/ 3301
3180. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

en considérant cette lignée de frères ressemblants et inégaux, il me semble que la nature, cette grande génératrice des talents, essayait déjà un premier crayon de Nicolas quand elle créa Gilles ; elle resta en deçà et se repentit ; elle reprit le crayon, et elle appuya quand elle fit Jacques ; mais cette fois elle avait trop marqué.

3181. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Il parle ensuite des savoureuses heures de sa jeunesse, des heures, où couché sur l’herbe, il écoutait les bruits de la terre, et des heures passées à l’affût dans une observation rêveuse de la nature qu’on ne peut rendre.

3182. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Elle a pourtant le mérite d’avoir présidé à de belles œuvres serrées, à de nobles tragédies ; elle suggère, par son existence, l’idée d’une étude de crise morale, sans péripéties, à beaux plis simples, brève, serrée comme la nature ; elle peut fournir au théâtre aussi bien que l’esthétique diverse et variée du drame.

3183. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 38, que les peintres du temps de Raphaël n’avoient point d’avantage sur ceux d’aujourd’hui. Des peintres de l’antiquité » pp. 351-386

Le coloriste qui aura mieux réussi que tous les autres coloristes qui seront venus jusques au temps d’un historien qui parlera de l’état où la peinture se trouve de ses jours, sera cité par cet historien pour le plus grand coloriste qui puisse être, pour un homme dont la nature même étoit jalouse.

3184. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Ils tiennent à la nature humaine par toutes ses douloureuses faiblesses et par toutes ses passions élevées.

3185. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

Une seule certitude ressort, à ce point de vue, des contes que je connais, c’est que la marque cicatricielle, la balafre faciale, en quoi nous avons tendance à voir un ornement, ne présente pas d’attrait pour les noirs qui la considéreraient au contraire comme disgracieuse, s’il faut en juger par les contes, très nombreux et d’origines très diverses, où jeunes filles et jeunes gens recherchent, pour l’épouser, un jeune homme ou une jeune fille qui ne soit pas défiguré par des marques de cette nature (v.

3186. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

L’école décadente, négative de sa nature, n’existait que comme force de destruction.

3187. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Mais Byron, comme les poètes absolument grands, avait les toutes-puissantes qualités de la Nature immortelle qui se purifie de ses propres orages, et fait venir ses plus belles moissons dans du sang.

3188. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Beau type d’officier, caractère chevaleresque, nature d’élite.

3189. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

Ils ont peint d’après nature, au contraire ; ils ont possédé, l’un et l’autre, la faculté géniale de voir et de rendre leur vision avec des mots, leurs types sont vrais et ils sont de la province.

3190. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Même en supposant que l’Exposition de 1889 doive être la dernière occasion qu’auront les hommes de se réunir pour se livrer à la gaieté et s’amuser d’enfantillages, cette pensée mélancolique ne serait pas de nature à nous la rendre moins poétique et moins suggestive. […] La Nature est une grande gâcheuse. […] Je m’étais assis avec un ami dans un coin ; nous regardions passer, nous disions : « Voici un Anglais, un Américain du Nord, un Américain du Sud, un pasteur norvégien, une jeune « esthète », un marchand de vins de Bordeaux, une doctoresse russe, un pianiste hongrois, un conseiller municipal de Paris, etc., etc… » Joignez à cela les Chinois, les Japonais, les Arabes et toute une procession de nègres plus noirs que nos habits… Station chez Ledoyen pour prolonger le plaisir bizarre de contrarier la bonne nature et pour nous donner la joie de manger, de boire, de regarder, d’échanger d’inutiles paroles à l’heure où « la nuit bienveillante » comme l’appelaient les Grecs, conseille aux hommes de dormir. […] Deux formes extrêmes de la vie, la plus proche de la nature et la plus éloignée, la plus nue et la plus ornée, la plus rude et la plus amollie par l’industrie humaine, venaient soudain de se trouver en présence, — sous l’œil des grands bœufs qui ne s’en souciaient guère, et au bord de la mer qui, il est vrai, roulait ses flots longtemps avant l’apparition de la vie humaine et les roulera longtemps après sa disparition… Voilà, ma cousine, une idée fort propre à nous consoler des maux d’autrui, et même des nôtres quelquefois. […] Il s’excuse, à plusieurs reprises, de la chaleur de ses adorations : La nature m’a fait d’une argile trop tendre, Et j’aime à me donner, même sans recevoir.

3191. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

La nature dont j’ai dit tant de mal, se venge, hélas ! […] L’autopsie commence, est commencée… quand, tout à coup, le père se précipite dans le chalet, avec des cris de nature à ameuter les passants. […] Dimanche 14 mai Si jamais je fais ce roman sur la vie de théâtre, dont mon frère et moi avions eu l’idée, si jamais je fais la psychologie d’une actrice, il faut que l’idée dominante, la pensée-mère de ce livre, soit le combat des instincts peuple, des goûts canaille, venant de la procréation, de la nature, de l’éducation, avec les aspirations à l’élégance, à la distinction, à la beauté morale : qualités congéniales d’un grand talent. […] Correspondance d’un enthousiasme tout jeune, qui souffre quelquefois des revenez-y canaille de la nature primitive de la femme. […] Vendredi 21 juillet Nous pêchons, toute la nuit, avec Grou-Grou et son porte-hotte, deux Mohicans de l’Aube, à la figure ridée, à l’œil perçant et aiguisé par la contemplation braconnière des choses de la nature.

/ 3301