Eh bien, ce qu’on dit encore aujourd’hui si mal à propos de cet auteur, peut-on le dire plus justement de l’école à laquelle Champfleury appartient ?
Il était impossible qu’il n’y eût pas une compensation à tant de maux.
Aussi préside-t-il à la divination, à la muse, qu’Homère définit la science du bien et du mal.
Il en faut conclure que la société est mal faite. […] Vaut-il mieux mal cultiver cent lopins de terre, ou être trois cents à cultiver un beau domaine ? […] La créature ne s’était détachée ni pour son bien ni pour son mal de son créateur. […] Le mal n’est pas grand. […] C’est mal connaître l’homme.
Mell prend sa flûte, et y souffle, dit Copperfield, « au point que je finissais par penser qu’il ferait entrer tout son être dans le grand trou d’en haut pour le faire sortir par les clefs d’en bas. » Tom Pinch, désabusé, découvre que son maître Pecksniff est un coquin hypocrite. « Il avait été si longtemps accoutumé à tremper dans son thé le Pecksniff de son imagination, à l’étendre sur son pain, à le savourer avec sa bière, qu’il fit un assez pauvre déjeuner le lendemain de son expulsion. » On pense aux fantaisies d’Hoffmann ; on est pris d’une idée fixe et l’on a mal à la tête. […] Le jeu de ces raisons délabrées ressemble au grincement d’une porte disloquée : il fait mal à entendre. […] La porte moussue, mal assise sur ses gonds grinçants, boiteuse et décrépite, se balance devant son mirage, comme une douairière fantastique, pendant que notre propre fantôme voyage avec nous. […] et il ne songe plus aux maux que l’avarice produit. […] Cette terreur incessante, sans espoir et sans issue, le spectacle de cette sensibilité qu’on froisse et de cette intelligence qu’on abrutit, les longues anxiétés, les veilles, la solitude du pauvre enfant emprisonné, son désir passionné d’embrasser sa mère ou de pleurer sur le cœur de sa bonne, tout cela fait mal à voir.
IV Il faut enfin que l’historien soit homme d’État, diplomate rompu par la théorie, et s’il se peut par la pratique, à toutes les questions intérieures ou extérieures qui intéressent la dignité, la grandeur honnête et la sécurité de son pays ; car, s’il ne connaît pas ces questions, comment les jugera-t-il bien ou mal servies ou desservies dans les actes diplomatiques, législatifs, militaires, des rois, des empereurs ou des ministres dont il raconte les actes ? […] Nous disons d’avance, avec la même franchise, que ces qualités n’existent pas pour nous dans son premier livre de l’Histoire de la Révolution, livre superficiel et jeune, où rien n’est pesé, où rien n’est approfondi, où rien n’est senti, où rien n’est peint ; espèce d’estampe mal coloriée de l’esprit, des choses, des hommes de la Révolution française, semblable à ces portraits de fantaisie que l’on colporte à la foule sur nos places publiques, et qu’on lui donne pour l’image de ses grands capitaines, de ses grands orateurs ou de ses grands événements. […] Je ne dirai pas qu’elle fait tomber toute sévérité, car ce serait un malheur ; mais, quand on connaît l’humanité et ses faiblesses, quand on sait ce qui la domine et l’entraîne, sans haïr moins le mal, sans aimer moins le bien, on a plus d’indulgence pour l’homme qui s’est laissé aller au mal par les mille entraînements de l’âme humaine, et on n’adore pas moins celui qui, malgré toutes les basses attractions, a su tenir son cœur au niveau du bon, du beau et du grand. […] C’était une armée arbitrairement personnifiée par un jeune guerrier tirant le sabre du fourreau et disant à la nation, bien ou mal constituée : Effacez-vous, j’entre seul en scène !
Il entre d’un pas traînant, se laisse tomber sur un fauteuil, et d’une voix qui n’a plus sa chaude nervosité sourde, il se plaint de maux d’entrailles qui l’ont fait maigrir de quinze livres, en six semaines. […] Jeudi 13 avril Aujourd’hui, où Zola vient prendre de mes nouvelles, et me trouve encore au lit, il se plaint de malaises, de souffrances intérieures, d’angine de poitrine, de maux dont il souffrait, aux premiers jours de sa liaison avec Flaubert. […] Et dans ce travail horizontal, où la circulation se fait assez mal, quelques-uns ont deux ou trois chiens couchés sur eux, pour leur tenir chaud. […] Il m’annonce qu’il va partir pour Plombières, qu’il souffre d’affreux maux d’estomac. […] Samedi 25 novembre À ce qu’il paraît, j’ai été anathématisé, à la mairie du VIe arrondissement, par les femmes de la Ligue de l’Émancipation, pour le mal que j’ai dit du beau sexe, dans mes livres, et qui, si elles ne sont pas encore décidées à venir me battre à domicile, sont résolues à m’adresser une lettre énergiquement motivée.
La vie telle que nous la connaissons, en solidarité avec toutes les autres vies, en rapport direct ou indirect avec des maux sans nombre, exclut absolument le parfait et l’absolu. […] Le réalisme mal entendu rend le demitalent absolument intolérable. […] Mais un fusil Gras, un sabre, c’est pour nous le pantalon rouge et trop large du soldat qui passe dans la rue, avec sa figure souvent rougeaude et mal éveillée de paysan qui sort de son village. […] Tout âge, dit Elisabeth Browning, eu raison même de sa perspective trop rapprochée, est mal aperçu de ses contemporains. […] Tous l’ont attribuée non pas à la maladie de Rousseau, mais au mal du siècle, à l’artifice des conventions sociales.
Vous écrivez mal et vous falsifiez la nature. […] L’éternelle poursuite de la formule magique, de cette unité fondamentale, promesse d’explication universelle ; la fureur belle de substituer aux systèmes le Système, celui qui absorbera la nature entière, — affolent le cerveau des hommes en mal d’absolu et l’obligent à rajeunir sans fin ses méthodes d’investigation, à se tailler de nouveaux sentiers parmi la brousse des faits, à pousser avec délices des reconnaissances dans l’inconnu. […] Le verra-t-il mal celui qui s’efforcera d’exprimer par son dessin la résignation de l’animal souffre-douleur ? […] « La poésie disait Hello, domine le temps et l’espace, elle nous oblige à sentir en frissonnant le voisinage réel de l’éternité qu’on oublie. » * * * Ne nous défendons pas pourtant de l’avouer : certaines choses se sentent bien et s’énoncent mal. […] Je les raconte pour mieux vous rendre participant à mon mal.
mais qui avaient mal tourné. […] … Comme riposte, ce n’était pas mal trouvé, et par exemple, la sage « Jeune Belgique » qui ne dédaignait pas les pirouettes sut s’en servir longuement. […] En critique, Gourmont parle très mal de Maupassant, plus mal encore parle de Zola le poète des Cornes du faune, Ernest Raynaud : « Zola, c’est Nana, dit-il ; c’est le symbole de sa vie publique, à cette courtisane, de lettres ! […] Les maîtres qu’ils revendiquent sont des Parnassiens qui ont mal tourné ». […] En tous les poèmes de cette époque, l’ascendant souverain du poète des Fleurs du mal est évident.
On n’y trouverait point de vers libres, mais beaucoup de bonnes choses, connues depuis par l’impression en volume, pas mal de gaieté et de sarcasme. […] Lemaître sur les poètes symbolistes et les poètes décadents ne nous paraît qu’une entrée en matière, une mise en milieu de Verlaine, bien inutile et bien inexacte ; le sagace critique est mal renseigné ; il n’a pas tout lu ; il a souvent mal lu ; tomber sur le pauvre M. […] Toute réforme ne pourra s’établir que sur de complètes bases scientifiques, et c’est ce qui manque aux livres du comte Tolstoï, mais ils offrent du mal d’émouvants tableaux ; son instinct d’artiste éminent lui a bien indiqué le mal social et ses phases délicates, et c’est d’un très bel instinct de réformateur qu’émanent ses vues. […] Tous trois sont fortement Baudelairiens, et ils continuent l’œuvre de l’auteur des Fleurs du Mal ; par Baudelaire, ils ont subi l’empreinte de Poe. […] Peut-être à ce que la question est mal posée, que les termes du problème ne sont pas nets.
Le roman est un genre vague, mal aisément défini ; il touche à tout, il s’applique à l’histoire elle-même, il s’élève jusqu’à l’épopée ; il tombe aussi, il se rabaisse, et, à vouloir tout peindre, il s’égare.