Les tropes sont des figures, puisque ce sont des maniéres de parler, qui, outre la propriété de faire conoitre ce qu’on pense, sont encore distinguées par quelque diférence particuliére, qui fait qu’on les raporte chacune à une espéce à part. […] L’empereur Valentinien, au raport d’Ausone, s’étoit aussi amusé à cette sorte de jeu : mais il vaut mieux s’ocuper à bien penser, et à bien exprimer ce qu’on pense, qu’à perdre le tems à un travail où l’esprit est toujours dans les entraves, où la pensée est subordonée aux mots, au lieu que ce sont les mots qu’il faut toujours subordoner aux pensées. […] Que les homes pensent au soleil, ou qu’ils n’y pensent point, le soleil existe, ainsi le mot de soleil n’est point un terme abstrait. […] Avoit-il à cet âge des conoissances ausquelles il n’a pensé que dans la suite, par le secours des réflexions, et après que son cerveau a eu aquis un certain degré de consistance ? […] Ce qui fait voir qu’il n’est peut-être pas aussi utile qu’on le pense de faire le thème en deux façons.
On avait pensé à faire de lui un marin : il s’était dérobé. […] Il ne leur paraissait pas ragoûtant de continuer à penser comme ces gens-là. […] Je ne pense pas qu’il ait beaucoup souffert, à ce moment-là, du mal de René. […] Tu pensais que tous les rois étaient dans mon empire et tous tes frères autour de mon rival ? […] Pensez-vous que je sois assez bête pour me croire changé de nature parce que j’ai changé d’habit ?
je ne le pense pas. […] Il n’a pas cherché à éluder cette nécessité, et nous pensons qu’il a bien fait. […] Pour moi, je pense qu’il a dû assister aux misères qu’il nous raconte. […] Ai-je besoin de dire ce que je pense du style de M. […] Or, je ne le pense pas.
Qu’en pensez-vous ? […] Qu’en pensez-vous ? […] Que pensait-il pour son compte ? […] Que pensait-il réellement ? […] Il ne pensait qu’à cela.
Il pense à se faire soldat. […] Il pense à entrer dans les ordres, mais comment ? […] Demandez à René ce qu’il en pense. […] Que pense-t-il ? […] Il est indispensable qu’il fasse penser.
Je ne le pense pas, pour ma part, et j’ai lieu de croire que c’est l’opinion qui prévaudra. […] Comme vous, je pense que l’éternité enveloppe l’homme et que nous ne devrions plus nous occuper que de l’œuvre. […] Mais je pense que M. […] Pensez-vous que, pendant ce temps, M. […] Je voudrais savoir qu’en penser au juste.
Il ne s’agit que de savoir ce que l’on doit penser du romantisme même. […] Faguet en pense beaucoup de bien. […] Que pense M. […] Il pense et ne sent pas. […] Je pense que l’Immoraliste est une satire.
Mais si elle se tait volontiers, tous ses amis parlent et viennent tour à tour lui dire ce qu’ils pensent, ce qu’elle inspire, et témoigner de leurs sentiments avec une conformité profonde, avec un accord fondamental sous la variété des tons ; c’est tout un concert autour d’elle. […] « Monsieur, me disait un jour le bon Ballanche, le lendemain de l’une des dernières brochures de M. de Chateaubriand, ne pensez-vous pas que le règne de la phrase est près de finir ? […] Vous savez ce qu’il en est et ce qu’il en pense lui-même ; il a dîné hier chez moi à mes côtés. […] Je ne suis pas insensible à voir la France dans un tel état de considération au dehors et de prospérité au dedans, et de penser que la gloire et le bonheur de ma patrie datent de mon entrée au ministère ; mais, si vous m’ôtez cette satisfaction d’un honnête homme, il ne me reste qu’un profond ennui de ma place, de la lassitude de tout, du mépris pour les hommes beaucoup augmenté, et l’envie d’aller mourir loin du bruit, en paix et oublié dans quelque coin du monde : voilà l’effet de l’encens sur moi.
Je ne les crains pas autant que quelques-uns le pensent, mais le moment pour moi de mordre à celui-ci n’était pas venu. […] — Cet autre homme, lui, est chrétien ; il admet la divinité, une émanation plus ou moins directe de la divinité, une inspiration d’en haut dans la vie, dans les actes et les paroles du Christ : mais il se permet de rechercher quels ont été au vrai ces actes et ces paroles ; il étudie les témoignages écrits, les textes ; il les compare, il les critique, et il arrive par là à une foi chrétienne, mais non catholique comme la vôtre : homme pur d’ailleurs, de mœurs sévères, de paroles exemplaires : et cet homme-là, parce qu’il ne peut en conscience arriver à penser comme vous sur un certain arrangement, une certaine ordonnance, magnifique d’ailleurs et grandiose, qui s’est dessinée surtout depuis le ve siècle, vous l’insulterez, vous l’appellerez à première vue blafard en redingote marron ! […] Il devrait l’aimer, pensera-t-on, pour sa bile même et son fiel si coloré, pour cet excès précisément et cette rage de pinceau dans lesquels il semble vouloir l’imiter souvent. […] Est-il possible de venir interpréter publiquement au sens religieux strict et comme on le ferait entre soi, c’est-à-dire entre croyants, les événements de chaque matin, pluie, grêle, inondations, sinistres de tout genre, mort d’un adversaire, etc., sans appeler, par ces interprétations qui deviennent aussitôt téméraires, la colère ou les railleries de ceux qui ne pensent pas comme vous ?
Cependant je ne veux pas nier que Arndt, Kœrner et Rückert ont eu quelque action. » Ici le bon Eckermann eut une distraction, et sans trop y penser, mettant le doigt sur un point délicat, il dit à Gœthe : « On vous a reproché de ne pas avoir aussi pris les armes à cette époque, ou du moins de n’avoir pas agi comme poëte. » Gœthe, touché à un endroit sensible, tressaillit un peu, et, tout ému, il trouva, pour répondre, de bien belles et hautes paroles : « Laissons cela, mon bon ! […] Si chacun peut dire de soi la même chose, alors tout ira bien. » Et retournant l’épine de la calomnie qui tant de fois l’avait blessé et qu’Eckermann avait remuée sans le savoir, il agitait en tout sens l’amertume de ses pensées : « Je ne peux pas dire ce que je pense, murmurait-il. […] Il n’était pas de ceux dont il s’est moqué quelque part, et qui, lorsqu’un génie trébuche ou qu’un grand homme tombe, se sentent tout enchantés et allégés, « comme si leur supérieur était mort et s’ils avaient reçu de l’avancement. » Une statue, érigée à Weimar, et due au talent de Reitschel, nous le montre rayonnant et heureux, imposant et doux, décernant la couronne à Schiller qui, debout à côté de lui, la reçoit de sa main presque sans y penser, le front inspiré et rêveur. […] Les derniers critiques des journaux français pensent autrement.
Je pense que de faire crier les Hollandais et nous d’en rire est un parti qu’il a fallu toujours prendre, et puisqu’il l’est, il ne faut pas l’abandonner, surtout quand on a quelqu’un comme vous pour les goguenarder ; car, ma foi ! […] Voilà la façon de penser du plus sincère ami que vous ayez et qui s’appelle Louis de Bourbon. » Nous aurions dès ce moment, si c’était le lieu, à faire quelques remarques sur le style particulier de ce prince du sang, style médiocre, délayé, imagé pourtant, mais d’images volontiers basses et communes, comme de quelqu’un qui use avec un parfait sans gêne des plaisanteries courantes dans le populaire et jusque sur le théâtre de la Foire. […] Monseigneur, traiter Jean-Jacques comme le poëte Roy, faire bâtonner l’un et l’autre en moins d’une année ; mais y pensez-vous bien ? […] Il en résulte bien nettement que ce prétendu académicien n’était que frivole ; qu’il ne concevait les gens de lettres que comme des amuseurs, tout au plus comme des professeurs d’élégance, et que, dès qu’il leur arrivait de penser un peu ferme, il ne les avouait plus.
Gratiolet cependant incline de son côté à penser « que le cerveau croît toujours, au moins dans les races caucasiques, depuis la première enfance jusqu’à la décrépitude ». […] On nous raconte que lorsqu’on ouvrit le crâne de Pascal, on y découvrit (ce sont les expressions mêmes des médecins) « une abondance de cervelle extraordinaire. » Malheureusement on ne pensa pas à la peser. […] Il y a donc là une considération dont il faudra tenir compte ; mais que cette considération soit la seule, et que l’on puisse avec le phosphore, l’iode ou telle autre substance, remplacer l’âme, comme le pensait M. […] Je n’hésite pas à penser que dans ces conditions un enfant de n’importe quelle race (à moins qu’il n’appartint à une variété maladive28, ce dont il faudrait tenir compte), ne fût susceptible d’un développement intellectuel peu différent de celui des autres races29 ; mais, sans faire de telles hypothèses, on peut déjà conclure des faits mêmes que nous connaissons, que dans toute race il peut y avoir tel individu capable de s’élever au niveau moyen de l’espèce humaine.