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286. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

L’instruction donne à l’homme de la dignité, et l’esclave ne tarde pas à sentir qu’il n’est pas pour la servitude. […] De ce désir naissent des idées d’honneur et de gloire, et ces deux sentiments qui élèvent l’âme et qui l’agrandissent, répandent en même temps une teinte de délicatesse sur les mœurs, les procédés et les discours. […] … Moins il y a d’opulence autour du berceau de l’enfant qui naît, mieux les parents conçoivent la nécessité de l’éducation, plus sérieusement et plus tôt l’enfant est appliqué. […] Les parents d’un enfant dans la pauvreté obtiennent d’une réprimande peu ménagée ce que les caresses d’un père opulent, les larmes d’une mère ne pourraient obtenir d’un enfant corrompu par l’assurance d’une grande fortune. […] C’est les disposer tous à devenir avec le temps des hommes profonds : à moins qu’on ne soit mal et doué de cette prétention impertinente qui brise le propos de l’homme, instruit ; qui se jette à tort et à travers sur toute sorte de matière ; qui dit : Vous parlez géométrie ?

287. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Dans le régime de la caste, on naît boucher, forgeron ou prêtre, comme on naît brun ou blond, pacifique ou querelleur, agile ou boiteux. […] Ainsi naquit notre paradis. […] Fourier naquit à Besançon en 1772. […] On naît ennuyé comme on naît jovial. […] avec nous, il finira au même moment, pour renaître dans notre postérité.

288. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Véron »

Il est , comme disent les Anglais, avec une cuiller d’argent dans la bouche. […] En nous racontant ces quatre années de règne auxquelles il manque encore un historien, il aurait pu faire naître au moins un intérêt immense et écrire un livre vivant ; mais la plume du docteur ne sait rédiger que des consultations, et c’est une consultation qu’il nous a donnée. […] Nous l’avons dit déjà, il n’y a dans sa brochure ni le pays, ni l’Empire, ni l’Empereur, ni même ce système parlementaire qu’on évoque pour dire quelque chose quand on est un bourgeois de Paris, un taquin d’opposition plus ou moins aimable.

289. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

La science se compose d’un nombre défini d’idées, que l’entendement saisit tout entières : elle marque un triomphe et un repos de l’intelligence ; la poésie, au contraire, naît de révocation d’une multitude d’idées et de sentiments qui obsèdent l’esprit sans pouvoir être saisis tous à la fois : elle est une suggestion, une excitation perpétuelle. […] Tout est calme dans cette poésie ondulante et rythmée comme les flots des grèves par les nuits d’été ; seule la mélancolie, qui naît vite à leur murmure continu, vient voiler l’immuable sérénité du poète du lac du Bourget. […] Heureux ou malheureux, je suis d’une femme, Et je ne puis m’enfuir hors de l’humanité. […] Et n’a renié sans mentir, Réponds-moi, toi qui m’as fait naître, Et demain me feras mourir ! […] Voyez, dans Jocelyn, les pages connues sur les étoiles : Celles-ci, leur disais-je, avec le ciel sont nées : Leur rayon vient à nous sur des milliers d’années.

290. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Il n’est pas celui-là ; il ne naîtra pas. […] Il est un, de lui-même ; il a enfanté de lui seul toute chose ; et il circule lui-même dans tous les êtres ; et nul des mortels ne le voit ; et lui-même, il les voit tous. […] « Il est lui-même placé souverainement au faîte des cieux ; et il accomplit toutes choses sur la terre, ayant en soi le commencement, le milieu et la fin. » Bien des observations d’histoire et de goût peuvent naître de la différence de ces deux fragments. […] Moi, Théocrite, qui écrivis ces vers, je suis du peuple de Syracuse, fils de Proxagoras et de l’illustre Philine ; et je n’ai jamais détourné vers moi la gloire d’une muse étrangère. » sous le règne de Hiéron jeune, au temps du déclin de la Grèce, devant la fortune croissante de Rome, il trouvait dans Syracuse de grands souvenirs des lettres, l’hospitalité donnée à Pindare, à Platon, la comédie d’Épicharme ; et il se sentit de bonne heure sans doute appelé à renouveler, sous une autre forme, cette gloire poétique. […] Les vers surtout qui retracent le repos de l’Égypte, sa paix féconde et son vaste commerce, semblent d’une beauté durable ; mais là même apparaît tout entier le vice de cette monarchie née de la poussière d’Alexandre.

291. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 241-244

Beauchateau , à Paris d’un Comédien de ce nom, fut un des prodiges du siecle de Louis XIV. […] Beaumarchais, [Pierre-Angustin Caron de] Ecuyer ; Conseiller, Secrétaire du Roi, & Lieutenant Général des Chasses au Bailliage & Capitainerie de la Varenne du Louvre, grande Vénerie & Fauconnerie de France, à Paris en 17..

292. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 465-468

GUERET, [Gabriel] Avocat au Parlement de Paris, sa patrie, en 1641, mort dans la même ville en 1688. […] GUÉRIN DU ROCHER, [Pierre] ci-devant Jésuite, près de Falaise, en 1731.

293. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 100-103

LAURÉS, [Antoine , Chevalier de] à Gignac, dans le Diocese de Montpellier, mort à Paris en 1778. […] Il est donc bien plus digne des soins de quiconque est avec du talent, de ne pas s’asservir à rendre un Original mot à mot, phrase par phrase, idée par idée, image par image.

294. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

La supériorité de leur raison leur montre les suffrages des hommes sensibles, nés & à naître, & ils placent la récompense de leurs travaux dans l’amélioration des projets pour le bien public. […] L’Imprimerie est à peine née ; & tout a une pente générale & bien marquée vers la perfection. […] On auroit vu l’expression vivante du génie, au lieu de cette physionomie morte qui naît des traductions. […] Pour éviter une prétendue confusion, il en fit naître une autre plus considérable. […] Il est pour les ténèbres, & il ne peut vivre avec lui même.

295. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Si les poëtes de la pléiade de la Restauration ont pu sembler à quelques-uns être nés d’eux-mêmes, sans tradition prochaine dans le passé littéraire, déconcertant les habitudes du goût et la routine, c’est bien sur M. de Vigny que tombe en plein la remarque. […] Dans le poëme d’Éloa, cette vierge-archange est née d’une larme que Jésus a versée sur Lazare mort, larme recueillie par l’urne de diamant des séraphins et portée aux pieds de l’Éternel, dont un regard y fait éclore la forme blanche et grandissante. […] de ces observations fines et âcres, et d’un reste immortel de fraîcheur naïve et de passion adorable, naquit Stello. […] Dieu seul et le poëte savent comment naît et se forme la pensée. […] M. de Vigny est le 27 mars 1797.

296. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Une impartiale étude fait éclater à nos yeux que la Renaissance a tout recréé, tout sauvé, loin de rien étouffer ou empêcher de naître. […] Née à Venise vers 1363, fille de Thomas Pisani, astrologue de Charles V, elle fut amenée en France par son père en 1368. […] vers 1394, fils d’un bourgeois de Baveux, frère cadet de Guillaume qui devint évêque de Paris, il servit Charles VI et Charles VII. […] Biographie : en 1391, fils de Louis d’Orléans et de Valentine Visconti, il épousa Isabelle de France, veuve de Richard II, qu’il perdit en 1409, puis Bonne d’Armagnac, qui mourut en 1415. […] Biographie : vers 1447, fils d’un grand bailli de Flandre, attaché à Charles le Téméraire de 1464 à 1472, conseiller et chambellan (1468), Commynes est chargé de missions à Calais en 1470, à Londres en 1471.

297. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Petite remarque, non tout à fait insignifiante, je crois : — La seconde fille de Marceline, née en 1821, qu’on appelait Ondine et que Sainte-Beuve dut épouser, s’appelait en réalité Hyacinthe. […] Bertinazzi, par Latouche (Paris, Michel Lévy, 1867), nous apprend que Hyacinthe-Joseph-Alexandre Chabaud de Latouche est le 3 février 1785. […] De ce mariage naquit un fils que Latouche adorait. […] Elle naît pauvre, elle entre au théâtre pour nourrir sa famille. […] Nous sommes nées peupliers. » C’est bien cela.

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