est allé jusqu’à ce mot qu’il n’a pas prononcé mais qu’il est impossible de ne pas dire pour lui, quand on a lu les pages qu’il a consacrées à ce règne. […] Il pèse bel et bien cinq cent cinquante grandes pages, in-octavo, carabinées de notes, de citations, de rapprochements, de dialectes, de syntaxes, de verbes, de substantifs, de racines, à mettre en fuite tout ce qui n’est pas soi-même excessivement carabiné. […] Camille Desmoulins en fut un très grand, lui, mais c’est encore son échafaud qui a donné aux pages qu’il a écrites l’éclat du sang et leur vermillon immortel Loustalot, comme journaliste aussi grand qu’eux, mais qui, comme eux, n’eut pas le point de rappel, splendide et terrible, de l’échafaud, Loustalot est oublié, et Carrel, plus près de nous et dont on a voulu éditer les œuvres il y a quelques années, fut trouvé si désespérant de manque d’intérêt et de talent mort que l’édition fut abandonnée. […] Tel il était, ce roi du Journalisme, mais par-dessous tout cela, mais sous le journaliste de toutes les heures, il y avait l’homme de lettres de la première que le journaliste n’avait jamais pu étouffer, et qui, à certaines pages qui allaient, hélas !
Mais sans Malherbe, sans sa juste et ferme direction, on peut croire que Racan n’eût point été ce qu’on l’a vu, et lui-même, s’adressant à son maître, a dit : « Je sais bien que votre jugement est si généralement approuvé, que c’est renoncer au sens commun que d’avoir des opinions contraires aux vôtres. » Né en 1589 au château de La Roche-Racan, en Touraine, aux confins du Maine et de l’Anjou, Racan, de trente-quatre ans plus jeune que son maître, connut Malherbe étant page de la chambre de Henri IV. […] [NdA] Page 156 des Lettres biographiques sur François Maynard, par M. de Labouïsse-Rochefort (Toulouse, 1846) : M. de Labouïsse se prononce pour Toulouse.
Il en est résulté un beau livre, accompagné de tout ce qui peut le faire valoir, plan, vues, gravures, et surtout formé et nourri à chaque page de cette excellente langue du xviie siècle, que Mme de Maintenon avait amenée à sa perfection et que parlaient les premières élèves de Saint-Cyr. […] Lavallée établit très bien, dès les premières pages, le caractère historique et politique de Saint-Cyr, et son lien avec les grandes choses du dehors.
Ce double sentiment contraire qui animait l’assiégeant et l’assiégé se peint avec fidélité dans les pages tant de Richelieu que de Rohan ; ce dernier, qui, pendant ce temps-là, tenait la campagne dans le Midi et se bornait à occuper les troupes du roi par une suite d’escarmouches et de petites affaires, sentait bien que le fort de l’action se passait là où il n’était pas, et que le sort de la cause se décidait ailleurs. […] Quelque chose de ce sentiment austère et contristé se réfléchit dans la page suivante, où M. de Rohan, après avoir raconté la reddition de La Rochelle le 28 octobre (1628), ajoute du ton de fermeté et de fierté qui lui est propre : La mère du duc de Rohan et sa sœur4 ne voulurent point être nommées particulièrement dans la capitulation, afin que l’on n’attribuât cette reddition à leur persuasion et pour leur respect, croyant néanmoins qu’elles en jouiraient comme tous les autres ; mais comme l’interprétation des capitulations se fait par le victorieux, aussi le conseil du roi jugea qu’elles n’y étaient point comprises, puisqu’elles n’y étaient point nommées : rigueur hors d’exemple, qu’une personne de cette qualité, en l’âge de soixante-dix ans (et plus), sortant d’un siège où elle et sa fille avaient vécu trois mois durant de chair de cheval et de quatre ou cinq onces de pain par jour, soient retenues captives sans exercice de leur religion, et si étroitement qu’elles n’avaient qu’un domestique pour les servir, ce qui, néanmoins, ne leur ôta ni le courage ni le zèle accoutumé au bien de leur parti ; et la mère manda au duc de Rohan, son fils, qu’il n’ajoutât aucune foi à ses lettres, pource que l’on pourrait les lui faire écrire par force, et que la considération de sa misérable condition ne le fît relâcher au préjudice de son parti, quelque mal qu’on lui fît souffrir.
Dans le résumé des guerres illustres que Napoléon a tracées en une quarantaine de pages, Villars obtient une ligne, mais cette ligne est celle-ci : « Le maréchal de Villars sauva la France à Denain. » C’est là le mot de l’histoire. […] (Voir l’appendice, page 296-314, du tome xiv du Journal de Dangeau, le tome xi des Mémoires militaires relatifs à la succession d’Espagne, et enfin un article de moi-même au tome vi des Nouveaux Lundis.)
Je cherche dans cette paperasserie quelques pages du moins qui instruisent, qui consolent de tant de petitesses ; je cherche des passages où les défauts mêmes de l’abbé Le Dieu aient jusqu’à un certain point leur juste emploi. […] Les domestiques portant la livrée étaient en très grand nombre, servant bien et proprement, avec diligence et sans bruit ; je n’ai pas vu de pages : c’était un laquais qui servait le prélat, ou quelquefois l’officier lui-même.
Et en réfutant un ouvrage de M. de Bonald, ce qui pourtant devait lui convenir et lui fournir un but précis : « Je me fatigue chaque jour en pure perte et fais avec un grand labeur des pages qui seleront effacées le lendemain. […] Je ne sais laquelle choisir dans ces pages où l’on aperçoit insensiblement la transition du philosophique au mystique, le passage de Marc Aurèle à Fénelon ; c’est la continuité même qui en fait le prix et le charme.
Je rencontre, en effet, à tout instant, de ces vilains mots dans les pages que je suis en train de parcourir. […] Nettement une page sur Paul-Louis Courier assassiné, que je trouverais, moi, odieuse et empreinte d’un cachet de fanatisme, si je n’y voyais plutôt un cachet de rhétorique.
Je ne crois pas avoir à m’excuser auprès de mes lecteurs pour leur avoir donné ici tant de pages qui ne sont pas de moi et qui sont de meilleurs que moi ; comme la plupart étaient inédites ou peu connues, j’imagine qu’on aura pris, à les lire, quelque chose du plaisir que j’ai eu moi-même à les rassembler. […] John Hill Burton (1856), au tome II, page 107. — Toutes ces lettres de Mme de Boufflers qui nous viennent de l’Angleterre sont peu connues en France.
Geffroy qui en a donné des extraits dans la Revue des Deux-Mondes du 13 juillet 1864 ; on y lit une lettre éloquente qu’elle écrivit après la mort de Louis XV : c’est une page historique […] Les Mémoires de l’abbé Morellet (tome II, pages 129 et suiv.) sont à lire sur l’emprisonnement de ces « pauvres dames » de Boufflers et sur le dévouement qu’elles inspirèrent à de courageux amis.
Ces vives, ces générales, ces sincères acclamations firent taire pour longtemps ses ennemis, ses jaloux et ces atrabilaires qui, souvent sans savoir pourquoi, ou croyant se faire valoir, crient sans cesse contre les gens en place et trouvent plus ou moins à mordre en tout ce qui excelle. » Cette page, que j’ai tenu à donner dans toute son étendue, est le revers de la Pyramide de tout à l’heure. […] Ses Mémoires, quoiqu’il n’y ait pas lieu de soupçonner la véracité de l’auteur, renferment pourtant des inexactitudes évidentes, comme lorsqu’il dit (page 173) avoir rencontré à Auteuil, chez Boileau, Mme Des Houlières : c’est tout simplement impossible, Mme Des Houlières et Boileau étant brouillés à mort depuis la querelle de Phèdre ; et de plus, il est peu exact de dire, comme il le fait, que la vertu de Mme Des Houlières avait essuyé bien des assauts, et sans que la médisance y pût mordre.
Sismondi, en effet, aura beau écrire plus tard bien des pages. […] La lettre de réponse de Sismondi, à ce sujet, contient une page de critique excellente, et d’où il résulte qu’il ne faut pas juger le théâtre d’une nation avec la poétique d’une autre.