Il faut chasser l’homme de partout. « Nous voulons le pouvoir, — disent-elles aux hommes, — comme meilleures, plus intelligentes et plus parfaites que vous. » Est-ce assez net ?
… Nous croira-t-il, et se replacera-t-il en accord parfait avec lui-même ?
Nous lui demanderons, enfin, s’il y a un christianisme transcendant, supérieur ; un christianisme de l’avenir, qui réalisera en ce monde une société parfaite, ainsi que l’ont cru tous les hérétiques, tous les illuminés et tous les utopistes de la terre ; et, s’il nous répond qu’il n’y en a pas, nous lui demanderons alors pourquoi le livre de M. l’abbé Mitraud ?
L’Ecole des Femmes m’a plus intéressé qu’aucune des autres comédies de Molière et que celles mêmes qui passent pour plus parfaites. […] Baron est parfait de nigauderie sereine dans le rôle de l’homme du monde et de l’auteur-amateur. […] Il faut que vous soyez parfaite, nous vous en supplions, et cela vous sera si facile ! […] que je regrette que la propriété des expressions ne soit pas plus parfaite dans le troisième de ces alexandrins ! […] La voix est bonne, mais l’articulation n’est pas toujours d’une parfaite netteté.
Pour peu que le génie de l’enfant s’y prête, il sort de là dans un parfait désaccord avec la société où il doit vivre, et tout disposé à mettre son Hoc erat in votis dans quelque belle élégie, quelque composition touchante, quelque comédie applaudie. […] Les deux autres sont également parfaites. […] Personne n’était en état de soutenir un assaut avec lui ; il avait la repartie terrassante, prompte comme l’éclair et plus terrible que l’attaque Les gens de lettres avaient peu de liaison avec Piron ; ils craignaient son mordant… Lorsqu’il était quelque part, tout était fini pour les autres ; il n’avait point de conversation, il n’avait que des traits. » Certes, un portrait si plein de feu, auquel il faut joindre, pour le compléter, la vue de l’excellent buste de Piron par Caffieri, qui est au foyer de la Comédie-Française, ne diminue pas l’idée qu’on peut se faire à distance de ce parfait original.
ils ne sont donc pas parfaits ? […] Chacun a sa morale, et nul n’est parfait. » Et le bon tenancier, la sympathique crapule ajoute plaisamment : « Si les imbéciles n’étaient pas roulés, ils triompheraient et le monde ne serait plus habitable. » L’auteur, ici, ne nous cèle guère sa préférence pour Piégois. […] Nous n’avons pas, je pense, à nous prononcer sur cet incident purement commercial. » Et le docteur Triceps : « … Dois-je ajouter que notre collègue Barbaroux s’est toujours montré un boucher d’une loyauté parfaite envers ses clients civils et que, s’il est vrai qu’il a vendu des viandes corrompues, ça n’a jamais été qu’à des militaires, dont je m’étonne que les estomacs soient devenus tout d’un coup si intolérants, et à des pauvres, ce qui n’a pas d’importance. » Ainsi encore le maire : « L’épidémie n’a pas atteint d’officiers, heureusement !
Le plus difficile dans la peinture de l’amour au théâtre, c’est de le montrer chez tous les personnages qui aiment, absolu et parfait, et d’en varier l’expression selon les situations et les caractères. […] Quelle idée se faisait Racine d’une tragédie parfaite. — De la simplicité d’action. — Des trois unités. […] Dans la plus parfaite des tragédies de notre théâtre, Athalie, les trois unités ne seraient-elles pas une suprême vérité ajoutée à toutes les autres ?
L’originalité de Gassendi est d’avoir été à la fois un excellent prêtre et un athée parfait. […] Il en résulterait, pour les humains, la parfaite inanité des régimes salés ou dessalés, puisque ce serait l’organisme qui fabriquerait son sel, s’il n’en reçoit pas, de même qu’il le rejette s’il en reçoit trop. […] On arrivera sans doute à des concordances précises du cinéma et du phonographe qui donneront des représentations parfaites pour l’ouïe comme pour la vue, mais peut-être que cela ne sera plus de l’art.
La vie est une dépendance réciproque et un équilibre parfait de toutes les parties ; mais l’action, qui est la manifestation même de la vie, est précisément la rupture de cet équilibre. […] Dans une monographie parfaite, tout événement qui se produit influence les événements suivants, et lui-même est influencé par les événements précédents ; d’autre part, toute la suite des événements gravite autour du caractère et l’enveloppe. […] Une clarté, une limpidité parfaite, qui tient souvent à ce qu’on ne va pas jusqu’au fond du sentiment dernier et obscur, ou à ce qu’il n’y a pas de sentiment, pas de cœur, rien que des idées, des motifs puérils ou raffinés, des surfaces.
Dans le cours de deux mois, j’ai recueilli dans mon jardin douze espèces de graines, provenant des excréments de petits oiseaux ; elles paraissaient en parfait état, et celles que je semai germèrent. […] Nous voyons donc que sur toute la surface du monde les plantes qui croissent sur les plus hautes montagnes, et sur les basses terres des régions tempérées des deux hémisphères du nord et du sud, présentent quelquefois une parfaite identité, mais sont beaucoup plus souvent spécifiquement distinctes, bien qu’ayant toujours les unes avec les autres la parenté la plus remarquable. […] Laplace a bien démontré qu’aucune cause liée à l’attraction universelle ne peut déplacer l’axe de rotation du sphéroïde terrestre, mais Laplace, dans tous ces calculs, a toujours considéré les corps célestes comme des masses rigides parfaitement homogènes ou, tout au moins, formées de couches concentriques d’une parfaite homogénéité sur toute leur circonférence, de sorte que leur centre commun de gravité dût coïncider avec leur centre de figure.
La vérité est que Stendhal ne s’est pas plus entendu sur les choses que sur les mots, et que Racine et Shakespeare, sauf quelques pages sur Shakespeare, sauf peut-être une théorie, très contestable du reste, mais intéressante, sur « l’illusion parfaite » au théâtre, est une obscure et pénible divagation d’un esprit à peu près incapable d’exposer une idée générale, même en critique littéraire, et peut-être d’en avoir une. […] L’uniformité, la régularité, l’unité de procédés et d’administration, c’est l’égalité parfaite entre les citoyens. […] Il a poursuivi en Europe le but qui lui paraissait atteint en Amérique : « Tout ce que tu me dis, écrivait-il à un ami, sur la tendance centralisante, réglementaire de la démocratie européenne, me semble parfait. […] Dans la propriété collective, il trouve une disparition encore plus fâcheuse de l’individualité : « Si le travail, l’échange et la consommation s’effectuent dans une parfaite indépendance, la condition est jugée la meilleure possible ; si le travail est exécuté en commun et que la consommation reste privée, la condition paraît déjà moins bonne, mais encore supportable : c’est celle de la plupart des ouvriers et fonctionnaires subalternes ; si tout est rendu commun, travail, ménage, recette et dépense, la vie devient insipide, fatigante, odieuse. […] L’artiste ici se soumet à l’objet avec une docilité parfaite et en même temps l’interroge avec passion.
Les grands romans furent manqués, mais les épisodes furent parfaits, plus parfaits que dans la plupart des aurores modernes de la France ou de l’Angleterre, et l’étrangeté des sujets et des mœurs donna à Tourgueneff un intérêt et un charme de plus. […] Il avait plus de trente ans, lorsque à la mort de son père il se trouva maître d’un héritage de deux mille paysans en parfait état ; il ne lui fallut pas longtemps pour dissiper ou vendre une partie de son bien, et gâter complètement ses nombreux domestiques. […] Ce jour-là, Ivan, comme s’il l’eût fait exprès, s’était coiffé à la Titus, avait mis un nouvel habit bleu à l’anglaise, des bottes à glands, et un pantalon collant en peau de daim d’une parfaite élégance.