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498. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

Il projetait également d’inscrire en tête du programme de l’Institut « la codification de ce droit ». « Il est une autre tâche, ajoutait le promoteur de l’entreprise, concrète et accidentelle, à laquelle l’Institut pourra s’appliquer lorsque les circonstances le permettront et le conseilleront. […] Que cela soit une grande chose, il n’est pas permis d’en douter, car véritablement les grands hommes doivent conduire le monde.

499. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

La beauté du climat, en développant leur imagination, leur donnait un caractère enthousiaste et sensible ; la liberté élevait leurs âmes ; l’égalité des citoyens leur faisait mettre un grand prix à l’opinion de tous les citoyens ; la loi, en permettant à chacun d’aspirer aux charges, et de décider des affaires de l’État, leur défendait de se mépriser eux-mêmes ; les arts vils, abandonnés à des mains esclaves, les empêchaient de se flétrir sous les travaux ; les exercices et les jeux les donnaient continuellement en spectacle les uns aux autres ; la multitude des petits États établissait des rivalités d’honneur entre les peuples ; enfin, les grands intérêts et les victoires leur donnaient ce sentiment d’élévation qui aspire à la renommée. […] Je vais tâcher d’en donner une idée ; mais il faut se souvenir que ce n’est ici qu’un extrait, c’est-à-dire, une copie faible et par lambeaux, dans une langue qui n’a ni la richesse et l’harmonie de la langue grecque, ni la mélodie des accents, ni l’heureuse composition des mots, ni cette foule de liaisons qui enchaînent les idées, ni cette liberté des inversions qui met tant de variété dans la marche, et qui permet à la langue de suivre avec souplesse, et de dessiner, pour ainsi dire, tous les mouvements de l’âme et des passions.

500. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Alcman, le maître de la lyre à Sparte, celui qui fit entendre dans cette rude et guerrière cité la seule harmonie que, permettaient ses magistrats, était Lydien de naissance et semblait apporter à Lacédémone, vers le milieu du septième siècle avant notre ère, un art dont la ville de Lycurgue aurait dû se défier. […] Le sens interrompu des vers qui nous restent de lui ne permet de rien affirmer.

501. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Les Ouvrages de ces deux Auteurs si inégaux, traitent des mêmes matieres, offrent quelquefois le même procédé, & il n’est pas permis de douter que l’érudition confuse & indigeste qui surcharge le Livre de la République, n’ait été la mine brute dont l’Auteur de l’Esprit des Loix s’est habilement enrichi.

502. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Manivet, Paul (1856-1930) »

Manivet l’honneur d’une préface, où il dit : « C’est de grand cœur que je salue en vous, non pas un élève qui aspire à me suivre comme vous prétendez l’être, mais un émule que son talent place ex æquo à mon côté, dans le petit coin lumineux dont mes contemporains veulent bien me permettre la jouissance… » [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

503. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article »

Si le style répondoit au mérite de ses travaux, il seroit digne d’occuper une des premieres places parmi les Ecrivains ; mais sa diction très-négligée, & souvent barbare, ne permet pas de le tirer de la classe des Erudits, où il a des droits assurés aux premiers rangs.

504. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tory, André »

Mais la vierge attendue ne sera jamais nôtre, car l’idéal qu’on touche ne serait plus un idéal, et la nature est clémente en ceci, qu’elle nous leurre d’espérance, sans permettre la possession qui nous tuerait l’espérance.

505. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 298

Il est le même dans la Relation de ses Voyages, où la hardiesse & la satire se permettent encore un plus libre essor.

506. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Mais le disciple favori, qui avait été plus lié qu’aucun autre à celui qu’ils regrettaient, recula ce terme jusqu’à la sixième année entièrement révolue ; et pendant tout cet espace de temps il s’enferma dans une cabane qu’il avait fait construire non loin du tombeau, et ne s’occupa qu’à étudier son modèle, pour se mettre en état de l’imiter quand les circonstances le lui permettraient. […] Qu’on nous permette de transcrire ici un de ces entretiens du souverain avec la nation, qui précéda l’abdication d’un des derniers et des plus vertueux empereurs qui aient illustré l’histoire de la Chine. […] Me serait-il permis d’abandonner les peuples que le Ciel suprême m’a chargé de gouverner à sa place ? […] Je puis assurer qu’il n’est aucun moment où il me soit permis de jouir d’un tranquille repos. […] Je sens tout le poids du fardeau que je porte, mais je continuerai de le porter autant de temps que les forces me le permettront.

507. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Il ne lui est pas permis de dire : J’agis, comme homme privé, dans un sens inverse de mon rôle et de mon devoir comme ministre de ma cour. […] De ce jour data, pour M. de Maistre, réprimandé et mal pardonné, une défiance et un éloignement de sa cour à son égard qui ne lui permirent jamais de monter jusqu’où son génie pouvait prétendre en Piémont. […] « Tout paraissant sûr de ce côté, et m’étant assuré d’ailleurs de l’approbation de la cour de Russie, et même de la protection que les circonstances permettaient, il fallait penser à l’Angleterre. » Il confie son idée à l’ambassadeur d’Angleterre en Russie ; celui-ci, évidemment embarrassé de la confidence, la lui déconseille aussi poliment qu’il peut. […] Le vent de l’opinion l’a emporté, accompagné, favorisé plus qu’il ne m’est permis de vous le dire. […] Quelle que fût sa partialité pour la maison de Savoie, le comte de Maistre avait trop de sens pour imaginer que l’Autriche permettrait jamais à un roi de Sardaigne, avec sa brave mais petite armée savoyarde, sarde et piémontaise, de se substituer à l’empire et de conquérir l’Italie, que l’empire lui-même, avec ses six cent mille hommes sous les armes, n’avait jamais pu posséder.

508. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Mate puisque, dans ces notes, je n’ai pas la moindre prétention d’expliquer quoi que ce soit, et que je me garde religieusement de toucher à l’œuvre même, me contentant d’en éclairer les alentours, peut-être me permettra-t-on de dire quelques mots sur le drame — la fable, si on veut — que Wagner a construit avec les données de certains vieux poèmes ? […] Au moins me permettra-t-on de montrer qu’il a connu les versions françaises et qu’il y a largement puisé. […] Et on remarquera que non seulement le méchant « philtre d’amour » disparaît ainsi, mais encore, que cette attente d’une mort subite qui a provoqué l’aveu et qui a ainsi donné aux deux amants le seul bonheur que la vie pouvait leur accorder, devient le levier qui permet au maître de « reléguer le drame à l’intérieur ». « La vie et la mort, l’importance et l’existence du monde extérieur, tout ici dépend uniquement des mouvements intérieurs de l’âme. » dit Wagner (VII, 164) ; et, à partir de ce moment, cela est vrai. […] On ne voulait pas qu’il les appelât Opéras « parce qu’elles ne ressemblaient pas assez à Don Juan » ; et lui, ne voulait point permettre qu’on dît « Musikdrama », drame de musique ou drame musical, parce que, premièrement, cette dénomination n’a au fond aucun sens (voir au bas de la page 360), et secondement, que la signification qu’elle paraît comporter défigure et dénature l’idée essentielle et première de l’œuvre wagnérienne (voir au bas de la page 362)81. […] Mais dans cette scène, elle va en diminuant ; et dans le dernier duo avant l’entrée du roi Marke, ce n’est guère que l’analogie et la décroissance graduelle qui nous permet d’en découvrir encore.

509. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

La brigande suivit son mari à Madrid, orna la cour de Joseph qui sur le trône d’Espagne, remplaçait le roi légitime, et permit à son fils aîné Abel, d’endosser la livrée bonapartiste, en qualité de page. […] Quelques détails biographiques sur le général Hugo et sur son fils aîné, Abel, diminueront peut-être l’admiration des hugolâtres pour le génie machiavélique de leur héros ; mais permettront au psychologue de s’expliquer comment tant de diplomatie pouvait se loger dans un si jeune cerveau. […] En exil, pour plaire à son entourage, il pérora sur la liberté de la presse, de la parole et bien d’autres libertés encore ; cependant il ne détestait rien plus que cette liberté, qui permet « aux démagogues forcenés, de semer dans l´âme du peuple des rêves insensés, des théories perfides… et des idées de révolte ». […] Sa mère ne lui permit pas de manger du Bon Dieu23, mais lui donna, en revanche, pour professeurs, des prêtres sceptiques, qui pendant la Révolution avaient jeté aux orties la soutane et le bréviaire. […] L’Événement du 23 août commentait ainsi l’acte : « qu’il nous soit permis de faire observer à M. de Musset que sa détermination ne remplit nullement le but du legs fait par M. le comte de Latour-Landry.

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