« Dans l’excès de ma douleur, je me mordis les deux mains, et eux, pensant que c’était la faim qui me faisait chercher à manger ma propre chair, se levèrent en sursaut et me dirent : “Père, ce sera moins affreux pour nous si tu te nourris de nos corps ; c’est toi qui nous as revêtus de ces misérables chairs, c’est à toi à nous en dépouiller s’il le faut.” […] Quelques âmes en peine, représentées sous des traits de femmes avec des mains suppliantes et de grosses larmes sous les paupières, se dégagent à demi des langues de flammes qui lèchent la muraille. […] « Regarde comme cette bête féroce est devenue indomptée depuis qu’elle n’est plus mutilée par l’éperon et que tu as porté la main à l’étrier ! […] Elle disait : « “Que ceux qui me demanderont mon nom sachent que je suis Lia, et j’égare çà et là mes belles mains dans l’herbe pour me faire une guirlande ; — pour que mon miroir me présente une image qui me charme ici, je me pare. — Mais ma sœur Rachel, elle, ne s’éloigne jamais du miroir, et tout le jour elle y reste assise ; — elle se complaît délicieusement à contempler ses beaux yeux, comme moi à m’embellir avec mes mains. […] Une nation qui a produit après lui, par la main du Tasse, un poème épique moins irréprochable, mais plus enchanteur que l’Énéide ; une nation qui a produit, par la main de l’Arioste, le plus immortel caprice de génie qui ait jamais déridé la muse sévère de l’épopée ; une nation qui a produit, dans un homme plus grand qu’eux tous, dans Pétrarque, le Platon de l’amour céleste et de l’amour humain en un seul homme, pour faire parler à la fois à la piété, à l’imagination et au cœur, leurs trois idiomes surhumains, dans des vers qui ne furent et qui ne seront jamais chantés que dans le ciel ; une telle nation est ingrate envers ses autres enfants en voulant être trop reconnaissante envers un seul.
Quand le Cours de littérature de La Harpe ou la Correspondance du même avec le grand-duc de Russie, ou encore quand les Mémoires de Besenval paraissaient, le prince de Ligne les lisait la plume à la main et les accompagnait page par page de remarques curieusesc, dont les éditeurs soigneux de ces divers ouvrages devraient dorénavant profiter. […] Mais, au lieu du gros bon sens de la première, l’autre avait une conversation pleine de traits, et avait l’épigramme et le couplet à la main. — Le genre de Mme Geoffrin était, par exemple, une espèce de police pour le goût, comme la maréchale de Luxembourg pour le ton et l’usage du monde. […] Il est vrai qu’en sortant de ses mains, elle mettait les siennes dans ses cheveux pour s’arranger à l’air de son visage. […] elle revenait quelquefois au duc de Marlborough tombé en enfance et jouant avec ses pages ; et un jour qu’un de ses portraits, devant lequel il passa, la lui rendit, il arrosa de pleurs ses mains qu’il porta sur son visage. […] [1re éd.] le prince de Ligne les lisait plume en main et les accompagnait page par page de remarques curieuses d.
Henri II succède, donnant la main à Catherine de Médicis et à Diane de Poitiers. […] Le roi, après le souper, « me fit faire, nous dit le magistrat, deux tours de la longue allée, tenant d’une main madame la duchesse, et j’étais de l’autre ». […] Quand elle était en habit de cheval, elle aimait la couleur verte : Le vendredi 17 mars (1595), dit L’Estoile, il fit un grand tonnerre à Paris avec éclairs et tempête, pendant laquelle le roi était à la campagne, qui chassait autour de Paris avec sa Gabrielle, nouvellement marquise de Montceaux, côte à côte du roi qui lui tenait la main. […] Le roi, sans y songer, commençait à faire sa partie dans le concert et à psalmodier avec les autres ; mais Gabrielle, qui était près de lui et qui songeait à ce que pouvait devenir une telle imprudence défigurée par la malignité, lui mit aussitôt la main sur la bouche en le suppliant de ne plus chanter ; ce qu’elle obtint. […] Henri commence en marquant son intention : Allons nous promener, nous deux seuls, lui dit-il en lui prenant la main et passant familièrement, selon sa coutume, ses doigts entre les siens ; j’ai à vous entretenir longuement de choses dont j’ai été quatre fois tout près de vous parler ; mais toujours me sont survenues, en ces occasions, diverses fantaisies en l’esprit qui m’en ont empêché.
Je les lis de sa main, écrites à une date qui, à quelques mois près, ne peut guère être que 1798. […] Ainsi, dans ces derniers mémoires, racontant sa présentation à Versailles et sa présence à l’une des chasses royales, Chateaubriand veut que dans les deux circonstances Louis XVI ne lui ait parlé qu’une seule fois pour lui dire un mot insignifiant : ici, dans une note de l’Essai, il remarque que Louis XVI lui a parlé deux fois, et il écrit même de sa main en marge les mots très courts que le roi lui adressa dans les deux occasions ; mais ces mots, dont il ne reste que quelques lettres, ont été arrachés par un ongle irrité. […] On n’a pas eu la même susceptibilité pour ce qui touche Dieu et les idées religieuses : sur ces points l’opinion de Chateaubriand à cette date subsiste tout entière, inscrite de sa main en marge, dans des notes aggravantes et corroboratives du texte. […] » Puis en marge il ajoute de sa main cette note touchante qui est faite pour racheter bien des incrédulités amères, et dont les premiers mots respirent une naïveté douloureuse : C’est ce qui m’est arrivé vingt fois, mais malheureusement j’avais toujours l’inquiétude du lendemain. […] votre Dieu n’est plus qu’un tyran horrible et absurde » ; tout à côté de ces mots imprimés Chateaubriand ajoutait de sa main ; « Cette objection est insoluble et renverse de fond en comble le système chrétien.
Combes même, si favorable d’ailleurs, le récit de cette quatrième et dernière partie de la carrière politique de Mme des Ursins (1711-1714), que l’on a vu son obstination vaniteuse à réclamer pour elle une souveraineté en Flandre ou dans le Luxembourg, au risque de retarder, d’accrocher la paix générale de toute l’Europe, son obsession croissante, son accaparement de Philippe V après la mort de sa première femme, l’humiliante sujétion à laquelle cette femme de soixante-dix ans prétendait réduire le jeune et royal veuf, les indécents propos auxquels elle ne craignait pas de l’exposer, on comprend qu’elle ait lassé et ce roi et l’Espagne, et qu’elle ait fini par être secouée d’un revers de main sans laisser après elle beaucoup de regrets. […] qu’avant de se décider à écrire sur quelque portion de ce beau siècle, on devrait bien s’y être préparé de longue main, et, pour cela, dès la jeunesse, dès l’enfance, avoir insensiblement reçu une première couche générale de connaissance classique française, de bon et juste langage, comme du temps de Fontanes et de la jeunesse de M. […] Sa lettre n’est pas de sa main, l’ayant prié instamment autrefois de se servir d’un secrétaire par la difficulté que j’avais à lire son écriture. […] Et dès le début, pendant la route même, à Barcelone, en quels termes affecte-t-elle de parler de ce nouvel emploi de camerera mayor qu’on vient de lui voir briguer sous main si activement (12 décembre 1701) : Dans quel emploi, bon Dieu ! […] Il y a des femmes qui sont nées et qui mourront bergères ; elles portent le chapeau de fleurs et la houlette jusqu’à quatre-vingts ans : Mme des Ursins était née et ne vivait que pour brasser de grandes affaires et pour avoir la haute main dans de magnifiques tripots, au sein des jardins et des palais.
Le maréchal de Saxe menait de main de maître cette campagne. […] Mais j’en reviens là, Sire, n’admettez aucun délai ni aucune difficulté ; on ne veut pas vous lier les mains, mais on veut espérer… » Ce sont là de bons, de justes et même de sages et raisonnables sentiments. […] Voici ce que le roi très chrétien m’écrit, mot pour mot, dans la lettre que j’ai reçue hier, et qui est de sa main d’un bout à l’autre : « Ne serez-vous point fâché de ce mariage, mon cher maréchal ? […] Elle a voulu mettre monseigneur le Dauphin en jeu quelquefois, mais cela n’a point du tout réussi et aurait donné beaucoup d’éloignement pour elle, si des personnes plus sages et plus habiles n’y avaient mis la main. […] Toutes ces lettres de Maurice passent par les mains du comte de Bruhl, avec qui il continue de jouer comme avec un gentil épagneul et un lutin espiègle : il faut croire que le physique du ministre y prêtait.
Que, l’astrolabe en main, un autre aille chercher Si le soleil est fixe, ou tourne sur son axe ; Si Saturne, à nos yeux, peut faire un parallaxe… Pour moi, etc. […] C’est que sur le calcul, dit-on, de Cassini, Un astrolabe en main, elle a, dans sa gouttière, À suivre Jupiter passé la nuit entière. […] Dans l’épitre à Racine, il se demande : Et qui, voyant un jour la douleur vertueuse De Phèdre, malgré soi perfide, incestueuse, Ne bénira d’abord le siècle fortuné Qui, rendu plus fameux par tes illustres veilles, Vit naître sous ta main ces pompeuses merveilles ? […] combien de gens prêtèrent toujours celui des deux qu’ils tiennent à sa main ! […] Quant à la manière dont madame de Sévigné s’est exprimée dans une lettre confidentielle à son cousin sur la nomination de Racine et de Boileau à la place d’historiens, Voltaire était plus capable que personne den sentir la justesse ; Racine et Boileau eux-mêmes, en mettant la main sur la conscience, n’auraient pu la trouver injuste.
Il embrassa la princesse dans le carrosse, et lui donna la main pour la descendre ; il la conduisit dans son appartement à elle ; il lui présenta en chemin Monseigneur, Monsieur et M. de Chartres ; la princesse lui baisa plusieurs fois la main en montant le degré. […] Elle est maigre, comme il convient à son âge ; sa bouche fort vermeille, les lèvres grosses, les dents blanches, longues et mal rangées ; les mains bien faites, mais de la couleur de son âge. […] Chaque partie du visage, à la prendre isolément, pouvait paraître défectueuse ou même laide, et de toutes ces laideurs, de tous ces défauts et de ces irrégularités, ajustées, attachées par la main des Grâces, il résultait je ne sais quelle harmonie de la personne, un ensemble délicieux dont le mouvement et le tourbillon vous ravissaient le regard et l’âme. […] Au lieu de se comporter comme un être indomptable, elle était devenue raisonnable et polie, se tenait selon son rang, et ne souffrait plus que les jeunes dames se familiarisassent avec elle, en trempant les mains dans le plat… Voilà d’incommodes éloges et dont on se passerait bien. […] Adorée de son jeune époux, et sachant prendre en main ses intérêts en toute rencontre, il ne paraît pas qu’elle eût pour sa personne un goût bien vif et bien tendre.
Quant à nous, nous dirons que quelques Articles fournis à l’Almanach de Lyon, qu’un peu de part à la confection de l’Almanach des Muses, que l’honneur d’avoir travaillé au Journal des Dames, Ouvrage malheureux, qui est venu expirer entre ses mains, après avoir passé par tant de mains meurtrieres, seroient des titres bien foibles pour prétendre à la gloire.
Zola s’en lave les mains. […] Daudet a-t-il la main cruelle. […] Il a la clef dans les mains et ne veut pas s’en servir, voilà tout. […] » Remarquez, d’ailleurs, qu’il s’en lave les mains. […] Sardou en avait les éléments sous la main.
Ils s’agenouillent en joignant les mains ! […] Lui, la prenant par la main : — Ma petite Bérénice, me dit-il. […] Les artères du cou étaient tuméfiées, les mains déjetées, les jambes tordues. […] Alors le prince, au galop (geschwind), se lave le visage et les mains, en se servant du savon pour les mains seulement. […] Jusque-là tout avait été fait pas la simple pensée, sans qu’il y mît la main.
Tous pas plus grands que la main. […] La main qui m’humiliait me relève en même temps. […] Veuve par la main du bourreau, elle considérait son veuvage comme sacré. […] La Victoire de bronze que l’empereur tenait dans sa main lui fut arrachée. […] N’en prends jamais une poignée dans ta main sans penser qu’elle est sacrée.