Chaussée, [Pierre-Claude Nivelle de la] de l’Académie Françoise, né à Paris en 1691, mort dans la même ville en 1754. […] Ce seroit avilir le Cothurne, ce seroit manquer à la fois l’objet de la Tragédie & de la Comédie ; ce seroit une espece bâtarde, un monstre né de l’impuissance de faire une Comédie & une Tragédie véritable. » Quoique M. de Voltaire ne fasse pas loi dans le genre comique, par le peu de succès de toutes ses Comédies, il grossit donc la foule de tous nos bons Littérateurs qui se sont élevés contre ces esprits médiocres, qui s’efforcent de rembrunir la Scène, ne pouvant l’égayer.
FRERON, [Elie-Catherine] des Académies d’Angers, de Montauban, de Marseille, de Nancy, d’Arras & des Arcades de Rome, né à Quimper en 1719, mort à Paris en 1776. […] Seroit-on bien reçu à dire que personne n’étoit plus capable de remplacer l’Abbé Desfontaines ; que, né avec autant d’esprit que son prédécesseur, il l’a emporté sur lui du côté du talent de la Poésie, & qu’on peut en juger par son Ode sur la Journée de Fontenoy, & par d’autres Pieces connues ; que les Auteurs Grecs & Latins lui étoient aussi familiers que ceux du siecle de Louis XIV ; qu’il a réuni la connoissance de plusieurs Langues étrangeres au mérite de bien écrire dans la sienne ; qu’il s’est montré supérieur dans l’art de faire l’analyse d’un Ouvrage, & sur-tout d’une Piece de Théatre, quand il a voulu s’en donner la peine ?
Par ces divers moyens, on ferait naître des harmonies entre notre nature bornée et une constitution plus sublime, entre nos fins rapides et les choses éternelles : nous serions moins portés à regarder comme une fiction un bonheur qui, semblable au nôtre, serait mêlé de changements et de larmes. […] On oppose toujours Milton, avec ses défauts, à Homère avec ses beautés : mais supposons que le chantre d’Éden fût né en France, sous le siècle de Louis XIV, et qu’à la grandeur naturelle de son génie il eût joint le goût de Racine et de Boileau ; nous demandons quel fût devenu alors le Paradis perdu, et si le merveilleux de ce poème n’eut pas égalé celui de l’Iliade et de l’Odyssée ?
La bonne compagnie est née avec Marot, François Ier et sa sœur Marguerite, avec la Renaissance ; il y aura encore bien à faire pour la perfectionner, mais elle existe et ne cessera plus. […] Tout coup porte ; ce sont à tout moment des vers nés proverbes, et qui, s’ils ne l’étaient déjà, le sont aussitôt devenus ; le texte en est semé. […] Il l’est dans tout ce qui vient de source et qui sort involontairement de sa plume, pièces légères, satires, boutades, débuts de chants, vers saillants nés proverbes, qui lui échappent en tout sujet, et qui courent le monde. […] Que de fleurs on verra ici, moissonnées ou glanées dans ce riche domaine de récente et dernière culture, et par la main de ceux même qui en ont quelquefois fait naître ! Mais le danger, depuis quelques années, est celui-ci : les maîtres ont fait des disciples, ne nous en plaignons pas, mais les disciples sont nés trop au hasard.
On peut dire d’elle qu’elle naquit en pleine publicité et qu’elle fut bercée sur les genoux de son siècle. […] L’époque toute littéraire et la société toute lettrée au milieu de laquelle on l’avait jetée ne s’entretenaient que des chefs-d’œuvre de la littérature ; la gloire de la tribune et celle des champs de bataille, qui allaient naître pour la France révolutionnaire, n’étaient pas encore nées. […] Leur fille était née dans une atmosphère plus libre que celle de Genève, ville théologique où respire toujours le souffle contentieux de Calvin ; elle vivait depuis son enfance sur les genoux des philosophes, elle inclinait par sentiment comme par éducation vers la religion philosophique de son père. […] L’opinion publique, cette atmosphère, cette aura dont vivent et meurent les gouvernements, y naquit pour devenir peu à peu la véritable souveraineté nationale ; les fauteuils furent des tribunes, les causeurs des orateurs, les causeries des harangues. […] Trois enfants, deux fils et une fille naquirent de ce mariage.
De l’abus même de l’instrument logique, une certaine liberté de pensée naîtra, et les opinions individuelles livreront leurs premières batailles sous l’épaisse armure du syllogisme. […] Né vers 1290-95, mort en 1377 ; chanoine de Reims. […] Biographie : Né à Valenciennes en 1337, Froissart va à Londres en 1361. […] Jean Lebel, né avant 1290, mort en 1370. […] Biographie : Jean Charlier. de Gerson (près Rethel), né en 1363, mort en 1429, boursier, puis docteur, puis chancelier de Navarre, protégé du duc de Bourgogne, enseigne et prêche jusqu’en 1397, se retire à Bruges pendant trois ans, est nomme curé de Saint-Jean en Grève à son retour vers 1401, va représenter le roi, l’église de Sens et l’Université de Paris au concile de Constance (1414) ; il finit sa vie à Lyon au couvent des Célestins.
Il est né tranquille, curieux et avisé. […] Il est tout autre que La Bruyère ; mais il est né de lui. […] Croit-il l’homme né bon, ou né mauvais ? […] Or Montesquieu est né législateur. […] De quoi est née la Henriade ?
De la réunion des hommes en nation, de leur communication habituelle naît une certaine progression de sentiments, d’idées, de raisonnements que rien ne peut suspendre. […] L’influence de Louis XIV ne fit rien naître de semblable autour de lui. […] Une science nouvelle naquit alors sous le nom d’économie politique. […] Un ton morose et hostile ne saurait faire naître l’admiration. […] Est-ce de la tyrannie que naquit la sédition ?
Naît ainsi un sens du possible et du réel, à travers lequel, désormais, devra être créée toute vie. […] Par des contes et des légendes naquit la littérature des Grecs. […] Elle naîtra, cette belle littérature, dans la bienheureuse semaine — oh ! […] Et de ces deux êtres supérieurs un fils est né, très beau, très robuste, et très sage. […] Pour nous tous qui sommes nés après 1850, M.
Le devoir de défendre la patrie, de vivre et de mourir au besoin pour elle, pour ceux même qui ne sont pas encore nés, dignifie, sanctifie en passion désintéressée, en dévouement sublime, en sacrifice méritoire, en vertu glorieuse sur la terre, en mérite immortel dans la patrie future, ce devoir patriotique. […] Devoir de l’époux et de l’épouse, qui, au lieu de s’accoupler comme des brutes, se lient par un lien moral ensemble pour spiritualiser leur union, souvent pénible, au bénéfice de l’enfant, né d’un instinct, mais vivant d’un devoir. […] Devoir de donner la vie de chacun pour la défense et le salut de tous dans cette société de familles associées devenues patries par cette loi spiritualiste du dévouement si contraire à la loi de l’égoïsme des législateurs athées ; devoir du sacrifice de la vie même à ceux de ses semblables qui ne sont pas encore nés ; devoir surnaturel que les hommes appellent héroïsme, et que Dieu appelle sainteté ! […] La société politique est organique, elle naît avec l’homme, elle a sa révélation dans nos instincts, elle procède d’une seule souveraineté, la souveraineté de notre nature. […] XVIII Or, de cette famille nomade et féconde en toutes espèces d’originalités inattendues, était née à Lyon, en 1695, Marie Huber.
Il n’y a pas de point fixe ; et jusqu’à ce qu’on ait atteint le germe né de ces mélanges, il n’y a pas de raison pour arrêter ses recherches. […] Quoi qu’il en soit, nous avons toutes les inspirations qu’on peut tirer de cette grande idée de la patrie, regardée comme la demeure même de la raison et nous n’avons pas ce patriotisme étroit, qui naît de la dépendance même du corps à l’égard de la patrie matérielle, et qui borne les pensées à la vallée où l’on est né. […] Quelques-unes naissent spontanément et tout exprimées ; c’est la facile conquête de ceux qui sont nés sous une constellation heureuse : mais combien d’autres qui sont le fruit d’une poursuite ingrate ; qu’il faut remanier sans cesse ; qui, après avoir contenté un moment l’écrivain, le dégoûtent ; qui ne paraissent jamais qu’une image imparfaite du vrai, mais non le vrai lui-même ! […] Née de notre unité territoriale et politique, en même temps qu’elle en est le lien le plus puissant, elle nous assure la seule universalité qui ne dépende pas du sort des armes, et qui soit acceptée sans combat.
Shée, qui avait perdu son fils tué dans la guerre d’Espagne, en 1811, vieux et prêt à s’éteindre sous la Restauration, avait obtenu de substituer sa pairie à son petit-fils Edmond d’Alton-Shée, le nôtre, lequel né en 1810, se trouva pair par hérédité en 1819 à la mort de son aïeul. […] Il se trouva ainsi le plus jeune membre de la pairie, et je ne répondrais pas qu’elle n’ait été plus souvent effrayée que charmée des surprises que lui ménageait ce dernier né, cet enfant terrible. […] William d’Alton, né le 1er janvier 1766, volontaire à quinze ans (avril 1781) au régiment d’infanterie de Berwiek, y avait gagné ses premiers grades lorsque la Révolution éclata ; il eut à subir bien des vicissitudes ; il était en 1793 à l’armée du Rhin, commandée par Beauharnais ; il fit la campagne de 1795 dans l’armée de Rhin-et-Moselle, puis passa dans l’armée de l’Ouest, où il devint aide de camp du général Hédouville ; il l’accompagna à Saint-Domingue en 1798 ; il était estimé de Hoche, sous qui il avait servi en Vendée ; mais cette expédition de Saint-Domingue l’avait retardé dans sa carrière ; il eut quelque peine à se voir confirmé dans le grade de chef de brigade (colonel) que le général Hédouville lui avait conféré dans la traversée ; nommé par le premier consul aux fonctions d’adjudant commandant (titre analogue), employé à l’armée d’Italie, il allait enfin pouvoir se produire sur un théâtre en vue, quand la fortune du premier coup le mit en lumière et le frappa.