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2060. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

Pour qui sait voir et sentir, la nature a mis la poésie partout, comme le feu caché dans les éléments ; il ne s’agit que de frapper le caillou pour que la flamme jaillisse ; il ne s’agit que de toucher juste le cœur pour que la poésie en découle à grandes ondes comme le sentiment.

2061. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Comme il en faisoit acheter par tout avec profusion dans le même temps que Philippe IV roi d’Espagne en faisoit acheter partout avec prodigalité ; la concurrence de ces deux souverains fit tripler dans toute l’Europe le prix des ouvrages des grands maîtres.

2062. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Je m’écarte en cela d’autant moins de mon sujet, qu’étant aujourd’hui bien reçus partout, principalement lorsqu’ils sont riches et d’un grand nom, ils forment dans le monde comme une classe particulière qui mérite d’être observée, et dont les gens de lettres cherchent aussi à tirer parti pour cette réputation qu’ils ont si fort à cœur.

2063. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Il y aurait eu à conserver plus grande la part des pensées naïves qui croissent mieux que partout ailleurs dans la conscience mystique. […] C’est la chanson pieuse du bourdon du village, tandis que partout alentour frissonnent les notes frêles de clochettes aériennes : Voici le don de joie et de pensée altière que verse aux fronts humains le soleil de midi, les drapeaux de l’été flottent sur les esprits et les blés se déploient dans les chants populaires !   […] Tantôt il s’enfonce dans l’ivresse d’un vertige transcendant : Oui, mais ne plus tenir la terre sous ses pieds, Tout perdre, dans le vide énorme se noyer, Rien qu’on puisse palper, qu’on frôle, où l’on se pose, Avec l’inquiétude alors d’être une chose, Puisque Dieu nous a fait stable en nous créant, Être partout soi-même en proie à du néant. […] « Le fier Occident qui demanda sa force à la succession des hommes et à la rude série des jours se fond ici comme un fantôme dans la lumière. » Et Mithouard évoque, amusant symbole, la petite reine imaginaire de Venise, la princesse Babiole qui circule partout « insaisissable, au milieu d’un peuple de prestidigitateurs, sous un ciel prestigieux », l’organisatrice des fêtes, la dispensatrice des sérénades, « la princesse de tous les riens surprenants et sympathiques, dont les mains adroites tressent de petites choses inoffensives et séduisantes ».

2064. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Partout où sera la critique, j’arriverai éperonnant la vérité et le bon sens. […] — Madame, — fait alors Villemessant, avec cet admirable sang-froid que vous lui connaissez, en se penchant vers la vieille femme et en lui montrant du doigt le bon serviteur, qui était en tram de s’agenouiller sur les jarrets, — Madame, il y a des honnêtes gens partout !

2065. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

son amour le suivait partout ; il marchait avec lui, il faisait partie de lui-même. […] Partout, à l’heure où nous vivons, les flatteries exagérées de la presse ont si monstrueusement développé l’orgueil des hommes qui tentent la gloire en publiant leurs pensées, qu’un éloge accompagné de restrictions passe volontiers pour une calomnie. […] Chez l’écrivain allemand comme chez l’écrivain français, c’est toujours et partout le même procédé, modifié seulement par le génie des définitions. […] L’habitude constante de chercher partout des symboles, de personnifier toute une série d’événements dans une idée préconçue, d’interpréter tout homme et toute chose de façon à renfermer dans cette idée tous les accidents de la vie réelle, trouble en lui le sens historique.

2066. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Il ne faut pas croire que la vertu ait partout régné sous Louis XIV, qui du reste n’en avait pas donné l’exemple. […] Tolstoï eut à cette époque, en France et un peu partout, une éclatante fortune. […] Enceinte, chassée de partout, elle a dégringolé jusqu’à devenir pensionnaire d’une maison mal famée, et elle est faussement accusée de l’assassinat d’un ivrogne. […] Ils blaguent Venise, qui nous mène en bateau, et dont le lion a des ailes pour livrer vite et partout : car ce fut une cité de marchands.

2067. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Rien n’y éclate : le sentiment sous forme voilée est partout présent, comme dans ces tièdes matinées où une brume légère, qui n’est pas un nuage, dissimule pourtant le soleil.

2068. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Ajoutez-y cette autre pièce pour Alcandre, sur un retour d’Oranthe à Fontainebleau : Revenez mes plaisirs, ma Dame est revenue ; Où il y a de bien doux vers sur la royale forêt : Avecque sa beauté toutes beautés arrivent ; Ces déserts sont jardins de l’un à l’autre bout, Tant l’extrême pouvoir des grâces qui la suivent     Les pénètre partout !

2069. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

On sent partout qu’Homère invente comme la nature, c’est-à-dire en sentant ce qu’il pense et en pensant ce qu’il sent.

2070. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Il convient, d’ailleurs, que vous vous montriez partout où l’occasion de se distinguer par des actions d’éclat peut se présenter.

2071. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Vous y aimerez tout : le naturel, la simplicité des mœurs, la bonhomie, l’esprit, le comique, — ce comique invincible qui secouait sur sa base mon bon maître Sarcey, un jour que j’étais chez lui et qu’il lisait le morceau sur les douches ascendantes, à moins que ce ne fût la conversation avec le dentiste ; — et les portraits et les paysages en trois coups de plume, et mille traits spontanés d’un pittoresque intense ; et toutes les vertus que trahissent ces libres expansions, la fierté, le désintéressement, l’indépendance, l’éloignement du monde, la douceur patriarcale envers les serviteurs, et la charité, et les larges aumônes, et la libéralité (« … N’oublie jamais qu’un chrétien doit être humble, mais magnifique. » À son Frère, I, page 284) ; et la grâce partout répandue, et, — comme il ne visite guère en voyage que des chrétiens comme lui et des gens d’église ou de couvent  un sentiment difficile à comprendre pour les profanes, le sentiment d’une sorte de franc-maçonnerie spirituelle, d’une sécurité sereine et très douce dans la communauté des croyances.

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