Vis-à-vis des doctrines pratiques, notre méthode permet et commande la même indépendance.
Qu’on nous permette un dernier mot.
Dans un roman, s’il en faisait, il ne se permettrait pas les détails qu’il donne aujourd’hui ; mais c’est une histoire !
Le démon n’est, après tout, qu’un ange tombé, et qui a emporté un peu de sa grâce divine dans la poussière… Mais, puisque le nom de Voltaire s’est trouvé là sous notre plume, qu’on nous permette de citer sur lui un mot de Joubert, que nous oserons modifier pour l’appliquer à Nicolas : « Voltaire — dit Joubert — aime la clarté et se joue dans la lumière, mais c’est pour la briser et en disperser les rayons comme un méchant. » Nicolas, lui aussi, aime la clarté et se joue dans la lumière, mais c’est pour en concentrer les rayons et vous les renvoyer dans le cœur, comme un homme bon.
Renan, comme tous les maîtres qui nous ont précédés, croyait à une raison indépendante, existant dans chacun de nous et qui nous permet d’approcher la vérité.
L’âpreté de la lutte ne nous permet plus cette modération dont s’atténue l’expression de sa pensée ; nous avons besoin de vérités plus brutales et plus radicales, dont l’équivoque soit totalement absente.
Quand ils ont eu besoin de moyens d’expression nouveaux, ils ne les ont pas cherchés, comme on l’a fait ailleurs, dans la création d’un vocabulaire spécial (opération qui aboutit souvent à enfermer, dans des termes artificiellement composés, des idées incomplètement digérées), mais plutôt dans un assemblage ingénieux des mots usuels, qui donne à ces mots de nouvelles nuances de sens et leur permet de traduire des idées plus subtiles ou plus profondes.
Le déposant avait voulu aussitôt revenir ici, au bailliage, pour que le voyageur y fît sa déposition, mais celui-ci ne l’avait pas permis et lui avait ordonné de pousser jusqu’à Emskirchen. […] Il trouve fort mauvais que des étrangers se permettent de fouler le sol sacré de son village ; il leur fait donc une guerre de franc-tireur ; caché dans les bois, il les tue à plaisir. […] » On s’accorde généralement pour blâmer ces hardiesses ; mais est-il permis de dire, avec un illustre historien de notre temps : « Tels furent les faits qui remplirentassezfroidement les annales de ce règne ? […] Jérusalem reprise, il fit grâce de la vie aux habitants, leur permit de racheter leur liberté à des conditions déterminées, et comme beaucoup d’entre eux étaient hors d’état d’y satisfaire, il paya lui-même la rançon de plusieurs milliers de captifs. […] Vitet le remarque avec profondeur, ne s’est jamais permis de célébrer les revers de la patrie, même les plus sublimes revers ; les Thermopyles n’ont point eu leur Homère, et Rome n’a donné que des pleurs à ses trois cents Fabius.
Les États-Unis de la Science, est-il permis de les présager plus que les États-Unis de l’Europe ? […] Sa femme n’évite pas l’occasion de le trouver, dans le monde, plus gauche que ne le permet la coquetterie conjugale. […] » Et le pasteur : « Me permettez-vous au moins de vous serrer la main ? […] Ce n’est que tardivement que l’écrivain se permet de prendre, pour objet de son art, lui-même : lui-même et ses souvenirs. […] Il aimait le peuple ; et il aimait l’autorité, non pour le plaisir de l’exercer, pour le bien qu’elle permet d’accomplir.
Mais qu’auparavant on nous permette deux mots de recherches historiques sur cette passionnante question du vers libre et de la rime. […] Aussi renouvellent-ils une certaine fable, bien connue, de La Fontaine, et, sans égaler en rien la désinvolture canine, ils perdent toutes les solides qualités de l’autre honnête animal, à qui vous me permettrez de les comparer, puisque le plus grand poète de l’antiquité n’a pas hésité de se servir d’une pareille comparaison à propos d’un de ses plus illustres héros. […] Même en admettant qu’il n’écrive pas en langue morte, je soupçonne dans sa manière un souci classique, homérique et virgilien, orienté aux plus orgueilleuses comparaisons et mal d’accord avec la naïveté célèbre qui ne permet pas à ce poète de se laisser inscrire parmi les Quarante… » Mais, je vous le répète, sur ce point, je n’affirme pas ! […] Cette formule écarte à la fois le ratiocinement classique, la sentimentalité romantique, la réduction naturaliste aux fonctions physiques de l’humanité, et réunissant en un unique faisceau ces trois éléments, par une exaltation de la vie intérieure, c’est-à-dire, proprement, de la vie humaine, nous permet d’exprimer, vers un idéal, tout l’homme par tout l’art. […] Permettez-moi donc de vous en transcrire ici quelques-uns.
« — Il m’a dit… il allait me dire, du moins, car je ne lui ai pas permis d’achever, que vous aviez été sa… (le mot se brisa dans un sanglot sec) sa… maîtresse. […] Il y a là trois ou quatre gouvernements qui attendent, le chapeau à la main, la grande faute qui leur permettra d’entrer. […] Les compositeurs non plus et je ne vois pas pourquoi il ne leur serait pas permis de penser comme tout le monde. […] Et je me demande s’il est permis de se borner à faire vibrer des cordes sonores, quand la nuit menace de nous noyer dans ses ombres. […] « Escoffier, revenu de captivité, fut pourvu d’un emploi civil qui lui permit de vivre honorablement.
La Révolution permit à ce dragon de devenir général. […] … Voyons, général consul, j’en appelle à votre cœur ; permettez que j’y dépose mes plaintes et que je remette entre vos mains ma défense contre les ennemis que je sais avoir. […] Jadis, lorsqu’il était archiviste-paléographe, je me permettais de revoir ses épreuves, de lui signaler quelques menues erreurs. […] Pour elle, raffinement de son être, pour lui, la sélection de ses ancêtres ne leur permettaient pas de vivre comme leur peu d’argent l’exigeait. […] Un après-midi de soleil, accordé par miracle à notre oisiveté par la tristesse d’un automne morose, nous permit de nous asseoir en un petit bois, près d’un étang.