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2043. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Remard, dit-il, m’a communiqué un manuscrit de sa composition, intitulé Supplément nécessaire aux Oeuvres de J.

2044. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Simétha, pour nous en tenir à elle, s’est donc rendue la nuit dans un endroit désert, aux environs de sa maison, dans quelque cour ou quelque jardin ; elle est accompagnée de sa servante Thestylis, et s’est fait apporter tout l’appareil et les ingrédients nécessaires au sacrifice ; elle commence brusquement en s’adressant à la suivante : « Où sont mes lauriers ?

2045. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Je n’avais pas encore ouvert les yeux ; la sensation des objets présents n’avait pas fait son office, du moins elle ne l’avait fait que pour ranimer les souvenirs ordinaires et les jugements généraux ; c’étaient ces jugements et ces souvenirs qui, par la fixité de leur ordre et par la cohérence de leur groupe, avaient opéré la réduction nécessaire et vaincu la tendance naturelle par laquelle l’image nous fait illusion.

2046. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Mais, à elle seule, elle ne peut rien : l’unité, source de toute force, lui manque ; l’amitié pieuse des races qu’elle appelait jadis barbares lui est nécessaire.

2047. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Réunir en une société régulière une multitude d’êtres épars qui pullulent au hasard sur une terre sans possesseurs légitimes et reconnus ; Combiner assez équitablement tous les intérêts divergents ou contradictoires de cette multitude pour que chacun reconnaisse l’utilité de borner son intérêt propre par l’intérêt d’autrui ; Extraire de toutes ces volontés individuelles une volonté générale et commune qui gouverne cette anarchie ; Proclamer ou écrire cette volonté dominante en lois qui instituent des droits sociaux conformes aux droits naturels, c’est-à-dire aux instincts légitimes de l’homme sortant de la nature pour entrer dans la société ; Sanctifier ces lois par la plus grande masse de justice qu’il soit possible de leur faire exprimer, en sorte que la conscience, cet organe que le Créateur nous a donné pour oracle intérieur, soit forcée de ratifier même contre nos passions la justice de la loi ; Faire régner avec une autorité impartiale et inflexible cette loi sur nos iniquités individuelles, sur nos résistances, nos empiétements, nos répugnances ; lui créer un corps, des membres, une main dans un pouvoir exécuteur et visible chargé de faire aimer, respecter et craindre la loi ; Armer ce pouvoir exécuteur de toute la force nécessaire pour réprimer les atteintes individuelles ou collectives contre la loi, sans l’investir néanmoins de prérogatives assez absolues pour qu’il puisse lui-même se substituer à la loi et faire dégénérer cette volonté d’un seul contre tous en tyrannie ; Échelonner, si l’empire est grand, les corps ou les magistratures, religieuse, civile, judiciaire, administrative, de telle sorte que chaque province, chaque ville, chaque maison, chaque citoyen, trouve à sa portée la souveraineté de l’État prête à lui distribuer sa part d’ordre, de sécurité, de justice, de police, de service public, de vengeance même si un droit est violé dans sa personne ; Faire contribuer dans la proportion de son intérêt et de sa force chacun des membres de la nation aux services onéreux que la nation exige en obéissance, en impôt, en sang, si le salut de la communauté exige le sang de ses enfants ; Créer au sommet de cette hiérarchie d’autorités secondaires une autorité suprême, soit monarchique, c’est-à-dire personnifiée dans un chef héréditaire, soit aristocratique, c’est-à-dire personnifiée dans une caste gouvernementale, soit républicaine, c’est-à-dire personnifiée dans un magistrat temporaire élu et révocable par l’unanimité du peuple : voilà le chef-d’œuvre de cette création d’un gouvernement par l’homme.

2048. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Supposez-vous spectateur, mais spectateur à loisir, spectateur solitaire ; non devant une scène bruyante, mais devant votre livre et votre lampe, ayant le temps et le silence nécessaires aux impressions réfléchies, et mesurez l’étendue et la profondeur de cette œuvre incomparable du génie moderne en Allemagne.

2049. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Pour cela je commence par dresser un Mémoire écrit avec cette espèce de coquetterie qui est nécessaire toutes les fois qu’on aborde l’autorité, surtout l’autorité nouvelle et ombrageuse, sans bassesse cependant, et même, si je ne me trompe, avec quelque dignité.

2050. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Écoutons-le un moment : « Renaud, cherchant aventure en Écosse, arrive dans un monastère, monté sur son cheval Bayard, cheval infatigable, machine d’opéra nécessaire à transporter ce paladin d’un pôle à l’autre.

2051. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

. — Non, me dit-il, vous ne m’aideriez qu’à tomber, et je vous entraînerais dans ma chute, vous allez voir ; j’ai calculé et disposé les appuis que ma douloureuse infirmité me rend nécessaires pour aller en sûreté de ce grabat à ma table, et de ma table à mon lit, sans assistance : il n’y a pas si loin du travail à la mort d’un pauvre poète estropié, pour qu’il ne puisse passer, avec l’aide de Dieu, du dernier labeur au dernier sommeil, et encore, en rencontrant son Dieu en chemin, me dit-il en se tenant contre ses meubles devant un christ d’ivoire donné par sa mère.

2052. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Léon Deffoux Vraiment, croyez-vous nécessaire de discuter des critiques que vous qualifiez, justement, de « violentes », des attaques que vous jugez, à bon droit, « passionnées » sur le « stupide xixe  siècle ».

2053. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Elle y est même plus riche que dans les écrits en prose, parce que la satire touche à plus de choses que les récits, et qu’elle y prend toutes les nuances, depuis la colère sérieuse qui prétend corriger ce qu’elle attaque, jusqu’à cette indifférence aimable qui ne veut rien corriger, et pour qui les abus mêmes ne sont que des maux nécessaires avec lesquels il faut savoir vivre.

2054. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Ambitieuse et adroite, habile à jouer la douceur et le respect, ayant l’air d’obéir quand elle commande, impérieuse dès qu’elle se croit nécessaire, mais, quand le maître gronde, faisant retraite jusqu’aux repentirs larmoyants et aux demandes de pardon, Mme Évrard est le type de la gouvernante qui veut devenir l’épouse légitime.

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