Cette concision si parfaite, et qui n’entasse rien, ne néglige rien non plus. […] Le communiqué du jour est parfait. […] Cette parenthèse, afin que l’exactitude soit parfaite et la vérité conforme à la vraisemblance. […] Prévost les a écrites prestement et avec l’art le plus parfait. […] Or, les manuscrits, tels que la Bibliothèque nationale les possède, sont en parfait désordre.
Le plus parfait des écrivains contemporains ne met pas moins d’ordre ni d’harmonie dans ses idées que dans son style. […] Enfin le danger de mes doctrines républicaines et la parfaite abomination de mon inertie pontificale ont été un scandale comme on n’en avait jamais vu. […] Elle pouvait plus mal choisir : il y a des poètes plus grands, et surtout plus parfaits ; il n’y en a guère de plus essentiellement poètes. […] C’est parfait. […] Peut-être ce parfait équilibre sent-il un peu l’effort : c’est la seule réserve que l’on puisse glisser parmi les éloges dus à MM.
Je crois bien que George Eliot seule réalise ce difficile et parfait équilibre. […] De ce point de vue François est aussi parfait que la Léontine. […] Alain Fournier s’était placé avec un art parfait au fil de certaines nécessités. […] Mais cette œuvre sèche, qui a aujourd’hui quarante ans, ne date pas, et se lit encore avec une parfaite satisfaction. […] Ces logiciens parfaits, ces humoristes de l’absolu, ce sont les edelweiss de notre littérature, les fleurs des glaciers.
Nous cherchons d’instinct à établir dans notre conscience cette harmonie, durable parce qu’elle est parfaite, qui constitue l’état esthétique. […] Nous la regardons avec un détachement parfait ; nous constatons qu’elle existe, et nous passons. […] Il ne nous reste plus qu’à retoucher un peu cette formule pour la rendre parfaite. […] Quels mots exprimeront jamais avec une exactitude parfaite une vision mentale donnée, un état d’âme donné ? […] Oui, s’il s’agissait d’arriver à la parfaite justesse de l’idée, à la parfaite clarté de l’expression ; oui, s’il fallait obtenir le plus puissant effet pathétique, la prose devrait être préférée.
Chagrin sans être triste, misanthrope sans être sauvage, toujours vrai et naturel dans ses différents changements, il plaît par ses propres défauts, et l’on serait bien fâché qu’il fût plus parfait. » Sans être un bel-esprit, comme cela devenait de mode à cette date, le chevalier d’Aydie avait de la lecture et du jugement ; il savait écouter et goûter ; son suffrage était de ceux qu’on ne négligeait pas. […] Ce qui fait le charme de ces lettres, c’est qu’elles sont toutes simples et naturelles, écrites avec abandon et une sincérité parfaite. […] Enfin les lettres de la marquise de Créquy que nous donnons au public pour la première fois, et dont nous devons communication à la parfaite obligeance de la famille de Bonneval, prouvent assez que Mme de Nanthia ne répugnait point au souvenir de sa mère, et que son cœur s’ouvrait sans effort pour s’entretenir d’elle avec les personnes qui l’avaient connue. […] J’ay été dans ce triste estat plus d’un mois entier, d’où je crois que je ne serois pas sorti sans M. l’ambassadeur d’Holande, lequel m’ayant rendu visite et m’ayant trouvé avec ma santé et mon esprit ordinaires, fit tant de bruit du traitement qu’on me faisoit, qu’il me fut permis, après l’attestation que j’eus des médecins du parfait rétablissement de ma santé, d’assembler la nation, laquelle, sollicitée par le sieur Belin, et pour se mettre à couvert du blâme de la première délibération qu’elle avoit signée, ne voulut jamais me reconnoître qu’après m’avoir forcé d’aprouver ladite délibération par un acte que je fus obligé de signer le 1er du mois d’aoust dernier, pour obtenir ma liberté et reprendre les fonctions d’ambassadeur. […] Ce négligé qui se retrouve dans son langage et sous sa plume la distingue encore des autres femmes d’esprit du moment, dont le style, avec tant de qualités parfaites de netteté et de précision, ne se sauvait pas de quelque sécheresse.
Pour être un parfait critique sans prédilection ni prévention exclusive, le plus sûr serait, je crois l’avoir dit ailleurs221, de n’avoir en soi que la faculté judiciaire, avec absence de tout talent spécial qui vous constituerait juge et partie : ainsi se réaliserait la souveraine balance. […] Le parfait critique, ainsi considéré, serait, donc celui qui aurait la faculté d’être tour à tour, ne fût-ce qu’un moment, artiste dans tous les genres, et de nous offrir en lui l’amateur universel. […] L’Essai VIII, qui traite du jugement considéré à la fois comme opération et comme faculté de l’esprit, est bien technique, mais je dois dire qu’il a paru à des juges excellents un parfait modèle de la saine méthode analytique fortement appliquée. […] Je coupe court et je me résume en répétant que si l’Abélard qu’on a (la vie imprimée) est plus parfait comme ouvrage, l’Abélard-drame, qu’on aura un jour, paraîtra une plus vraie et plus entière expression du talent que nous nous sommes ici efforcé de peindre. […] Royer-Collard me fit l’honneur une fois de me parler de M. de Serre, son ami, « le seul homme, disait-il, avec qui il ait vécu durant des années en intimité et en communication parfaite, profonde.
Enfin il s’élevait de raisonnements en raisonnements jusqu’au ciel, et il y découvrait, autant que la faible intelligence humaine le permet, la vraie nature de la Divinité, unique, infinie et parfaite à travers le nuage des idolâtries de son temps. […] Ces écrits sur l’art de penser et d’écrire sont les commentaires du parfait orateur et du parfait écrivain. […] Mais ce n’est pas sans sujet que je m’intéresse à ce qui le regarde : j’y suis obligé par le souvenir de son aïeul Cépion, que j’ai toujours tenu en grande estime, comme vous le savez, et qui, selon moi, serait maintenant un des premiers hommes de la république s’il vivait, et j’ai continuellement devant les yeux Lucullus, ce modèle accompli, à qui les liens de l’amitié et une communauté parfaite de sentiments et de vues m’unissent si tendrement. — Vous faites bien, me dit Caton, de conserver chèrement la mémoire de deux hommes qui vous ont recommandé leurs enfants par leurs testaments, et je suis charmé de voir que vous aimez le jeune Lucullus. […] Antiochus me le rappelle, et c’est la seule école que je fréquente. » Viennent ensuite des définitions admirables de l’âme, de ses facultés, de ses vertus, filles, dit-il, de notre liberté morale telles que la prudence, la tempérance, la force, la justice, la modération, l’abnégation, le sacrifice de soi-même aux autres, tout ce dont se compose aujourd’hui encore le code de l’homme parfait.
Chez l’un et chez l’autre, un état d’hallucination chronique coïncidait avec une parfaite fermeté de l’intelligence, fait plus remarquable encore chez Jeanne d’Arc que chez Socrate ; car Jeanne d’Arc n’était qu’une toute jeune fille, et les phénomènes hallucinatoires avaient chez elle bien plus de fréquence et d’intensité que chez Socrate. […] Sa nature intellectuelle et, par suite, morale, était, par elle-même, droite et active ; un veto intermittent, qui le garantissait de toute faute involontaire, suffisait à lui assurer la parfaite sagesse et constituait à lui seul une direction morale complète ; Socrate n’avait besoin ni de préceptes positifs ni d’encouragements. Par les mêmes raisons, et grâce à sa parfaite obéissance aux signes divins, Socrate ne paraît pas avoir connu le remords ni mérité jamais les reproches du dieu212. […] Mais cette heureuse habitude de la mémoire est acquise ; chez beaucoup, elle n’existe pas ; chez personne elle n’est absolument parfaite. […] Mais, dans l’Apologie de Platon (p. 26 et 27), Socrate établit avec une parfaite netteté les rapports logiques qui existent pour son esprit et, selon lui, pour tout esprit bien fait, entre […]— Dans sa Rhétorique II, 23, 8), Aristote, faisant une allusion évidente à cette argumentation de l’Apologie, en formule le début à sa manière avec beaucoup de précision : « […] ne peut être qu’un dieu ou l’œuvre d’un dieu… » 183.
Tous tant que nous sommes, poètes, mathématiciens, marchands de laines, nous portons sur la nature des jugements qui, sans qu’on s’en doute, demeurent en corrélation parfaite avec nos humeurs, notre état d’âme habituel, notre degré d’intelligence. […] Bergson, « vise à nous faire éprouver ce qu’il ne saurait nous faire comprendre », car l’objet de l’art « est d’endormir les puissances actives ou plutôt résistantes de notre personnalité, et de nous amener ainsi à un état de docilité parfaite où nous réalisons l’idée qu’on nous suggère, où nous sympathisons avec le sentiment exprimé. […] Si donc le sentiment, — je ne dis pas la sensiblerie, — constitue l’essence et l’originalité de notre personne, et se transforme qualitativement en une infinité de nuances, à mesure qu’augmente ou que diminue sa clarté intensive, l’expression, capable de longer fidèlement (comme un chemin fleuri le cours tortilleux d’un ruisseau) les méandres compliqués des passions humaines, a besoin elle aussi de se transformer sans cesse, pour demeurer en adéquation parfaite avec l’impression fuyante. […] Le symbole m’apparaît en effet le chemin le plus aisé et, probablement même, le seul praticable, pour arriver à l’expression parfaite de l’Être, au séjour lumineux de la Beauté. […] Je crois au contraire à la possibilité d’atteindre l’absolu en le concevant sur le modèle de notre âme, comme l’idéal de la parfaite intelligibilité.
Il croyait y rencontrer l’incarnation aussi parfaite que possible du principe abstrait dont l’amour fut le but, la joie et le tourment de son existence. […] Nous savons que leur façon d’écrire consistait à méditer et à arrêter ensemble le sujet d’un chapitre, pour l’exécuter divisément et refondre ensuite leurs premiers essais en une épreuve définitive aussi parfaite qu’ils pouvaient la concevoir. […] Un groupe circonscrit d’idées, profondes il est vrai, mais toujours identiques à elles-mêmes, reviennent toujours exprimées avec une netteté parfaite, et sans qu’il nous ait été accordé d’assister à leur genèse. […] Costumes, mobiliers, habitations, sites historiques ou autres, chaque circonstance matérielle devait être reconstituée dans son intégrité parfaite. […] Il y a évidemment dans son assez lourd bagage un court volume à extraire, une sorte d’anthologie de ce qu’il a publié de plus parfait, et elle suffirait à lui marquer sa place entre les maîtres de notre époque.
Le genre comique François, le seul dont nous traiterons ici, comme étant le plus parfait de tous (voy. […] Il s’en faut beaucoup que ces modeles soient parfaits ; ils ont seulement chacun en particulier une ou plusieurs qualités excellentes qui les distinguent. […] De tous les deux se forme esprit parfait, De l’un sans l’autre un monstre contrefait. […] ils ont recueilli les beautés éparses des modeles existans, & en ont composé un tout plus ou moins parfait, suivant le choix plus ou moins heureux de ces beautés réunies. […] Il n’y a point de tableau si parfait dans la disposition naturelle des choses, auquel l’imagination n’ait encore à retoucher.
Sans doute il sait définir cette « parfaite harmonie » de nos grands écrivains et la distinguer de cette symétrie extérieure et matérielle qu’il reconnaît chez Hugo. […] Mais ce passage — d’ailleurs parfait — sert à une autre démonstration. […] Le résultat des opérations de ce cœur prodige lui parut si parfait, qu’il se confessa l’heureux inventeur de la première des méthodes. […] De ce principe (l’homme primitif est parfait, sa conscience est Dieu) Rousseau et ses disciples ont logiquement déduit le système des droits de l’Homme et la métaphysique sociale de la Révolution. […] Si parfait soit-il, un automate finit toujours par agacer.