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1915. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Cet élan est pourtant visible, et un simple coup d’œil jeté sur les espèces fossiles nous montre que la vie aurait pu se passer d’évoluer, ou n’évoluer que dans des limites très restreintes, si elle avait pris le parti, beaucoup plus commode pour elle, de s’ankyloser dans ses formes primitives.

1916. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

De cette matière elle tire de mieux en mieux parti par des inventions mécaniques, et les inventions mécaniques lui deviennent d’autant plus faciles qu’elle pense la matière plus mécaniquement.

1917. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Quand on n’est pas riche, il faut être assez fier pour porter sa misère… La sympathie que Brahms, çà et là, peut nous inspirer en dehors de tout intérêt de parti ou de toute incompréhension de parti, a été longtemps une énigme pour moi, jusqu’au jour où j’ai découvert, presque par hasard, qu’il ne produit d’effet que sur un certain type d’hommes.

1918. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

II. v. 288. dit que s’il est coupable de prendre le parti de la République, ce sera la faute des Dieux. […] Dans cet exemple la préposition de n’étant point accompagnée de l’article, ne sert avec fer, qu’à donner à âge une qualification adjective : Ne partis expers esset de nostris bonis, Ter.

1919. (1842) Discours sur l’esprit positif

Son rapide ascendant pratique, implicitement reconnu par les deux partis actifs, constate de plus en plus, chez les populations actuelles, l’amortissement simultané des convictions et des passions antérieures, soit rétrogrades, soit critiques, graduellement remplacées par un sentiment universel, réel quoique confus, de la nécessité, et même de la possibilité, d’une conciliation permanente entre l’esprit de conservation et l’esprit d’amélioration, également propres à l’état normal de l’humanité.

1920. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Robert de Souza a eu l’obligeance d’organiser le présent recueil, je veux dire, de mettre en ordre et de réduire mes improvisations des « nouvelles littéraires », de les compléter aussi, en y ajoutant, soit de nouveaux témoignages, soit le résumé de certaines communications plus ésotériques qui m’avaient été adressées, au cours du débat, et dont mon incompétence, en matière de science pure, ne m’avait pas permis de tirer parti.

1921. (1902) Propos littéraires. Première série

M. le sénateur Leprat-Teulet, chef puissant et vénéré du parti opportuniste dans la province, grand orateur d’affaires, poursuivi une première fois pour pot-de-vin, « fait qui n’avait rien d’étrange et marquait seulement le jeu régulier de nos institutions », honoré d’un « non-lieu », à propos duquel Mme Leprat-Teulet a suspendu un ex-voto en la chapelle Saint-Antoine avec cette inscription : « Pour une grâce inespérée, une épouse chrétienne » ; poursuivi à nouveau pour vol, et dont la destinée est encore, au moment où j’écris, sur les genoux des Dieux, c’est-à-dire de Messieurs de la police correctionnelle, seuls Dieux qui dans le ciel flottent encore aujourd’hui. […] Alphonse Daudet fils) ; et certainement, ce manque absolu de sensibilité nuira à son succès auprès du grand public, et c’est de quoi il faut qu’il prenne son parti ; mais enfin il a une foule de grandes qualités dont une seule l’aurait suffisamment désigné à la carrière littéraire. […] Avec l’invention de Verdier, je l’égorge, et du même coup c’en est fait du parti républicain dans l’Ohio. » — Voilà qui est en relief et qui semble vrai.

1922. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

À MONSIEUR VALENTIN SIMOND DIRECTEUR DE « L’ÉCHO DE PARIS » dont la libérale autorité m’encouragea en cette tentative de reportage expérimental. Son dévoué, Jules Huret Avant-propos Depuis que la presse, qui, déjà, parlait de tout le monde, s’est résignée à s’occuper aussi des faits et gestes des littérateurs, le public, friand de toutes les cuisines, s’est immiscé de lui-même dans les querelles intestines de l’art, s’en faisant le juge avec une autorité que lui donne l’habitude des ordinaires potins. Le succès, — sans précédents, pourquoi le taire ? — obtenu dans un journal quotidien1 de soixante-quatre interviews de nos écrivains autorisés ou non, fournit une preuve irréfutable de cette curiosité récente. Mais le public des journaux a la grande habitude de la hâte des informations du reportage et ne souffre pas outre mesure de leur insuffisance.

1923. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Ou bien Shakspeare était-il, comme Voltaire, un homme de bon sens, quoique imaginatif de cervelle, gardant son jugement rassis sous les petillements de sa verve, prudent par scepticisme, économe par besoin d’indépendance et capable, après avoir fait le tour des idées humaines, de décider avec Candide que le meilleur parti est de « cultiver son jardin ? 

1924. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

non, d’après vos doctrines mêmes, rien ne restera, monsieur, madame  N’est-ce pas une chose épouvantable   Mon Dieu non, c’est chose ordinaire et courante en matérialisme, et dont il faut, dès la naissance, prendre votre parti. » Comparez à cette pusillanimité devant l’inéluctable, à cette chair de poule, à ces frémissements, l’impavidité des gens du XVIe du xviie , même du XVIIIe siècle, où aristocrates et bourgeois regardèrent avec des yeux calmes la guillotine et haussèrent les épaules devant leurs bourreaux. […] Les grands chefs de la finance internationale virent, immédiatement, tout le parti qu’ils pouvaient tirer de ce terrible malentendu.

1925. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Pour quelques-uns, et particulièrement pour Gabriel Charmes, l’exacte situation de ce pays apparaissait clairement ; il avait vu des fellahs, ce qui était déjà une supériorité sur la plupart des politiciens ; il s’était assis, le soir, à l’heure où tombe la lourde chaleur, sur les bancs de pierre qui avoisinent la fontaine de Bab-el-Zouéyléh, et là, en causant avec de pauvres gens, des marchands d’eau ou des ciseleurs de pipes, il avait surpris au passage, dans leurs paroles naïves, des souvenirs confus, des haines séculaires et des admirations héréditaires, l’idée obscure d’une grande nation qui a beaucoup de soldats, beaucoup de canons, beaucoup de vaisseaux et qui, par une singularité tout à fait surprenante, s’en sert parfois pour la défense des faibles et le salut des opprimés… Il avait vu, de près, le sabre d’Arabi Pacha, les faces nègres et les cheveux crépus des membres du « parti national », et il n’avait été nullement impressionné par ce boulangisme levantin.

1926. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Pour en revenir à Lamartine, je crois bien que, quelques lézardes qu’on m’eût montrées sous « le lierre », et quelques faiblesses que la critique m’eût révélées en lui sous le déguisement de la légende, j’en eusse pris mon parti, puisque je l’aime.

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