Une telle indulgence tient à plusieurs causes, et d’abord à la conception même du livre qui, avant tout, veut être littéraire et garder la fidélité de son titre, ensuite à ces illusions de jeunesse que M. […] cette seconde partie, qui renferme dix-huit ans d’édifications et de renversements philosophiques et littéraires, cette période, la plus importante et la mieux remplie de celles que l’écrivain a entrepris de raconter, cette histoire enfin de la littérature sous le gouvernement de juillet, qui est l’histoire de la jeunesse et de la maturité du xixe siècle, est inférieure à l’Histoire de la Littérature sous la Restauration, qui l’a précédée.
Nous nous trouvons là en face d’une grave affection, dont une bonne partie de la neuve génération artistique me semble atteinte, sans chercher à s’en guérir, à la racine d’un mal qui dévore l’énergie d’une jeunesse déjà caduque et refroidie. […] Rien ne peut remplacer l’audace et la franchise de vivre : aucune vertu ni aucun vice, aucune patience ni aucune finesse, aucune intelligence ni aucune délicatesse ne peuvent valoir le clair et libre accomplissement d’un acte naturel et libre, pas même l’art prodigieusement esthétique et raffiné auquel peut parvenir l’égotisme dans tous les mondes, et spécialement — selon l’intention de cet article — dans une partie de la jeunesse littéraire moderne.
Ophelia est une simple jeune fille ; rien n’est accusé en elle, ni penchants, ni passions, ni sentiments ; elle n’a pas d’individualité morale, et sa naïveté même tient à la jeunesse et à la nature plutôt qu’à l’âme. […] Incertaine, fiévreuse, turbulente comme la jeunesse, pleine des maladresses de l’apprentissage, elle était aussi puissante pour l’erreur que pour la vérité, et détruisait plus qu’elle ne créait. […] Jusqu’alors et tant qu’a duré la période de la jeunesse, il a vécu des bienfaits de l’éducation et du fonds acquis par les innombrables générations qui l’ont précédé. […] Puisque Goethe a connu la jeunesse de Wilhelm Meister, pourquoi n’aurait-il pas éprouvé les mêmes sentiments que lui ? […] Goethe lui-même, on le sait, eut dans sa jeunesse un moment de tendresse et de vénération pour les frères moraves, et fut en relation avec quelques-uns de leurs chefs.
. — Gémissements des poëtes sur leur jeunesse enfuie. — Antigone, par MM.
Pauthier, le savant sinologue, qui ajoute quelques traits pour l’époque de jeunesse ; M.
Les canuts de Lyon ont-ils donc quelque chose de moins héroïque au front que la jeunesse de Modène ?
Mais il s’était présenté l’injure à la bouche, et ne fut pas écouté ; sa voix se perdit dans le chant des Messéniennes, que redisait en chœur la jeunesse.
Mais certes, ils ne sauraient nous reprocher d’avoir longuement fixé leur attention sur un de ces hommes si rares de nos jours, purs d’ambition et d’intrigues, voués pour la vie à la science et à l’enseignement, participant de cœur et d’âme aux progrès, aux vœux d’une jeunesse qu’ils ont formée et qui les révère, et s’étonnant ensuite avec une véritable candeur quand la réputation qu’ils méritent vient couronner leurs solides et précieux travaux.
Tous ceux qui faisaient partie de ces deux tiers, « véritables comédiens ambulants qui changèrent de nom et d’habit en même temps que de rôle »,lui paraissent « indignes non-seulement de gouverner, mais encore de vivre. » Il reconnaît pourtant qu’en voyant meilleure compagnie ils se sont amendés sous quelques rapports, et que, pour tout dire, « ils ont fait à peu près comme ces malheureuses femmes, qui, ramassées dans les carrefours et dans les prisons de la capitale, sont envoyées dans les colonies Étrangères, où, quoique leur jeunesse se soit écoulée dans le désordre, elles adoptent une nouvelle vie, redeviennent honnêtes, et, grâce à de nouvelles habitudes, dans une position nouvelle, sont encore des membres tolérables de la société. » Le rapprochement n’a rien de flatteur ni de délicat ; mais l’illustre baronnet n’y regarde pas de si près ; il a même tant d’affection pour ces sortes d’images, que plus tard l’arrangement du premier consul avec ses ministres lui semblera « pareil aux mariages contractés par les colons espagnols ou les boucaniers avec les malheureuses créatures envoyées pour peupler les colonies », et qu’il trouvera les moyens en un endroit de comparer, je ne sais trop pour quelle raison, M. de Talleyrand à une vivandière.
Rassuré par cet exemple sublime, l’agonisant se relève ; il triomphe, et sa pensée redevient calme, sereine, et telle qu’au matin de l’aimante jeunesse.
Les affections morales, unies, dès la jeunesse, aux passions brûlantes, peuvent se prolonger par de nobles traces jusqu’à la fin de l’existence, et laisser voir encore le même tableau sous le crêpe funèbre du temps.
L’homme bon est de tous les temps, et de toutes les nations ; il n’est pas même dépendant du degré de civilisation du pays qui l’a vu naître ; c’est la nature morale dans sa pureté, dans son essence ; c’est comme la beauté dans la jeunesse où tout est bien sans effort.