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3094. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Franklin y retourne et, tout en restant ouvrier imprimeur, il continue de se former à l’étude, à la composition littéraire ; il se lie avec les jeunes gens de la ville qui aiment comme lui la lecture ; il fait un peu la cour à miss Read ; puis, tenté de nouveau par les promesses du gouverneur, qui lui parle sans cesse d’un établissement, il se décide à faire le voyage d’Angleterre pour y acheter le matériel d’une petite imprimerie.

3095. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

On constatera de nouveau, après avoir analysé de la sorte un certain nombre d’œuvres d’art, qu’aucune ne présente une émotion que l’on puisse qualifier positivement de peine ou de plaisir : il n’est pas de livre qui donne, sauf par un retour sur soi, un sentiment de souffrance véritable, de désespoir, de chagrin, d’infortune positifs ; ni de peinture qui procure de la satisfaction, un encouragement, de l’espoir intéressé et vif, sauf dans la mesure ou un pur exercice corporel ou intellectuel, donne du plaisir.

3096. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

On peut déduire de là que, si une plante ou un animal est placé dans une nouvelle contrée parmi de nouveaux compétiteurs, lors même que le climat serait parfaitement identique, les conditions d’existence de l’espèce n’en sont pas moins généralement changées d’une manière essentielle.

3097. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

Voilà du nouveau Saint-Simon à Dubois !

3098. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

Tout en était nouveau, ardent de jeunesse et de génie, enivrant, enivré, audacieux d’une immense audace, cette herbe si rare que les honnêtes moutons de Dindenaut ne broutent pas, mais qu’ils aiment assez à voir brouter.

3099. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Quelques esprits pleins de fraîcheur, mais ignorant parfaitement dans leur virginité française tout ce qui se brasse de paradoxes outre-Rhin, avaient poussé leur petit cri d’admiration, en humant le matin avec leur café des idées qui leur semblaient nouvelles.

3100. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Comme les feuilles volantes du journalisme, elles disparaissent emportées par le souffle incessant qui en amène de nouvelles ; mais les autres, et ce sont celles dont je veux spécialement m’occuper, contiennent un élément mystérieux, durable, éternel, qui les recommande à l’attention des artistes.

3101. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

À l’instant, les propositions que nous avons réfutées prennent un sens nouveau.

3102. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Un pédant d’un nouveau genre. […] Il avait alors, naturellement, parce que c’était la mode, et il garda, il eut presque toujours un goût, un respect superstitieux de l’ancien, du vieux, en ce sens, ainsi entendu ; il en avait une considération mystérieuse, superstitieuse affectueuse ; toujours le bon révolutionnaire ; il pratiquait alors, (il pratiqua presque toujours, même ensuite, en même temps qu’il exerçait, qu’il excellait, qu’il faisait fortune dans le nouveau, professionnel, dans le progrès, professionnel, dans le moderne), une certaine superstition, une sorte de mystique du vieux.) […] Il avait bien senti tout ce qu’il y avait, tout ce qu’il y avait eu dans ces nouvelles journées de napoléonien, de gloire impériale, de guerre impériale, d’épopée impériale. […] Des analyses totales, des analyses intégrales, des analyses métaphysiques, des analyses (métaphysiquement) épuisantes (de la réalité) dont les savants, dont les véritables savants ne se soucient point, dont ils n’ont que faire, dont ils n’ont cure, dont ils n’ont pas besoin pour poursuivre, pour acheminer leur travail, pour effectuer leur progrès, le véritable progrès scientifique, je dis des vrais savants, des savants qui ont fait des sciences (des mathématiques, de la physique, de la chimie, de la biologie), ce sont nos nouveaux littéraires qui les veulent effectuer, obtenir, conduire à une sorte de plein achèvement ; ce sont (donc) ces hommes qui ne sont aucunement des savants. […] C’est pourtant exactement ce que veulent, ce que nous veulent nos nouveaux littéraires.

3103. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Pour mon compte, quand j’aurai fini ce volume que je commence, je ne manquerai pas de relire Platon tout entier, ce qui sans doute me dégoûtera de mon livre, mais me fera prendre un tout nouveau plaisir aux siens. […] Il respire actuellement, parce que ses vainqueurs sont occupés ailleurs ; mais un nouveau conquérant, et qui n’aura pas beaucoup de peine à être le conquérant définitif, peut se dresser demain. […] Je viens de montrer qu’à prendre ce nouveau biais, nous n’avons pas changé de place. […] Quelques homérides nous citent deux vers de leur poète qu’ils ont conservés : “Les mortels le nomment Éros, le dieu ailé ; les immortels l’appellent Étéros, le dieu qui donne des ailes.” » L’amour n’est qu’un souvenir de l’éternelle beauté contemplée jadis, réveillé par la rencontre d’une beauté d’ici-bas et à qui l’émotion de cette rencontre donne des ailes pour s’élever de nouveau à la contemplation du Beau éternel. […] Et aussi l’amour de l’homme de haute stature pour la femme de petite taille, c’est l’amour de l’inconnu, l’amour de ce que l’on ne connaît pas, parce qu’on ne le trouve pas en soi ; l’amour de l’homme brun pour la femme blonde, de l’homme autoritaire pour la femme faible, de l’homme faible pour la femme volontaire, de l’homme timide et gauche pour la coquette, c’est une curiosité de l’inexploré, du nouveau, du dehors, de ce qu’on ne trouve pas dans sa maison, de ce à quoi l’on n’est pas habitué.

3104. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

[NdA] Jugements sur quelques ouvrages nouveaux, t. 

3105. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

À chaque époque il y a donc de nouvelles façons de penser possibles et nécessaires, et toutes ne sont pas épuisées, pas plus que les airs que la nature trouve à varier à l’infini dans le composé des physionomies et des visages.

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