de philosophe pareil à M. […] Le président de Blancmesnil a coutume de dire à ses amis que Gui Patin n’est pas seulement son médecin guérisseur, mais aussi son philosophe et son docteur.
Bayle que dix pages des siennes. » Ce même Basnage, qui avait écrit une Histoire des Juifs, avait mêlé les réflexions et la critique au récit ; il avait fait le philosophe dans une histoire, ce que Marais estimait une confusion, tellement que l’un, disait-il, dégoûterait de l’autre, si l’on n’était soutenu par la nouveauté du sujet : « Notre ami (c’est-à-dire Bayle) a bien senti ce dégoût, ajoutait-il ; aussi a-t-il mis la partie historique à part ; mais il y a des gens qui croient plaire par tout ce qu’ils font et qui ne veulent pas étudier le goût des autres. […] « Si tous les hommes, dit Bayle, cité par Marais, étaient philosophes, on ne se servirait que de bons raisonnements ; mais, dans l’état où sont les sociétés, il faut quelque autre chose que la raison pour les maintenir, et pour conserver la prééminence quand on l’a une fois acquise. » On ne sait si c’est une justification ou une simple explication ; mais Marais, qui cite le passage en le tronquant un peu, s’en contente.
« Quand je songe, écrivait-il à son ancien collègue, aux épreuves qu’une poignée d’aventuriers politiques ont fait subir à ce malheureux pays ; lorsque je pense qu’au sein de cette société riche et industrieuse on est parvenu à mettre, avec quelque apparence de probabilité, en doute l’existence même du droit de propriété ; quand je me rappelle ces choses, et que je me figure, comme cela est la vérité, l’espèce humaine composée en majorité d’âmes faibles, honnêtes et communes, je suis tenté d’excuser cette prodigieuse énervation morale dont nous sommes témoins, et de réserver toute mon irritation et tout mon mépris pour les intrigants et les fous qui ont jeté dans de telles extrémités notre pauvre pays. » C’était peut-être, il est vrai, pour consoler le chef de l’ancienne Opposition de gauche et le promoteur des fameux banquets qu’il écrivait de la sorte : quoi qu’il en soit, le philosophe est ici en défaut, et il paraît trop vite oublier ce qu’il a reconnu ailleurs, que ce ne sont pas les partis extrêmes qui ont renversé Louis-Philippe, mais que c’est la classe moyenne le jour où elle fit cause commune avec eux. […] Montesquieu, qui savait l’histoire et qui a si fortement parlé de la République romaine, n’avait pas cette horreur des Trajan ; il a sur eux, à la rencontre, d’humaines et de magnifiques paroles, et il s’est montré en cela un parfait philosophe.
Un prêtre illustre qui est plus à nos yeux qu’un écrivain, et dont le saint caractère grandit en ce moment dans l’humilité du silence ; un philosophe méconnu , qui avait doté notre siècle de naturelles et majestueuses peintures ; puis des poëtes admirés du monde et surtout préférés de nous, comme celui que nous abordons en ce moment : ce sont là nos seuls choix jusqu’ici, et désormais nous n’en prévoyons guère d’autres. […] Si quelquefois nous avons dû omettre certaines particularités qui eussent mieux fait saillir la figure, c’a été uniquement parce que la personne voilée du prêtre, ou la modestie du philosophe, ou la simplicité élevée de l’homme ne le permettait pas, ou encore parce que le sage, comme cette fois, nous a dit : « Vous savez ma vie dans ses détails : je ne rougis et n’ai à rougir d’aucun ; je ne me suis donné que bien peu de démentis, ce qui est rare en notre temps.
Sans doute les découvertes des sciences doivent à la longue donner une nouvelle force à cette haute philosophie11 qui juge les peuples et les rois ; mais cet avenir éloigné n’effraie point les tyrans : l’on en a vu plusieurs protéger les sciences et les arts ; tous ont redouté les ennemis naturels de la protection même, les penseurs et les philosophes. […] Les philosophes de tous les pays nous exhortent et nous encouragent ; et le langage pénétrant de la morale et de la connaissance intime du cœur humain, semble s’adresser personnellement à tous ceux qu’il console.
Sa vie fut celle d’un philosophe, sa mort fut celle d’un chrétien. […] Il fut philosophe et poëte sur le trône.
Saint-Evremond, Ninon358, Lassay, un groupe de mondains épicuriens et philosophes qui ont recueilli l’esprit des « athéistes » du xvie siècle, des libertins des deux Régences du xviie , qui en conservent religieusement le dépôt pendant que triomphent la ferveur janséniste et la dévotion jésuitique, et qui seront les instituteurs hardis des incrédules du xviiie siècle. […] » par le chevalier de Méré, par le voyageur Bernier qui disait si bravement que l’abstinence des plaisirs lui paraissait un grand péché, plus tôt encore, par les amis et patrons de Théophile, les Montmorency et les Liancourt, par les philosophes nourris de Lucrèce et de Sénèque, on trace un grand courant de scepticisme ou de négation qui, sous les dehors chrétiens du grand siècle, relie Montaigne à Voltaire, et l’on sait à quelles sources rattacher l’esprit des œuvres de La Fontaine et de Molière.