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782. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Le 12 novembre dernier, nous avons assisté aux touchantes funérailles d’un homme universellement estimé, qui personnifiait en lui toute l’idée qu’on peut se faire de l’homme de bien et aussi de l’homme de lettres d’autrefois. […] Après avoir fait bravement son devoir de citoyen, il rentra dans ses foyers ; la délicatesse de sa santé lui fit accorder son congé définitif en l’an IV, et il put se livrer sans partage à son goût pour les lettres et pour la philosophie morale. […] C’est un roman par lettres, tout pastoral, qui sent la candeur de la jeunesse et presque de l’adolescence. […] Il en sortit en 1814, et depuis lors il n’eut plus d’autre fonction que celle d’écrivain et d’homme de lettres. […] Ce point important de l’histoire a depuis reçu le dernier degré de lumière par la publication des lettres mêmes et des notes de Mirabeau adressées à la Cour (1851).

783. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Et plus explicitement encore, parlant en toutes lettres du duc d’Orléans, Mallet du Pan dira (27 mars 1796) : Le duc d’Orléans a beaucoup de partisans. […] sa conviction, toute sa moralité et sa personne même étant engagées dans les conseils qu’il donnait, il demandait sinon qu’on les suivît à la lettre, au moins qu’au même moment on n’agît point dans un sens directement contraire. M. de Hardenberg, ministre de Prusse, ayant persisté à le consulter, tandis qu’il participait dans le même temps aux négociations de la paix de Bâle à laquelle Mallet était directement opposé, ce dernier le prit fort mal ; il interrompit un travail devenu dérisoire dans cette nouvelle conjoncture : « Dans cet état de choses, écrivait-il à M. de Hardenberg, toute lettre de ma part devenait un acte d’importunité, une indécence et un contresens. » Ayant été mêlé en 1794 dans un projet de conciliation qu’offraient aux princes émigrés les constitutionnels de la nuance de MM. de Lameth, et ne s’y étant prêté qu’avec une extrême réserve, Mallet du Pan apprit qu’on en jasait pourtant dans l’armée de Condé, et il reçut de l’envoyé anglais en Suisse, M.  […] Il faut lire en entier sa lettre en réponse à cet envoyé, qui ne lui en sut aucun mauvais gré ; elle est toute à l’adresse de cette incurable et intolérante émigration : Rien au reste, disait en terminant Mallet, ne m’est plus indifférent que ces commérages. […] Ceux qui liront ces Mémoires de Mallet du Pan y trouveront nombre de lettres intéressantes qui montrent dans l’intimité, et avec le ton qui est propre à chacun, l’abbé de Pradt, Montlosier, Mounier, Lally, Portalis.

784. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Le succès de ces lettres fit dire à Bossuet : « Qui lui conteste de l’esprit ? […] Voir ce que Racine en écrit à Boileau dans une lettre du 4 avril 1696. […] Lettre à l’abbé Nicaise. […] Lettre à l’abbé Nicaise. […] Cette lettre se termine ainsi : « A cause que vous avez défendu à mes lettres tout compliment. »

785. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 108

Le Mercure de France, depuis 1720 jusqu’en 1740, contient plus de cent Dissertations, Mémoires, ou Lettres de sa composition. […] S’il étoit question d’apprécier son style, on pourroit se dispenser de chercher des comparaisons aussi glorieuses ; mais M. l’Abbé Lebeuf aura au moins la gloire d’avoir servi utilement les Lettres, par ses recherches laborieuses & ses heureuses découvertes.

786. (1895) Hommes et livres

Il ne leur vient guère plus de lettres d’Espagne que de Turquie. […] D’amples sommaires nous guident è travers les lettres italiennes. […] J’avoue que ses Lettres intimes ne la révèlent pas du tout. […] Mais cette excuse était un mensonge, que les lettres au comte Rocca font éclater. […] Il nous a donné plus et mieux dans les Lettres persanes.

787. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Au reste, cette lettre de Voltaire au père Porée est vraiment une lettre d’écolier qui fait l’hypocrite. […] Le moyen de cette lettre équivoque qui amène la catastrophe est petit. […] (Lettre à M. de La Roque, sur Zaïre.) […] Les lettres sont aujourd’hui plus protégées, plus encouragées qu’elles ne l’ont jamais été, et il n’y a plus d’écrivains. […] Mais lorsque le mari surprend à sa femme un paquet de lettres qu’il croit propres à la confondre, et lorsqu’il se trouve que ces lettres sont précisément celles qu’il a écrites lui-même à une maîtresse, il résulte de ce quiproquo une scène vraiment théâtrale et comique.

788. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — O — Ordinaire, Dionys (1826-1896) »

. — Lettres aux Jésuites (1883). […] Ordinaire a désormais son coin dans l’histoire des lettres.

789. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Dans une lettre à un de ses amis, il donne La Chaussée pour un des premiers génies de la nation, & le met à côté de Molière. […] C’est le même ton ; c’est la même ame que dans les Lettres Péruviennes. […] Cette lettre est une réponse au poëte Boursault, qui eut du scrupule d’avoir travaillé pour le théâtre, & qui consulta ce religieux. […] Ce religieux en fait hautement l’apologie dans sa lettre. […] Il discuta cette matière en théologien, & les deux religieux l’ont traitée en gens de lettres.

790. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Je suis loin de croire que cette qualité soit moins commune chez les critiques que chez les autres gens de lettres. […] Pour être journaliste, on n’en est pas moins homme, et homme de lettres qui pis est. […] Organisons la république des lettres, la plus vieille, la plus indestructible de toutes, et pourtant la plus indisciplinée. […] Fénelon, Lettre à l’Académie. […] Il a écrit les Lettres de l’anonyme de Vaugirard dans la querelle des Gluckistes et des Piccinistes.

791. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 502

Ses Œuvres mêlées forment deux volumes, & renferment plusieurs Lettres assez agréables, parsemées de petites Pieces de vers, quelquefois ingénieuses, plus souvent foibles, toujours exemptes d’enflure & de prétention. Il paroît, par ses Lettres, que Chevreau étoit en commerce avec les Poëtes & les Erudits de son temps, sur-tout avec Madame la Comtessede la Suze, dont il se montre Adorateur passionné.

792. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 513

Les Gens de Lettres lui doivent l’édition très-correcte de plusieurs Historiens Latins, qu’il a d’ailleurs enrichie de Notes & de Préfaces aussi instructives que bien écrites. […] On dira peut-être que ces sortes de Productions ne supposent pas de grands talens ; mais on ne pourra disconvenir qu’elles n’annoncent au moins du savoir, du discernement, & du zele pour le progrès des Lettres ; qualités qui le rendent plus digne d’éloges, que tant de Compilations indigestes & rebutantes, enfantées par l’incurable manie de faire gémir la presse & le Lecteur.

793. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

Ce n’était pas même un de ces familiers comme un Brossette ou un Boswell, devant lesquels on cause sans se gêner de toutes sortes d’opinions et d’affaires, sans compter que Bossuet n’était pas un homme de lettres, parlant ainsi à tout propos de ce qui l’occupait, et qu’il avait la discrétion grave du vrai docteur et du prélat. […] L’étude des belles lettres, qui l’occupait d’abord et où il excellait, se subordonna d’elle-même dans sa pensée dès qu’il eut jeté les yeux sur la Bible, ce qui lui arriva dans son année de seconde ou de rhétorique : ce moment où il rencontra et lut pour la première fois une Bible latine, et l’impression de joie et de lumière qu’il en ressentit, lui restèrent toujours présents, et il en parlait encore dans ses derniers jours ; il en fut comme révélé à lui-même ; il devint l’enfant et bientôt l’homme de l’Écriture et de la parole sainte. […] C’est en vertu du même principe de modestie, et de juste et rigoureuse distinction entre l’homme et le talent qu’au lit de mort et dans sa dernière maladie, comme le curé de Vareddes lui exprimait son étonnement qu’il voulût bien le consulter, lui à qui Dieu avait donné de si grandes et si vives lumières, il répondait : « Détrompez-vous, il ne les donne à l’homme que pour les autres le laissant souvent dans les ténèbres pour sa propre conduite. » Nous savons de nos jours, et par toutes sortes d’expériences, ce que c’est que l’homme de lettres livré à lui-même, dans toute la liberté et la verve de son caprice et de son développement ; nous savons ce qu’il est, même dans le cas où il se combine avec l’écrivain religieux et où il le complique par des susceptibilités sans nom. […] Nous avons vu également ce qu’est l’homme de lettres dans son mélange avec le prêtre, avec celui qui se glorifiait de ce caractère sacré et qui se flattait d’en toujours porter haut la marque ; nous avons vu tout ce que cet élément trop littéraire, cette trop grande activité et cette fièvre d’écrivain, a de périlleux et de dissolvant, surtout dans un siècle sans calme, au sein d’une atmosphère échauffée où tout excite et enflamme. […] Bossuet n’a rien d’un homme de lettres dans le sens ordinaire de ce mot ; ayant de bonne heure connu ces triomphes de la parole qui ne laissent rien à désirer en satisfactions immédiates et personnelles (s’il avait été disposé à les savourer), s’étant dès sa jeunesse senti de niveau avec la haute renommée qui lui était due, naturellement modéré, et avec, cela habitué à tout considérer du degré de l’autel, on ne le voit rechercher en rien les occasions de se produire par la plume et de briller.

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