Et tandis que tous, peuple, Sénat, armée, se précipitent avec joie vers les vainqueurs, l’empereur et sa fille se frappent et meurent, libres encore, et léguant aux Barbares l’exemple d’êtres qui, jusqu’au bout, ont eu foi en une idée, et qui n’ont voulu se soumettre à aucun esclavage.
La seule différence qui se trouve entre l’Ouvrage de Coutel & le sien, est que l’un est en grands Vers, rangés par quatrains, & l’autre en Vers libres : à cela près, les pensées, les expressions, les tours, les rimes sont absolument les mêmes.
Un tel usage du pouvoir est si contraire à l’idée du Gouvernement, que ce fut pour enchaîner ce pouvoir aveugle & féroce, que le Gouvernement fut institué : c’étoit pour que les hommes fussent libres, qu’il étoit nécessaire qu’ils fussent gouvernés : car le caractere de la multitude est de se laisser entraîner par la fougue des passions ; & ce fut pour nous soustraire à la tyrannie de la foule, que les Rois nous furent donnés.
Ces effets n’ont point été inconnus des anciens ; ils élevaient des cirques sans masses pleines, pour laisser un libre accès aux illusions de la perspective.
Bien entendu, je ne parle que de celles qui seraient libres et à qui ils pourraient se marier sans enfreindre les prescriptions d’Allah. » Les Peuhl ont, à l’unanimité, déclaré qu’il en serait selon son désir.
Car ils ont beau dire que chaque critique resterait libre — et je n’aperçois pas comment ils pourraient l’empêcher — le public ne s’en rapporterait qu’aux « sélections » des comitards, s’il les croyait autorisées par l’Association en corps. […] Paul On y boit peut-être moins, mais on y est plus libre. […] Tout citoyen d’une République est libre par là même au même titre et dans la même mesure que tous les autres. […] Paul La liberté est la même pour toutes les provinces qui font partie d’un pays libre. […] Nous avions l’impression de soulever l’éteignoir scolaire et d’arriver enfin à l’air libre.
Mais terrible est cette même force quand elle échappe à ses chaînes, quand elle suit sa violente impulsion, fille libre de la nature. […] Quand la lumière des étoiles brille, le jeune ouvrier, libre de tout souci, entend sonner l’heure de la joie ; mais le maître n’a pas de repos. […] « Ordre saint, enfant béni du Ciel, c’est toi qui formes de douces et libres unions ; c’est toi qui as jeté les fondements des villes ; c’est toi qui as fait sortir le sauvage farouche de ses forêts ; c’est toi qui, pénétrant dans la demeure des hommes, leur donnes des mœurs paisibles et le bien le plus précieux, l’amour de la patrie. […] Que manque-t-il à l’Italie pour devenir indépendante et pour rester libre ? […] Cependant cette décentralisation, fatale jusqu’ici à l’Italie, nuisible à l’Allemagne, n’empêche pas le génie germanique d’influer puissamment depuis quelques années sur la littérature nouvelle de l’Europe dans ce que l’on appelle romantisme, c’est-à-dire dans cette tendance heureusement novatrice du génie français, italien, britannique, à sortir de la servile imitation des anciens ; à émanciper nos langues en tutelle, et à les rendre enfin originales et libres comme la pensée spontanée du monde moderne ; dans le romantisme il y a une propension évidente à germaniser la littérature moderne.
Je laissai la route libre ; la calèche s’arrêta à la grille en bois de la métairie, et j’en vis descendre, entre les mains tendues des trois jeunes filles du métayer, la charmante Romaine, encore présente à ma mémoire depuis les bals de la rue de la Paix. […] « La France restera libre et me devra sa liberté constitutionnelle presque tout entière. […] Madame Récamier avait été toute sa vie une grande enchanteresse des yeux et des cœurs ; à cette époque elle fut un grand diplomate, le Talleyrand des femmes, dominant au fond toutes les opinions par une supériorité d’esprit qui ne donnait à chacune de ces opinions que sa valeur, les respectant toutes, n’en partageant aucune que dans la juste mesure de raison qu’elle contenait, et marchant libre, fière et souriante, entre tous les partis, comme une déesse de la Paix qui fait de son salon une terre neutre où l’on ne se rencontre que désarmé. On déposait en effet ses colères, ses fanatismes, ses rancunes sur le seuil, pour n’apporter qu’un grave et libre entretien à ce congrès de l’agrément, présidé par une femme personnifiant en elle l’agrément suprême. […] Voilà pourtant, me dis-je à moi-même, ce seuil qu’ont foulé tous les jours, pendant tant d’années, les pas de tant de femmes charmantes, de tant d’hommes illustres, aimables ou lettrés, dont les noms, groupés par l’histoire, formeront bientôt la gloire intellectuelle des cinq règnes sous lesquels la France a saigné, pleuré, gémi, chanté, parlé, écrit, tantôt libre, tantôt esclave, mais toujours la France, l’écho précurseur de l’Europe, le réveille-matin du monde !
Ce genre de spectacle, depuis si charmant et si français, alors au berceau, était des plus humbles et des plus bas ; il consistait en de simples parades qui, nées sous la Régence, et grâce aux libres mœurs qu’elle favorisait, en avaient pris le ton. […] Piron est un excellent préservatif contre l’ennui ; mais il s’en va dans huit jours, et je vais retomber dans mes langueurs. » L’abbé, dans sa citation, soit malice, soit inadvertance, oublia la dernière ligne et s’arrêta après le mais, en ajoutant un et cætera qui laissait le lecteur libre de remplir la phrase de toute espèce de malice. […] Il se rapproche de Saint-Gelais dans le genre libre : dans l’épigramme littéraire, il est souverain, et ce qui le distingue, c’est une certaine vigueur et hauteur dans laquelle Le Brun seul l’a égalé ou même surpassé. […] Mais, en y regardant mieux, on s’aperçoit que la pièce si osée n’est qu’une imitation libre de l’épigramme de Martial : Uxor, vade foras, aut moribus utere nostris… Piron n’avait nul besoin d’être marié pour trouver cette leçon-là. […] Ce buste, le premier de ceux qui furent donnés à la Comédie-Française, et qui inaugura cette curieuse galerie des auteurs dramatiques, est en effet des plus beaux : quelque chose de libre, de négligé, de malicieux et d’inspiré.
Il est le libre causeur par excellence ; il a de l’ancienne société le ton, le goût, les façons déliées, avec tous les principes (y compris les conséquences) de la nouvelle ; il a de bonne heure épousé et professé les doctrines généreuses de son temps, et il n’en a pris aucun lieu commun. […] Le terrain était miné sous les pieds, et, quoique l’atmosphère générale des esprits fût alors fort calmée et presque libre d’orages, une Cour aveugle ne le croyait pas, et on ne croyait guère en elle. […] Cependant, à la fin de 1821, M. de Rémusat avait perdu sa mère ; un des premiers actes du ministère Villèle fut de destituer son père : le jeune homme se trouva tout à fait libre. […] La chute du ministère Villèle avait rouvert le champ à la presse libre ; l’avènement du ministère Polignac l’arma tout entière. […] Ce point obtenu, placé au cœur du mouvement politique, ami personnel de tous les hommes dirigeants, il fut longtemps avant de se décider aux fonctions officielles ; même quand il appuie et quand il conseille le pouvoir, c’est encore le rôle libre qui lui va le mieux.
L’historien, très peu attentif à ces agonies du gouvernement libre auquel il a dû cependant la principale part de sa renommée, semble se ranger du côté du silence. […] Pitt pour gouverner un pays libre depuis son adolescence jusqu’à sa mort. […] Il avait quarante-trois ans seulement, et il comptait déjà dix-sept ans de domination, et d’une domination à peu près absolue dans un pays libre. […] Il était mort à l’âge de quarante-sept ans, après avoir gouverné son pays, pendant plus de vingt années, avec autant de pouvoir qu’on en peut exercer dans une monarchie absolue ; et cependant il vivait dans un pays libre, il ne jouissait pas de la faveur de son roi, il avait à conquérir les suffrages de l’assemblée la plus indépendante de la terre ! « Si on admire ces ministres qui, dans les monarchies absolues, savent enchaîner longtemps la faiblesse du prince, l’instabilité de la cour, et régner au nom de leur maître sur un pays asservi, quelle admiration ne doit-on pas éprouver pour un homme dont la puissance, établie sur une nation libre, a duré vingt années !
C’est l’Amoureux des « libres devenirs », c’est l’Amant de la Liberté, c’est le compagnon qui, dans le geste et l’ampleur de sa voix, de son chant, clame son dédain des vaines rhétoriques, des vaines formules de Vie.