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553. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

Et tout d’abord ouvrez ces volumes : comme le journaliste profite de la hauteur de l’idée religieuse pour y adosser son talent satirique, pour lui donner de la consistance et un air de dignité, de moralité ! […] Je voulais seulement, sur ce terrain littéraire qui est neutre, dans ce champ d’asile largement ouvert à tous, amener les uns et les autres à être plus justes qu’on ne l’est sous le feu de la polémique ; c’est le moyen, s’il y en a un, d’humaniser et de désenvenimer la polémique elle-même.

554. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Mme de Staal méritait à bon droit d’ouvrir la série, car c’est avec elle que commencent véritablement le genre et le ton propres aux femmes du xviiie  siècle. […] Quoi qu’il en soit, le xviie  siècle s’ouvre bien en effet avec Mme de Rambouillet, de même qu’il se clôt avec Mme de Maintenon.

555. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

Jadis, il lisait son critique, et achetait de confiance les livres qu’il recommandait, en sorte qu’un homme lettré, maître d’un feuilleton périodique, pouvait faire du bien à des gens de talent et même leur ouvrir un avenir. […] Il faut donc qu’elle s’ouvre une autre route.

556. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Il découvre enfin que Trivelin a ordonné le repas ; il se doute que la clef inconnue est celle de la chambre du fourbe ; il va l’essayer, ouvre la porte, entre, trouve une montre d’or, la vend et invite ensuite Pantalon avec toute sa famille à souper. Trivelin, ne pouvant rattraper sa clef, fait ouvrir sa chambre par un serrurier, ne trouve plus sa montre, en demande des nouvelles.

557. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Jean Richepinbn Tannhaeuser Vénus ouvre les bras à son cher chevalier ; Mais, sachant de l’amour l’amertume profonde, L’enfant blond ne veut plus aimer la femme blonde, Et déjà les doux liens paraissent se délier. […] Ouvrez l’admirable partition des béatitudes, et voyez quelle délicieuse simplicité, quelle douceur angélique dans le chœur célèbre : De l’enfant la sainte innocence… Qui n’a été frappé des alternances voulues dans le style harmonique et mélodique de Rebecca ?

558. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Au milieu de sa flamme et de sa souffrance, un sentiment d’élévation céleste, une idée d’immortalité, disait-il, s’était éveillée en son âme ; les anges de douleur lui avaient parlé, et il avait naturellement songé à celui qui, le premier, avait ouvert ces sources sacrées d’inspiration en notre poésie. […] Il nous le montre beau, à vingt ans, assis au bord d’une prairie, à côté de sa maîtresse endormie, et protégeant, comme l’ange, son sommeil : Le voilà, jeune et beau, sous le ciel de la France… Portant sur la nature un cœur plein d’espérance, Aimant, aimé tous, ouvert comme une fleur ; Si candide et si frais que l’Ange d’innocence Baiserait sur son front la beauté de son cœur.

559. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

« Le titre d’un livre doit engager à l’ouvrir, comme le regard d’une femme inconnue doit donner l’envie de la connaître, et de lire dans le cœur qui a ce regard », disait avec justesse Barbey d’Aurevilly dans son langage imagé. […] Mais quand le monde antique eut disparu, et quand, avec le moyen âge, s’ouvrit une période d’ardente foi et de mysticisme inquiet, toutes les coutumes anciennes des religions de l’Orient reparurent.

560. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

Le catholicisme apporte au monde une métaphysique et une morale en désaccord absolu avec les conceptions helléniques de l’époque classique. « Avec l’humilité, avec le mépris de la chair, avec la haine terrifiée de la nature, l’abandon des jouissances terrestres, la passion de la mort qui délivre et ouvre le paradis, un autre monde commençait104 », a-t-on dit, et nulles paroles ne caractérisèrent mieux cette étrange apothéose du non-être qu’amena le christianisme. […] Quelle voix d’orgueil et de perdition peut nous inciter à jouir et à savoir, quand vivre signifie expier, quand la mort seule peut nous ouvrir les portes de la connaissance ?

561. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Les femmes, coiffées de madras ou de petits bonnets de linge, sont assises, au bord de la chaussée, ayant près d’elles leurs petites filles, qui ouvrent sur leurs têtes leurs mouchoirs contre le soleil, et fixent, sans jouer, la figure sérieuse de leurs mères. […] Au fond d’un petit passage étranglé, qu’éclaire un soleil de gaz, s’ouvre à la foule qui s’y glisse, la porte de la salle de la Reine-Blanche. […] On dirait un léger lavis de nuages violets sur une feuille de papier d’or rouge, au milieu de laquelle s’ouvrirait, en éventail, un grand rayon d’or vert, mettant un ton d’aurore pâle sur Saint-Cloud, et parmi les coteaux, déjà endormis et éteints dans le neutralteinte du crépuscule. […] D’autres voitures d’ambulance descendent au pas la barrière d’Italie, cortégées de femmes, parmi lesquelles il en est qui parfois se hasardent à ouvrir la portière du fond, pour regarder les blessés. […] Je vois l’homme tirer son couteau, l’ouvrir, et le remettre tout ouvert dans sa poche.

562. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIV » pp. 294-298

De nouvelles perspectives, dont peut-être vous serez surpris vous-même, s’ouvriront à votre regard.

563. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « LES FLEURS, APOLOGUE » pp. 534-537

Un soir que le public s’était retiré, que les derniers rayons mourants éclairaient encore la serre, que les calices qui s’ouvrent de jour n’étaient pas encore fermés, et que ceux qui attendent la nuit pour éclore commençaient déjà à s’entr’ouvrir, à cette heure charmante, les plus nobles des fleurs rapprochées et faisant cercle vers le haut de la serre se mirent à rêver, à s’enivrer de leurs propres parfums, et à causer entre elles dans la langue des fleurs.

564. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 348-354

Qui ne sait cependant que ce sont les plus ardens Prédicateurs de la modération, de la tolérance ; qu’ils n’ouvrent la bouche que pour recommander la modestie, & jamais pour parler d’eux-mêmes ; que tous leurs Ecrits déposent en faveur du respect qu’ils ont pour la Religion, la Nation, les Loix, & toute autre espece d’autorité ?

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