On conçoit enfin le parti adopté par Démosthène. […] Il estime que dans la Renaissance il n’y a pas de partis adverses, d’antagonismes irréductibles, comme dans la Réforme et la Révolution française. […] D’autres en prennent leur parti comme La Fontaine, et sortent de la vie ainsi que d’un festin, remerciant leur hôte… Ou bien, suivant d’instinct le précepte de Spinoza, ils n’y songent pas. […] Ces qualités sont d’autant plus appréciables qu’on ne les a pas toujours rencontrées chez les polémistes du parti de M. […] Les passions de parti lui avaient fait et lui font même encore une guerre presque aussi acharnée qu’à Victor Hugo ; on pouvait craindre que sa renommée n’eût fini par en souffrir.
Car, dit-il, « mon peu de goût pour la monarchie absolue ne me laissait aucune illusion sur le parti que je prenais. » M. de Malesherbes répond à ses objections. […] Toi seule, ô mon Amélie, tu as pris le parti que tu devais prendre ! […] Senancour, parti comme Chateaubriand de l’incrédulité du dix-huitième siècle, continua à chercher tout seul, et parvint à un spiritualisme ardent, un peu mystique, à une sorte de théosophie. […] Mais d’autre part il ne pouvait se rallier : son rôle, son parti, son orgueil le lui défendaient. […] On prit pourtant le parti de gouverner sans lui.
Qui ne sait d’ailleurs que la touche ironique et légère d’Arvède Barine se plaît à ces contrastes, excelle à en tirer parti, et met ainsi dans la ressemblance comme un air de malice qui l’égaie sans y nuire ? […] Mais avant d’abandonner l’Église, il devait lui rendre un autre grand service, qui est, comme on l’a dit, de l’avoir constituée en parti. […] J’aurais d’ailleurs voulu que l’esprit de parti s’y montrât moins, en moins d’endroits, et moins ouvertement. […] C’est là, dans cette complaisance même, bien plus que dans ses jugements, que l’on sent percer l’esprit de parti. […] Gumplowicz, m’inquiéterait plutôt, et, des opinions de ce naturaliste illustre, il me semble me rappeler quel parti les esclavagistes ont autrefois tiré.
Louis Langlois, qui se plaisait à traduire en vers les élégiaques latins, est également parti de ce même goût personnel pour léguer à l’Académie une rente de 1,500 francs destinée à l’auteur de la meilleure traduction en vers ou en prose d’un ouvrage grec, ou latin, ou étranger. […] De nos jours, l’Église est trop devenue un parti, j’allais dire une secte.
On a vu aussi de fins ironistes, délicats écrivains, se jeter naguère dans la bataille des partis. […] Il prendra son parti dans les cas qui se présenteront, en tâchant de comprendre ses propres désirs et ses aptitudes, ceux aussi de son temps et de son milieu.
. — Mais enfin, en deux heures, monsieur, on a raison de tout cela ; et, parti à neuf heures de chez vous, vous pourriez encore être rendu à onze. — Oui, monsieur le comte : mais, au boulevard du Temple, on rencontre les parades, les marionnettes. — Les marionnettes ! […] Pendant les onze années suivantes, et jusqu’à la fin de la Restauration (1819-1830), M. de Latouche se montre comme appartenant décidément à l’école poétique qu’on qualifiait alors de romantique, en même temps qu’il tenait par ses opinions très prononcées au parti libéral, qui ne songeait pas alors à s’intituler démocratique.
Nous avons de beaux arts, nous produisons des effets sensitifs, nous communiquons des émotions vagues ou particularisées, mais nous ignorons l’art d’éclairer un parti, et de pousser à le prendre… Les discours qui se tiennent au Parlement d’Angleterre ont un but ; ils ne ressemblent point à notre style oratoire ; il n’y a point cette emphase, ce ton de dignité… Ce sont des gens qui ont des affaires ; nous sommes oiseux et nous nous arrêtons à faire les beaux. […] Un passage très significatif encore, et qui s’était vérifié à ses yeux dans les luttes et les sanglantes défaites de parti dont il avait été témoin, est celui-ci : « … Semper nocuit differre paratis » (Quand on est prêt, c’est toujours un danger que de remettre un coup d’État).
Plus d’école ni de parti, plus une idée ni un drapeau. […] Tout amoureux qu’il est de l’exhumation d’infimes personnalités, de petites médiocrités d’art provinciales, et qui condamnent cet esprit distingué et original à des travaux au-dessous de lui, Chennevières caresse toujours, à l’horizon de sa pensée, quelque petit conte normand ou vendéen : un entre autres, qui serait l’histoire d’un jeune homme prenant le fusil dans la levée d’armes en 1832, et jugé et mis au Mont Saint-Michel, et là, développant la politique qu’aurait pu faire prévaloir le parti légitimiste d’alors, la politique de la décentralisation, qui était la politique de la duchesse de Berry.
Gaullet me dit qu’il y en a plus de 5 000 de partis, et que Charpentier qui avait fait tirer à 6 000, a donné l’ordre de faire retirer de suite 4 000. […] Aujourd’hui, le lendemain de la mise en vente du Nabab, aujourd’hui, où il est déjà parti onze mille exemplaires de son livre, Daudet entre chez Charpentier, d’un petit pas rétracté, avec des gestes de constriction, et un air soucieux, sur lequel l’amabilité est un effort.
Quand il s’agit d’opinions humaines, d’écoles philosophiques, de partis politiques, je comprends très-bien que l’on puisse prendre une moyenne entre des doctrines diverses, que l’on puisse s’entendre sur un minimum d’opinions dans une profession de foi. […] C’est ici qu’il faut admirer avec quelle facilité les esprits les plus vigoureux et les plus solides arrivent à abonder dans leur propre sens, lorsqu’une fois ils ont pris un parti, et combien il est facile en logique, aussi bien qu’en morale, de voir la paille dans l’œil de son voisin sans voir la poutre qui est dans le sien.
» Au lieu de prendre ce parti qui était le seul pour être lu, M. […] Cousin est du parti de Mme de Hautefort contre Richelieu et contre Mazarin.
Là sera le succès de Nos Fils, de ce livre sans consistance et sans valeur pour les têtes solides, qui peut-être ne l’achèveront pas… Petite berquinade, livre de parti mis sous le couvert de la famille, où il n’est parlé que de seins, de lait, de tendresses, de girons ! […] Il a eu toujours la puissance de l’odieux et du délicieux au même degré : artiste tendre, homme de parti injuste et souvent cruel, conscience égarée, chrétien détraqué… mais encore chrétien.