Il faut donc que la présence de ces derniers ait profondément modifié les instincts des maîtres qui les asservissent ; et l’on conçoit aisément que la présence d’individus neutres de la même espèce puisse exercer, par suite d’une longue habitude et de la pression de la nécessité, la même influence sur les individus féconds, que les esclaves d’espèce différente sur les maîtres qu’elles avertissent.
Ce n’est qu’une raison d’amoureux que s’applique sur la conscience Cassagnac, pour satisfaire sa bizarre passion de linguistique, quand il parle de l’influence de l’origine de la langue sur sa destinée et sur son avenir, et qu’il croit possible d’en diriger à volonté l’incoercible génie.
Pas une influence, pas une direction : c’est un sauvageon qui pousse à sa fantaisie. […] Mais, bien que les pièces de ce volume aient été, entre toutes, écrites sans labeur, uniquement pour soulager l’âme du poète, et que la disposition d’esprit propre à l’homme de lettres professionnel et la préoccupation du métier en soient plus absentes encore que de Jocelyn ou de la Chute, jamais, je crois, la forme de Lamartine n’a été plus drue, plus chaude, plus colorée, ni certains passages un peu nonchalants mis à part plus savante que dans les Recueillements (la rime même s’est enrichie, et l’ancienne fluidité des images, fréquemment, s’est concrétée) ; soit qu’il subît en quelque mesure, sciemment ou non, l’influence de Victor Hugo ; soit plutôt qu’il fût dans l’âge de la maturité pleine et des sensations d’autant plus fortes qu’on sait que la puissance de sentir décroîtra demain Et d’autre part, bien que nul dessein préconçu ne relie entre eux ces morceaux, tous ensemble se trouvent principalement exprimer les deux sentiments contrastés de l’arrière-saison des grandes âmes : la tristesse de leur vie individuelle, chaque jour plus isolée, et, dans le même moment, leur foi dans la Vie ; bref, l’éternelle mélancolie et l’éternel espoir.
Cette dernière disposition, bien que vigoureuse, fut gâtée cependant par l’influence néfaste de Jean-Jacques Rousseau et de son école. […] « N’étant pas de sang hellénique, je ne secrète aucune pensée athénienne ; il n’est pas question que personne de chez nous répète les beaux miracles du Parthénon ; mais si la France relève, par l’intermédiaire romain, de la Grèce, c’est une tâche honorable, où je puis m’employer, de maintenir et de défendre sur notre sol une influence civilisatrice. » C’est fort beau ; et l’on voit que l’auteur n’avait pas à maudire son propre sang et la perfection d’Athènes. […] Il s’était mis dans la tête de bâtir sa réputation sur les ruines de l’influence française… Lessing faisait montre d’un grand dégoût pour Corneille.
Ils mènent à loisir l’action qu’ils inventent et qu’ils brodent ; ils s’arrêtent quand il leur plaît de s’arrêter ; ils ont des haltes, des points d’orgue pour se reposer ; à l’exemple d’Hippocrate et de Montesquieu, qui attribuent au climat une si puissante influence sur le développement des maladies et des institutions, ils font intervenir la nature extérieure dans les mouvements des passions. […] Il est probable que la seconde femme de Fielding n’eut pas une grande influence sur sa destinée ; car, dans le cas contraire, l’Angleterre, qui excelle dans la biographie, et qui a même dépassé l’érudition allemande, dans ce genre de travail, la patrie de Boswell, le plus merveilleux des biographes, n’aurait pas manqué de nous en instruire. […] Pour qu’un nom, quel qu’il soit, ne se puisse prononcer dans un salon sans produire une sensation marquée, il faut, à coup sûr, que la personne qui le porte, joue dans le monde un rôle spécial, qu’elle puisse disposer d’une influence déterminée, qu’elle soit enfin un objet d’admiration ou d’envie. […] Ils surprenaient, à des heures inattendues, les attitudes caractéristiques, l’expression intermittente d’une figure, les regards qui ne voient pas mais qui laissent voir, qui traduisent l’âme involontairement, au rebours de ceux qui, sous l’influence d’une volonté ferme et froide, habile et paisible, la voilent et la déguisent en affectant de la révéler.
L’influence de Molière est sensible ici.
On parle de la grande défaite, de l’impossibilité de la résistance, de l’incapacité des hommes de la Défense nationale, de leur désolant manque d’influence près du corps diplomatique, près des gouvernements neutres. […] Un homme n’a pas cette influence sur un peuple, et si le peuple français n’avait pas été très mal portant, très malade, la médiocrité de l’Empereur n’eut pas empêché la victoire.
Dans ces temps lointains on distingue une institution qui a dû régner longtemps, qui a exercé une influence considérable sur la constitution future des sociétés, et sans laquelle cette constitution ne pourrait pas s’expliquer.
… Notez que cette poésie, si sincère, si drue, et parfois d’une beauté si accomplie, est de veine purement française, que les ressouvenirs de l’antiquité y ont un caractère franchement populaire et viennent seulement s’ajouter à ceux des traditions nationales (comme dans la Ballade des dames du temps jadis), et qu’il n’y a là nulle trace d’influence latine ou grecque. […] Et, certainement, l’influence du théâtre se retrouve dans sa philosophie personnelle et privée, dans la conception qu’il se forme du monde. […] L’influence de son métier de tragédienne se traduit chez Adrienne Lecouvreur de deux façons. […] Le père de d’Artagnan a une philosophie de l’histoire éminemment agréable et facile, où tout s’explique par l’amour, par la vaillance ou la subtilité des aventuriers généreux aimés des femmes, et par l’influence des grandes dames scélérates ou des courtisanes sympathiques.
Mais, comme il possède à un degré prodigieux le sentiment et l’amour de la vie, il organise minutieusement ces êtres énormes, les plonge en pleine réalité, les soumet aux influences matérielles des milieux, les fait se mouvoir comme nous autres. […] Dans une affiche adressée « au peuple », et où il le tutoyait, l’acteur se vantait de le comprendre « lui », et de s’être fait, pour son salut, « crucifier par l’Art », si bien qu’il était son incarnation, son idéal ; — croyant effectivement avoir sur les masses une influence énorme, jusqu’à proposer plus tard, dans un bureau de ministère, de réduire une émeute à lui seul ; et, quant aux moyens qu’il emploierait, il fit cette réponse : « N’ayez pas peur ! […] Il faut dire qu’à cette époque j’étais, plus encore qu’aujourd’hui, soumis à une foule d’influences et de préventions.
Sous cette agréable influence, il m’est impossible de me défendre d’une véritable sympathie pour les fous qui ne font pas beaucoup de mal. […] C’est ainsi que l’influence de M. de Ronchaud me fit manquer un certain nombre de classes dont je passai le temps au Louvre, devant une métope du Parthénon. […] Catherine qui lui en garda une profonde reconnaissance disait : « C’est d’elle que j’acquis le peu de vertus que je possède. » Mais, quelle qu’ait été l’influence de Sophie-Dorothée, il faut reconnaître que sa petite-fille était née avec un cœur droit et une âme généreuse.
. — Influence du climat sur le caractère.