/ 1884
1022. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Horace Walpole »

Je lui demande bien pardon du jeu de mots auquel il fait penser : il a bâillonné son sujet.

1023. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

Certes, c’est ici le cas ou jamais de citer le beau mot du philosophe Jacobi, qui savait, comme Pascal, ce que vaut, sur les questions premières, la philosophie réduite à elle seule : « La philosophie, comme telle seulement, disait-il, est un jeu que l’esprit humain a imaginé pour se désennuyer, mais en l’imaginant, l’esprit n’a pas fait autre chose que d’organiser son ignorance. » Et encore y a-t-il moyen de l’organiser plus ou moins solidement, cette ignorance !

1024. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Il n’a pas écrit une biographie intellectuelle du penseur, et replacé, après coup, les idées de l’homme, sous le jeu de ses facultés bien étudiées et par l’étude redevenues vivantes, pour voir comment ces idées s’étaient formées, développées et fixées, dans l’action et sous la pression de ces facultés.

1025. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

Nul d’entre eux ne s’avise de nier la majesté de ce sujet grandiose, qui renferme plus qu’aucun autre, à quelque place qu’on la choisisse, tout ce qui constitue le jeu des forces vives de l’humanité.

1026. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Il lui faut le vertige, à ce fort cerveau, qui s’est bientôt familiarisé, ajoute-t-il, avec les jeux de l’abîme, ce grand joueur !

1027. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Il fut troué dix-sept fois à la poitrine, et il aurait pu y être troué quarante, au jeu qu’il jouait, à cette époque inouïe où tous les hommes, jusqu’aux pâles mignons, semblaient amoureux de la mort, et, comme des valets dans les bras de leurs maîtresses, faisaient les insolents avec elle !

1028. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Édouard Gourdon a cru peut-être les avoir mis tous les trois en un seul dans son roman de Louise, mais en les fondant ainsi, qu’il nous permette le jeu de mots parce qu’il a un sens sérieux !

1029. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Jeu curieux de la destinée !

1030. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Il publia une épître de Jeux mille vers, adressée à M. 

1031. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Ils sont tout ce qu’on voudra : des feuilletons, des causeries, de vieux jeux de cartes battus et rebattus avec plus ou moins d’adresse ; des entrelacements de ficelles plus ou moins redoublées et dénouées ; des pilules contre l’ennui, arrangées pour s’avaler d’une station à l’autre dans le mouvement d’un chemin de fer, mais ce ne sont pas des livres, des compositions ordonnées et réfléchies, des choses d’observation et d’art.

1032. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Il en avait fait la musique comme les paroles, et le chanta lui-même aux fêtes olympiques, où il obtint la palme vers la quinzième olympiade, près de deux siècles avant Pindare, au temps duquel ce poëme se redisait encore à l’ouverture des jeux.

1033. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

I Pourquoi écrit-on des romans, et quelles qualités y met-on précisément en jeu ? […] Aujourd’hui cependant, sous un ciel plus indulgent et dans le premier printemps de la paix, il est permis peut-être de la voir sans nuages et de dire sans remords : il y avait même sous les obus, les bombes, les gaz empoisonnés, de l’ultima ratio regum et du jugement dernier des peuples, un jeu de balles idéal qui s’accomplissait solitairement en quelques têtes, le schématisme d’un certain rugby dont il ne faut pas médire puisqu’il se confond par un côté avec les valeurs supérieures de la guerre elle-même. […] Toujours est-il qu’au sommet de la guerre, comme au sommet de quoi que ce soit, il faut placer ce qu’Aristote met au principe des choses, l’intelligence calme, libre et maîtresse d’elle-même qui continue un jeu commencé — comme Archimède jusque dans le sac de sa ville persiste à tracer sur un sable fragile les figures d’une géométrie éternelle. Nous avons vu, ces cinq ans, la littérature (puisque c’est elle qui est en jeu en ces lignes) suivre l’une ou l’autre des deux directions esquissées dans ce vieux cahier prophétique de Péguy : ou bien continuer à jouer à la balle, ou bien demander, tantôt réellement et tantôt plus métaphoriquement, de la poudre et d’autres balles. […] Maurras) comme La Porte étroite concluait à l’erreur de la voie stricte, et cette contradiction laisse beau jeu à ceux qui donneraient volontiers de Gide la définition que Moréas donnait de Sainte-Beuve : un naturel tortueux surexcité par l’intelligence.

/ 1884