C’est en effet mal comprendre le rôle et la nature des langues classiques que de donner à cette dénomination un sens absolu, et de la restreindre à un ou deux idiomes, comme si c’était par un privilège essentiel et résultant de leur nature qu’ils fussent prédestinés à être l’instrument d’éducation de tous les peuples.
Ce que je regrette en présence de votre génération, ce que je vous reprocherais même si vous étiez seuls responsables de cet inquiétant abandon des intelligences, c’est l’affaiblissement chez la plupart d’entre vous, chez quelques-uns même l’absence d’un sentiment qui propage la flamme et la vie et dans toute l’étendue de son empire agrandit la nature humaine. […] Dans ce monde des chefs-d’œuvre, il assiste de près au témoignage sublime de Polyeucte, il tressaille d’amour filial avec Antigone ou Rodrigue, d’amour fraternel avec Electre ; il apprend la pitié par l’infortune de Philoctète ; le dévouement de l’Orestie et le cinquième acte de Cinna lui enseignent l’oubli des injures ; l’amour des faibles dans la nature lui est inspiré par Virgile et Lafontaine, ces grands génies aimants.
Il y a des connaisseurs d’un goût difficile qui prétendent que ce faire est faux, sans aucun modèle approché dans la nature. […] Mais la nature étant une, comment concevez-vous, mon ami, qu’il y ait tant de manières diverses de l’imiter et qu’on les approuve toutes ?
Sa préface atteste, au contraire, cet enfoncement un peu plus profond dans l’erreur, qui chez les natures de ce poids doit être avant peu une disparition complète. […] Sur ce point le passé ne lui a pas appris l’avenir, et tous les deux ne lui ont pas révélé l’inébranlable nature des choses.
au rebours du sens commun, du sens moral, de la raison, de la nature, tel est ce livre, qui coupe comme un rasoir — mais un rasoir empoisonné — sur les platitudes ineptes et impies de la littérature contemporaine. […] Rappelez-vous ses fleurs de papier qui doivent tuer les fleurs de la nature !
L’objet de notre premier chapitre est de montrer qu’idéalisme et réalisme sont deux thèses également excessives, qu’il est faux de réduire la matière à la représentation que nous en avons, faux aussi d’en faire une chose qui produirait en nous des représentations mais qui serait d’une autre nature qu’elles. […] Selon la nature de la pièce qui se joue, les mouvements des acteurs en disent plus ou moins long : presque tout, s’il s’agit d’une pantomime ; presque rien, si c’est une fine comédie.
Accoutumé à errer dans les bois, et sous le beau ciel de Naples, méditant la nature qu’il savait si bien peindre, il devait mettre un grand prix au repos : il ne faut donc pas s’étonner qu’il ait loué Octave ; on dormit dans ses chaînes. […] Libre de sa nature, elle semble consacrée à la vérité, comme la poésie au mensonge.
C’est une vérité qui n’est point la nature ; Un art qui n’est point l’art, de grands mots sans enflure ; C’est la mélancolie et la mysticité ; C’est l’affectation de la naïveté, C’est un monde idéal qu’on voit dans les nuages : Tout, jusqu’au sentiment, n’y parle qu’en images. […] Je cède au vent qui souffle ; et comme tels et tels, J’aime mieux être enfin un seigneur en nature, Un Chapelain vivant, qu’un Homère en peinture.
Il était une nature trop individuelle, trop chevaleresque pour cela ; occupé sans doute de la chose publique, mais aussi de sa ligne, à lui, à travers cette chose. […] Il est vrai que Washington, grand homme qui paraît avoir été de nature à pouvoir suffire à toutes les situations, n’a eu à opérer que chez des nations encore simples, au sein d’une société en quelque sorte élémentaire. […] La Fayette, non-seulement d’abord, mais continuellement et jusqu’à la fin, a paru négliger dans la question sociale et politique cet élément constant, ou du moins très-peu variable, donné par la nature et l’histoire, à savoir, le caractère de la nation française. […] Tous les reproches adressés à La Fayette au sujet de ces journées du 22 juillet, des 5 et 6 octobre, me paraissent aujourd’hui abandonnés ou réfutés, et ils se réduisent à cette remarque morale, laquelle porte sur la nature humaine encore plus que sur lui. […] En toutes choses il y a, j’oserai dire, l’homme de 89, le girondin et le jacobin ; je ne parle pas de la nature des opinions, mais de leur caractère et de leur allure ; ce sont là comme trois familles d’esprits ; on les retrouve plus ou moins partout où il y a mouvement d’idées.
Mais si vos occupations, ou simplement vos goûts, vous retiennent dans ce Paris toujours admirable, il vous est également facile de communiquer avec la Nature. […] … La Poésie et la Nature s’accordent parfaitement, et l’une renforce les attraits de l’autre. […] C’est là que je vis ce rosier, merveille de la nature, étendre sur un mur ses larges branches surchargées de bouquets. […] Son pinceau maigre, quoique étincelant, joue d’ordinaire sur un fond abstrait ; il ne prend guère de splendeur large que lorsque le poète songe à Buffon et retrace d’après lui la nature. […] Une ébauche, déjà pleine de vigueur, que la Nature comptait reprendre pour lui donner le fini nécessaire.
c’est la loi de nature, la loi du progrès et du mouvement. […] Car c’est un des plus grands mérites des écrivains de l’école moderne de s’être retrempés dans la nature, quelque peu oubliée depuis bien des années. […] C’était la première fois de leur vie, Mme Aubain n’étant pas d’une nature expansive. […] La ville des morts, rendue à la nature, devenait un bois immense aux carrefours marqués de croix. […] Que ceux qui aiment la nature et qui ne sont pas attendus à heure fixe le suivent !
A-t-on le droit de se faire un fils hors la nature ? […] Dierx sont-ils des sensations de nature rendues en des rythmes à lui spéciaux. […] Des fantaisies politiques alterneront avec des peintures de natures inférieures, un peu par-ci, par-là, pour le contraste, émaillées de belles apparitions d’âme. […] Né à une époque où la poésie française se transforme, Vicaire ne put prendre parti, conformément à sa nature. […] Tout est dans tout, au sens de la durée, naissance des pierres précieuses, superstitions, églogues et aussi le mutisme de la nature qui cache bien ses secrets.