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1669. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Pourquoi celle-là, sans nom, sans voix, sans beauté, sans regard, sans éclat, sans émotion intérieure, pourquoi celle-là, rien qu’à regarder le parterre, le fait rugir de joie ainsi que fait l’orage dans la vaste mer ? […] Allons, ouvrons la porte aux enfants ; entourons de miel les bords de la coupe, mouchetons le poignard, modérons la clarté du lustre, que tout ceci se passe en famille, que le père, les frères, les sœurs, les amis, les coreligionnaires soient seuls admis dans ce temple auguste ; que la mère d’actrice, ce type éternel de l’enthousiasme à volonté, fasse entendre tout à l’aise ses sanglots et son gros rire ; et toi, critique, ma mie, tu n’as rien à voir dans ces scènes d’intérieur, va te promener.

1670. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Eux aussi croient connaître assez l’homme, ses mobiles intérieurs, ses motifs secrets d’action, ses passions, ses instincts ; et ils ne s’attachent en tout, comme Voltaire, qu’à la peinture des mœurs. […] Lucien Brunet, La Nouvelle Héloïse et Mme d’Houdetot, Paris, 1888]. — L’imitation de Clarisse Harlowe ; — et des romans de Marivaux. — L’intention morale ; — et que, pour en juger équitablement, il ne faut que se reporter aux polissonneries du jeune Crébillon. — La nouveauté du milieu dans la Nouvelle Héloïse ;  : — et que son premier mérite en son temps était de ne pas être un « roman parisien » [Cf. les romans de Crébillon, de Duclos, et de Marivaux]. — Les personnages y sont non seulement bourgeois, mais provinciaux ; — sans que d’ailleurs leurs aventures en soient pour cela moins tragiques. — Les événements y sont intérieurs aux personnages au lieu de leur être extérieurs [Cf. les romans de Prévost et ceux de Le Sage]. — D’un autre côté le roman, considéré jusqu’alors comme un genre inférieur, — y est traité comme aussi capable que la tragédie même de porter la pensée ; — et, à ce propos, de l’abus des digressions dans La Nouvelle Héloïse. — Enfin la nature y tient moins de place que l’homme ; — mais pourtant plus de place qu’elle n’avait accoutumé d’occuper dans l’art ; — et, si la langue n’en est pas absolument nouvelle, elle diffère cependant beaucoup de la langue du temps ; — par la chaleur du mouvement qui l’anime ; — par la manière dont l’écrivain s’y mêle de sa personne ; — et enfin pour son accent, non seulement oratoire ; — mais lyrique. — Opinion mélangée des critiques sur La Nouvelle Héloïse [Cf. 

1671. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

À la surface, triste pour les a titres et pour lui-même, elle s’écoule dans la monotonie des mêmes travaux et des mêmes contemplations solitaires ; rien ne la récrée ni ne la soutient, elle paraît rude et dure, elle est froide au regard ; mais elle resplendit, à l’intérieur, de clartés magiques et de flamboiements voluptueux… L’Histoire s’étale dans son souvenir, l’humanité se déroule sous ses yeux, il s’enivre de la nature, l’art l’illumine de ses clartés… Quelle radieuse apothéose ! […] C’est ce que voit l’œil intérieur. […] Coquiot d’agréables détails sur ses trente-deux ans de rond de cuir au ministère de l’intérieur, où il rédigea la plus grande partie de ses romans sur le papier de l’administration, et sur ses divers domiciles, de la rue de Sèvres, de la rue de Babylone, toujours modestes comme il convenait à sa fortune. […] Huysmans ne fut jamais un rationaliste, ni un véritable intellectuel, ni même un homme doué d’une grande sensibilité intérieure. […] Ce n’est pas seulement pour lui un grand chagrin, mais la cause d’une totale révolution intérieure.

1672. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Les causes de ce fait sont la suppression des douanes intérieures, et les routes meilleures et plus nombreuses, en attendant les chemins de fer et le télégraphe. […] Ils sont graves et lents, et d’une très forte vie intérieure.

1673. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

C’est de lui la belle façade qui termine l’intérieur de cet édifice.

1674. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Dumas, non seulement l’audace de cette improvisation lui a réussi, mais la furie d’aller vite s’est traduite, chez lui, par une simplification si hardie des moyens dramatiques que la Princesse Georges, qui n’a peut-être pas la plénitude intérieure ni la forte substance des chefs-d’œuvre du théâtre classique, en a du moins, si je ne me trompe, la droite allure, la nudité et la beauté de construction. […] Cela ressemble à certains tableaux de Rembrandt, et cela rappelle aussi certains « intérieurs » de Balzac. […] Il n’y a pas de drames sans crise, sans partage de sentiments, sans lutte intérieure.

1675. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Pour lui, évidemment, Hamlet n’est pas un fou ; c’est « l’être faible acceptant un devoir trop lourd pour lui », selon la définition de Gœthe ; — puis, c’est l’homme qu’une apparition spectrale et un ordre d’outre-tombe ont secoué très fortement et achevé de rendre neurasthénique ; — et enfin, c’est l’homme qui, parce qu’il est neurasthénique, est, dans ses relations avec les hommes, très facilement irritable et qui, soit s’abandonne à son irritation, soit déguise et masque son idée fixe et sa torture intérieure sous des bizarreries et des excentricités. […] Au boulevard ce fut l’Intérieur des comités révolutionnaires, le Concert de la rue Feydeau, le Souper des Jacobins, les Jacobins aux Enfers, les Jacobins et les Brigands. […] L’influence du romantisme sur l’ameublement et toute la décoration intérieure des appartements les plus bourgeois ne fut pas moins considérable. […] C’est tout un tour d’esprit que prenaient nos pères et nos mères dans ces intérieurs tout particuliers, qui procédaient en droiture du théâtre de 1830.

1676. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Retrouvant une poésie nouvelle par le mépris de toutes les croyances poétiques, il paraît grand de tous les appuis qu’il refuse, et semble s’élever par la seule force d’une verve intérieure, et d’un génie qui s’inspire lui-même. […] Sous un autre rapport, on peut puiser dans ce recueil une foule de détails curieux sur la vie intérieure des Romains, les mœurs et les habitudes des citoyens, et les formes de l’administration. […] Des troupes errantes de comédiens prenaient accidentellement pour salle la cour intérieure de quelque ; auberge, dont les fenêtres et les corridors de bois servaient de loges aux spectateurs.

1677. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Le vin est la littérature du peuple. « Ils chopinent, ils humectent volontiers le lampas », ils boivent la goutte pour remonter la machine intérieure qui est à bout, pour refaire leur gaieté qui s’en va.

1678. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

C’est pourquoi nous démontrerons, si nous le voulons, et autant que nous le pourrons « les beautés » de l’hellénisme en général et du stoïcisme en particulier ; nous établirons que les dogmes du christianisme ne sont qu’une greffe hellénique entée sur un tronc judaïque ; après quoi, si le tronc est judaïque, cela suffit d’abord à changer la qualité de la sève ; et il reste à déterminer non seulement comment, dans quelle mesure, pour quelle raison, le christianisme s’est approprié quelques-unes des idées de la philosophie grecque, mais en vertu de quel principe intérieur il les a organisées et refondues à son usage ou à son image.

1679. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Buloz eut beau prier, supplier, offrir de féconder de son argent l’oignon du poète ; la fantaisie du poète n’était pas là : il fit les Voix intérieures.

1680. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Valérie comprend qu’elle va succomber, si elle n’appelle à son aide un sentiment plus fort que l’amour de la paix intérieure dont elle a joui jusque-là. […] Guizot, avec une sagacité qui révèle chez lui la connaissance approfondie de toute la vie intérieure de la Grande-Bretagne, nous a montré que ce fait si grave n’avait rien d’inattendu, et nous a prouvé que la religion n’avait pas, dans cette tragédie, un rôle moins important que la politique.

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